Écrasement d’un avion en Chine: aucun survivant retrouvé, selon un média chinois

PÉKIN, Chine — Aucun survivant n’a été retrouvé alors que les recherches se sont poursuivies mardi sur l’épave dispersée d’un avion de China Eastern transportant 132 personnes, qui s’est écrasé la veille dans une région montagneuse du sud-ouest de la Chine. 

Il s’agit de la pire catastrophe aérienne de ce pays en près d’une décennie.

«L’épave de l’avion a été retrouvée sur les lieux, mais jusqu’à présent, aucune des personnes à bord de l’avion avec lesquelles le contact a été perdu n’a été retrouvée», a rapporté la chaîne de télévision publique CCTV mardi matin, plus de 18 heures après l’accident.

L’avion transportait 123 passagers et neuf membres d’équipage, a indiqué l’Administration de l’aviation civile de Chine. Environ une heure s’était écoulée depuis le décollage et l’appareil approchait du point où il devait commencer à descendre, lorsqu’il a plongé vers le bas.

L’Administration chinoise de l’aviation civile a mentionné dans un communiqué que l’accident s’était produit près de la ville de Wuzhou, dans la région du Guangxi. L’appareil assurait la liaison entre Kunming, dans la province sud-ouest du Yunnan, et le centre industriel de Guangzhou, le long de la côte est, a-t-on ajouté.

Des images captées et transmises par un satellite de la NASA montrent un vaste incendie près du lieu où l’avion s’est écrasé vers 14 h 30, heure locale.

Des villageois ont été les premiers à arriver dans la zone boisée où l’avion s’est écrasé et a déclenché un incendie suffisamment important pour être vu sur les images satellites de la NASA. Des centaines de secouristes ont été rapidement dépêchés du Guangxi et de la province voisine du Guangdong.

Le président chinois Xi Jinping a appelé à un «effort total» de l’opération de sauvetage, ainsi qu’à une enquête sur l’accident et pour assurer la sécurité totale de l’aviation civile.

Dans un hôtel près de l’aéroport, une douzaine de personnes, certaines portant des vestes les identifiant comme membres de l’agence de l’aviation chinoise, se sont entassées autour de tables et ont lu des documents.

Les médias d’État ont rapporté que tous les Boeing 737-800 de la flotte de China Eastern avaient été cloués au sol.

Les experts en aviation ont déclaré qu’il est inhabituel d’immobiliser une flotte entière d’avions à moins qu’il n’y ait des preuves d’un problème avec le modèle. 

Le vol 5735 de China Eastern volait à plus de 9000 mètres environ lorsque, juste après 14 h 20, l’avion est entré en piqué à sa vitesse d’altitude de croisière de 455 nœuds (842 km/h), selon les données de vol captées sur le site de suivi de vols FlightRadar24.com. Ces données suggèrent que l’avion s’est écrasé dans la minute et demie suivant ce qui s’est mal passé.

L’avion a cessé de transmettre des données juste au sud-ouest de Wuzhou, une ville de 3 millions d’habitants dans l’est du Guangxi.

L’avion avait été livré au transporteur chinois en juin 2015 et volait depuis plus de six ans. China Eastern Airlines utilise le Boeing 737-800 comme l’un des principaux appareils de sa flotte — sur ses plus de 600 avions, 109 sont des Boeing 737-800.

Les Boeing 737-800 volent depuis 1998 et le constructeur en a vendu plus de 5100. Ces appareils ont été impliqués dans 22 accidents qui ont endommagé les avions de manière irréparable et tué 612 personnes, selon les données compilées par l’Aviation Safety Network, une branche de la Flight Safety Foundation.

«Il y en a des milliers dans le monde. Il a certainement un excellent dossier de sécurité», a fait valoir le président de la fondation, Hassan Shahidi, à propos du 737-800.

L’avion qui s’est écrasé n’était pas un Boeing 737 Max, le modèle qui a été cloué au sol partout dans le monde pendant près de deux ans après des accidents mortels en 2018 et 2019. Le régulateur chinois de l’aviation a autorisé la remise en service de cet avion à la fin de l’année dernière — il a été le dernier grand marché à le faire.

Le Boeing 737 monocouloir bimoteur est l’un des avions les plus populaires au monde pour les vols court et moyen-courriers. China Eastern exploite plusieurs versions de cet avion, y compris le 737-800 et le 737 Max.

L’accident le plus meurtrier impliquant un Boeing 737-800 est survenu en janvier 2020, lorsque les gardiens de la révolution iraniens ont abattu un appareil d’Ukraine International Airlines, tuant les 176 personnes à bord, dont 55 citoyens canadiens et 30 résidents permanents.

Le Bureau national de la sécurité des transports des États-Unis a écrit sur Twitter lundi qu’il avait choisi un enquêteur principal pour aider à l’enquête sur l’accident en Chine. L’Administration fédérale de l’aviation des États-Unis, qui a certifié le 737-800 dans les années 1990, a déclaré qu’elle était prête à aider à l’enquête si on lui demandait.

Le constructeur Boeing, de Chicago, a déclaré qu’il était en contact avec le bureau de sécurité américain «et que nos experts techniques sont prêts à aider à l’enquête menée par l’Administration de l’aviation civile de Chine». Les actions de Boeing ont chuté de plus de 4% dans les négociations de l’après-midi à New York.

Les enquêtes sur les accidents sont généralement menées par des responsables du pays où l’accident s’est produit, mais elles incluent aussi d’ordinaire le constructeur de l’avion et l’enquêteur ou l’organisme de réglementation du pays d’origine du constructeur.

M. Shahidi prévoit que les enquêteurs vont examiner, entre autres, l’historique de maintenance de l’avion et de ses moteurs, la formation et les dossiers des pilotes ainsi que les discussions sur le contrôle du trafic aérien. 

Le transporteur China Eastern, dont le siège à Shanghai, est l’une des trois principales compagnies aériennes de Chine. Il exploite de nombreuses liaisons nationales et internationales, desservant 248 destinations.

Le bilan de la Chine en matière de sécurité aérienne s’est amélioré depuis les années 1990, les voyages aériens ayant considérablement augmenté avec l’essor de la classe moyenne. 

Le dernier accident mortel d’un avion de ligne civil en Chine remonte à août 2010. Parmi les 96 personnes à bord, 44 d’entre elles sont mortes. Les enquêteurs ont blâmé une erreur du pilote.