Biden à Ottawa: Legault s’attend à ce que le chemin Roxham soit abordé en priorité

QUÉBEC — Le premier ministre du Canada, Justin Trudeau, doit parler de la protection de la frontière avec son homologue américain Joe Biden, insiste François Legault.

Le chef du gouvernement québécois faisait part de ses attentes en mêlée de presse à l’Assemblée nationale, jeudi matin, à quelques heures de l’arrivée de M. Biden à Ottawa. 

M. Legault veut faire fermer le chemin Roxham, un point d’entrée non officiel situé à Saint-Bernard-de-Lacolle, en Montérégie. Il affirme que la capacité d’accueil du Québec a été atteinte.

En mars, 58 % des migrants qui sont entrés au Québec par le chemin Roxham ont été redirigés vers d’autres provinces, a-t-il affirmé jeudi. «Ce n’est pas encore suffisant.» 

«Je pense que c’est important pour les Québécois que ce sujet-là soit abordé et éventuellement réglé, a déclaré M. Legault. J’espère que M. Trudeau a vraiment mis ça en haut de sa liste avec M. Biden.»

La ministre des Relations internationales, Martine Biron, a pour sa part indiqué avoir mis la table lors d’une récente rencontre avec le sous-ministre au Département d’État et des représentants du Northern Border Security.

«Moi, j’ai fait mes représentations aux États-Unis, a-t-elle dit. Je leur ai expliqué notre position là-dessus. (…) On va suivre ça avec beaucoup d’attention et d’intérêt.» 

Tout porte à croire qu’il pourrait y avoir un dénouement. 

«Ça fait plusieurs mois qu’on travaille de proche avec les Américains pour rétablir la situation au chemin Roxham (…) puis on va peut-être avoir quelque chose à annoncer», a notamment affirmé M. Trudeau, mercredi.

Un dénouement grâce au PQ?

Si dénouement il y a, c’est largement grâce au Parti québécois (PQ), s’est félicité le député péquiste Pascal Bérubé, jeudi matin.

«C’est une évidence. Qui a amené ce sujet-là en motion? Qui a questionné? Qui a eu à subir les démonstrations de vertu de certains qui disaient: « Nous, on a du cœur, nous, on est prêts à accueillir »?

«Le gouvernement du Québec n’avait aucune position là-dessus. Le 2 février dernier, notre motion, on en a parlé. Qu’est-ce que ça fait? Ça a forcé le gouvernement du Québec à établir une position», a-t-il renchéri.

Depuis, la Coalition avenir Québec (CAQ) de François Legault intensifie la pression sur le gouvernement fédéral afin qu’il agisse dans le dossier de l’immigration irrégulière au chemin Roxham.

Le PQ et la CAQ prônent la fermeture du chemin Roxham, alors que le Parti libéral du Québec demande la renégociation de l’Entente sur les tiers pays sûrs, et Québec solidaire, sa suspension.