Macron courtise les électeurs de Marseille pendant que les écologistes manifestent

PARIS — Le président français Emmanuel Macron a organisé samedi un grand rassemblement pour sa campagne électorale, à Marseille, pour tenter d’attirer les électeurs qui ont appuyé un candidat de gauche lors du premier tour de l’élection présidentielle française.

Le second tour du scrutin se déroulera le 24 avril et opposera M. Macron à la candidate d’extrême droite Marine Le Pen.

Les électeurs de la ville multiculturelle de la Méditerranée du sud de la France, et plus particulièrement les milléniaux, ont préféré le candidat d’extrême gauche Jean-Luc Mélenchon au centriste Emmanuel Macron lors du premier tour de scrutin du 10 avril. Les jeunes Marseillais, qui ont majoritairement préféré les deux extrêmes au premier tour, sont particulièrement interpellés par les enjeux climatiques. Un point avec lequel le président sortant espère gagner des appuis.

Pour bon nombre d’électeurs de gauche, le menu du second tour apparaît bien peut alléchant avec une candidate complètement contraire à leurs idéaux en Mme Le Pen et un président sortant à qui plusieurs reproches d’avoir effectué un virage vers le centre droit au cours de son premier mandat. Le deuxième tour devrait d’ailleurs se jouer dans la direction que prendront les électeurs de gauche.

En matière d’environnement, le bilan de M. Macron est mitigé. Il cherche d’ailleurs à améliorer son image sur cet aspect. Bien qu’on l’ait associé au slogan satirique «Make The Planet Great Again» lors de son premier mandat, il a plié devant le mouvement des gilets jaunes en éliminant sa hausse de taxes sur le carburant.

Samedi, M. Macron a déclaré que son prochain premier ministre serait aussi responsable des dossiers environnementaux afin que la France devienne un État carboneutre d’ici 2050. Il a aussi promis de meilleurs services de transport en commun partout dans le pays pour libérer la population de leur dépendance à la voiture.

Mais même si Emmanuel Macron est arrivé en tête, avec Mme Le Pen en deuxième place et un appui croissant de la population française pour l’extrême droite, le politicien de 44 ans a publiquement reconnu que «rien n’est décidé» dans la course serrée pour devenir le prochain président de la France.

Samedi, Mme Le Pen a passé la journée à tendre la main aux électeurs de Saint-Rémy-sur-Avre, une commune  du nord-ouest de la France, où elle a visité un marché d’antiquités.

Pendant leur campagne, vendredi, les deux candidats ont été interrogés sur leurs positions divergentes sur les vêtements religieux musulmans dans les espaces publics – Mme Le Pen désire interdire le foulard islamique en France, un pays qui compte la plus grande population musulmane d’Europe. Mme Le Pen et M. Macron ont tous deux été confrontés par des femmes en foulard qui ont demandé pourquoi leurs choix vestimentaires devraient être impliqués dans la politique.

Partout en France, les manifestants s’élèvent contre une multitude de problèmes avant le deuxième et dernier scrutin présidentiel.

Dans le centre de Paris samedi, le groupe écologiste Extinction Rebellion a lancé une manifestation de trois jours contre ce qu’ils appellent l’inaction de la France sur les questions climatiques. Les militants disent que leur objectif est de «remettre les questions climatiques au centre du débat présidentiel».

Des centaines de militants du groupe écologiste XR demandent également aux deux candidats à la présidence de s’engager à protéger l’environnement.

Lors d’une autre manifestation d’antiracisme à Paris, samedi, de nombreux électeurs de gauche ont admis qu’ils appuieraient M. Macron en se pinçant le nez pour barrer la route à Mme Le Pen, mais d’autres ont simplement décidé de s’abstenir de voter.