Le président Biden livre un plaidoyer pour la recherche sur le cancer

BOSTON — Le président américain Joe Biden a livré lundi un vibrant plaidoyer pour «mettre fin au cancer tel que nous le connaissons» à Boston. Il espère que les Américains feront de la recherche sur cette maladie un «enjeu national».

En s’inspirant du discours prononcé il y a exactement 60 ans par John F. Kennedy sur l’importance d’envoyer un homme sur la Lune, M. Biden a tenté de rallier les Américains à cette cause qui lui est chère.

«Il a établi un objectif national qui pouvait rallier le peuple américain», a souligné M. Biden à propos de l’effort spatial du président Kennedy.

M. Biden espère rapprocher les États-Unis de l’objectif qu’il s’est fixé en février de réduire de 50 % le nombre de décès par cancer aux États-Unis au cours des 25 prochaines années, en plus d’améliorer considérablement la vie des soignants et des personnes atteintes de cancer. Les experts disent que l’objectif est atteignable — avec des investissements adéquats.

Le président a qualifié son objectif de développer des traitements et des thérapies pour les cancers «d’audacieux, ambitieux et tout à fait réalisable».

Durant son discours, M. Biden a appelé le secteur privé à rendre les médicaments plus abordables et les données plus facilement accessibles.

M. Biden a aussi présenté une nouvelle étude financée en partie par le gouvernement fédéral qui cherche à démontrer l’utilité des tests sanguins pour le dépistage de plusieurs cancers — une technologie qui pourrait améliorer de façon importante la détection rapide de ces cancers.

En 2022, la Société américaine du cancer estime que 1,9 million de nouveaux cancers seront diagnostiqués et que 609 360 personnes mourront de cette maladie.

Danielle Carnival, qui dirige la campagne de la Maison-Blanche pour la recherche sur le cancer, a mentionné à l’Associated Press que l’administration Biden voit un grand potentiel envers les tests sanguins pour le dépistage et le traitement de plusieurs cancers.

«L’une des technologies les plus prometteuses a été la mise au point de tests sanguins qui promettent de détecter plusieurs cancers en un seul test. Nous pensons vraiment que cela pourrait avoir un impact sur notre capacité à détecter le cancer à un stade précoce», a affirmé Mme Carnival.

«Nous pensons que la meilleure façon d’atteindre nos objectifs est de tester les technologies que nous avons aujourd’hui et de voir ce qui fonctionne et ce qui a vraiment un impact», a-t-elle ajouté.

Le discours du président, prononcé à la Bibliothèque présidentielle John F. Kennedy, est survenu au moment où M. Biden tente de convaincre la nation de financer le développement de nouveaux traitements pour cette maladie, qui serait la deuxième plus importante cause de décès aux États-Unis — après les maladies cardiaques — selon les Centres pour le contrôle et la prévention des maladies infectieuses.

Cet enjeu touche personnellement le président Biden, dont le fils Beau est décédé d’un cancer du cerveau en 2015. À la suite du décès de Beau, le Congrès a adopté en 2016 une loi dédiant 1,8 milliard $ sur sept ans à la recherche sur le cancer.

Le président de l’époque, Barack Obama, avait confié à M. Biden la mission de diriger l’octroi des fonds, puisqu’il savait que son vice-président voulait jouer un rôle dans ce dossier à la suite du décès de son fils. M. Biden a plus tard révélé qu’il ne s’était pas présenté aux élections présidentielles de 2016 en grande partie en raison de la mort de Beau.

De nombreux experts s’entendent pour dire qu’il est beaucoup trop tôt pour conclure que ces nouveaux tests sanguins de dépistage du cancer chez les personnes en bonne santé auront un quelconque effet sur les décès. Aucune étude n’a montré qu’ils réduisaient le risque de mourir d’un cancer, mais les experts reconnaissent néanmoins qu’il est important de se fixer un objectif ambitieux.