Cortège funéraire de la reine depuis l’Écosse: dernier voyage de retour à Londres

LONDRES — Le cercueil de la reine Élisabeth II a quitté son bien-aimé domaine écossais du château de Balmoral dimanche, où elle est décédée le jeudi 8 septembre dernier, amorçant son dernier voyage de retour à Londres pour des funérailles nationales.

La monarque, qui a régné pendant 70 ans sur le trône, est saluée pour la dernière fois par la foule le long du parcours.

Le corbillard transportant le cercueil en chêne de la souveraine est passé devant des centaines de personnes et des montagnes de fleurs laissées en hommages au passage du cortège de sept voitures qui a quitté le château de Balmoral, la résidence d’été de la reine. Il a entamé un voyage de six heures à travers les villes écossaises jusqu’au palais de Holyrood à Édimbourg.

Le cercueil est recouvert du drapeau officiel de la reine Élisabeth II _ le Royal Standard for Scotland _ sur lequel repose une couronne de fleurs du domaine où a rendu l’âme la souveraine.

«Un moment triste et émouvant alors que Sa Majesté la Reine quitte son bien-aimé Balmoral pour la dernière fois», a souligné dans un gazouillis la première ministre d’Écosse, Nicola Sturgeon.

«Aujourd’hui, alors qu’elle se rend à Édimbourg, l’Écosse rendra hommage à une femme extraordinaire», a-t-elle écrit dans son message sur Twitter.

Les foules ont bordé des parties de la route alors que la nation pleure sa monarque ayant régné le plus longtemps, la seule que la plupart des Britanniques ont jamais connue. Dans le village écossais de Ballater, où les habitants considèrent la famille royale comme des voisins, des centaines de personnes ont regardé en silence et certains ont jeté des fleurs devant le corbillard lors de son passage.

Avant d’atteindre la capitale écossaise, le cortège emprunte ce qui est en fait une voie de mémoire royale, passant par des endroits chargés d’histoire de la maison Windsor à Dyce, où la reine a officiellement ouvert le premier oléoduc de la mer du Nord du Royaume-Uni 1975, et Fife près de l’Université St. Andrews, où son petit-fils William, aujourd’hui prince de Galles, a étudié et rencontré sa future épouse, Kate.

La visite solennelle de dimanche en Écosse survient un jour après que le fils aîné de la reine a été officiellement proclamé nouveau monarque — le roi Charles III — lors d’une cérémonie d’accession en grande pompe imprégnée de tradition ancienne et de symbolisme politique.

«Je suis profondément conscient de ce grand héritage ainsi que des devoirs et des lourdes responsabilités de la souveraineté qui m’ont maintenant été confiés », a déclaré Charles alors qu’il assumait les fonctions de monarque.

Il sera proclamé roi dans d’autres pays du Royaume-Uni — l’Écosse, le pays de Galles et l’Irlande du Nord — et dans des villes de tout le pays dimanche. Auparavant, des proclamations avaient lieu dans d’autres parties du Commonwealth — le groupe des anciennes colonies de l’Empire britannique —, y compris l’Australie et la Nouvelle-Zélande.

«Au nom de tous les Néo-Zélandais, je souhaite au roi Charles un long et heureux règne», a déclaré la représentante du monarque britannique, la gouverneure générale Dame Cindy Kiro, dans la capitale de la Nouvelle-Zélande, Wellington.

Alors qu’il pleurait sa défunte mère, Charles se mettait au travail. Il rencontrait au palais de Buckingham le secrétaire général du Commonwealth, un groupe de nations qui éprouvent de l’affection pour la reine et de l’amertume persistante à l’égard de leur héritage colonial. Cela va de l’esclavage aux châtiments corporels dans les écoles africaines en passant par les objets pillés détenus dans les institutions britanniques.

Au milieu du deuil qui enveloppait la maison de Windsor, il y avait aussi des indices d’une possible réconciliation familiale. Le prince William et son frère Harry, ainsi que leurs épouses respectives, Catherine, princesse du Pays de Galles, et Meghan, duchesse du Sussex, ont ravi la foule près du château de Windsor lors d’une apparition commune surprise samedi.

Lundi, le cercueil de la reine Élisabeth II sera transporté du palais de Holyrood à la cathédrale St. Giles, où il restera jusqu’à mardi, et il sera ensuite transporté par avion jusqu’à Londres. Le cercueil sera déplacé du palais de Buckingham mercredi aux Chambres du Parlement pour y être exposé en chapelle ardente jusqu’aux funérailles à l’abbaye de Westminster, le 19 septembre.

À Ballater, près de Balmoral, le révérend David Barr a déclaré que les habitants considèrent les royaux comme des « voisins » et essaient de les traiter comme des concitoyens lorsqu’ils passent leurs étés dans les Hautes terres écossaises.