Dernière journée du congrès de la FTQ: loi anti-scabs et hommage à Daniel Boyer

MONTRÉAL — Le plaidoyer pour obtenir une loi anti-briseurs de grève au fédéral a marqué la dernière journée du congrès de la FTQ, jeudi à Montréal, de même qu’un hommage rendu au président Daniel Boyer, qui prend sa retraite après 40 ans de syndicalisme.

Des travailleurs d’Océan remorquage à Sorel-Tracy, membres du Syndicat des métallos, et du port de Québec, membres du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), tous deux touchés par un conflit de travail sur la scène fédérale, ont livré un plaidoyer en faveur de telles dispositions qui empêchent l’embauche de travailleurs de remplacement pendant une grève ou un lock-out.

Des délégués membres de syndicats dans le secteur des télécommunications, comme Unifor, ont également appelé à obtenir une telle loi, après des décennies de pressions syndicales en ce sens. 

Les espoirs syndicaux sont tournés vers Ottawa, où le Nouveau Parti démocratique et le Bloc québécois ont déjà déposé de nombreuses versions d’un projet de loi, jusqu’ici sans succès.

La dernière tentative en la matière est celle du NPD, en octobre dernier. Et elle tient compte du nouveau contexte du télétravail. Le ministre fédéral du Travail, Seamus O’Regan, a également lancé une consultation à ce sujet.

Hommage avant le départ 

Comme il s’agissait de la dernière journée à la tête de la FTQ pour le président Daniel Boyer, plusieurs dirigeants des grands syndicats affiliés ou des délégués ont tenu à le saluer.

«Ça fait 40 ans que tu t’occupes des autres», lui a lancé Sylvie Nelson, présidente du Syndicat québécois des employés de service (SQEES), qui représente des milliers de préposés aux bénéficiaires. M. Boyer a lui-même déjà travaillé comme préposé aux bénéficiaires. Il était membre du SQEES.

«T’as pris la FTQ avec brio, avec toutes tes tripes, toute ton intelligence. Tu as su mener la FTQ aussi pour les syndicats du secteur privé», lui a lancé Dominic Lemieux, directeur québécois du Syndicat des métallos. 

Présider la FTQ nécessite en effet un travail d’équilibre entre d’imposants syndicats du privé, comme les Métallos, Unifor et la FTQ-Construction, et du public, comme le Syndicat canadien de la fonction publique ou l’Alliance de la fonction publique du Canada.

La FTQ compte plus de 600 000 membres; elle est de loin la plus grande centrale syndicale du Québec.