Exempter les turbines à gaz des sanctions était la bonne décision, dit Freeland

La vice-première ministre Chrystia Freeland a déclaré que la décision du Canada de renvoyer en Allemagne des pièces réparées d’un gazoduc russe était difficile, mais nécessaire.

Elle s’adressait aux journalistes lors d’une téléconférence après la conclusion d’une réunion des ministres des Finances du G20 à Bali, en Indonésie.

«C’était une très difficile décision à prendre pour le Canada. Je comprends les inquiétudes de l’Ukraine à ce sujet, mais c’était la bonne chose à faire, a-t-elle insisté. Le Canada est uni et déterminé dans son appui au peuple ukrainien. Nous avons versé 3,4 milliards $ en aide financière et militaire. Je suis fière que le Canada ait été un chef de file pour appuyer l’Ukraine et pour s’opposer [au président russe] Vladimir Poutine.»

Mais le Canada ne peut pas à lui tout seul fournir à l’Ukraine tout le soutien nécessaire, a-t-elle dit, défendant l’importance d’un effort uni de la part du G7 et de l’alliance transatlantique.

L’Allemagne a selon elle été très claire sur le fait que le gazoduc, de société énergétique publique russe Gazprom, pourrait être un enjeu. La Russie a réduit ses exportations de 60 % le mois dernier dans son pipeline Nord Stream 1, qui dessert le nord-est de l’Allemagne, citant des problèmes techniques liés aux turbines.

«Nous avons entendu très clairement de la part de l’Allemagne que leur capacité à maintenir leur soutien pourrait être menacée», a soutenu la ministre.

Elle a aussi fait valoir que les États-Unis ont publiquement soutenu la décision canadienne.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, pour sa part, a qualifié cette décision d’«absolument inacceptable» plus tôt cette semaine.

«La décision sur l’exception aux sanctions sera perçue à Moscou exclusivement comme une manifestation de faiblesse. C’est leur logique», a-t-il déclaré, ajoutant que la Russie tentera désormais de limiter ou d’arrêter l’approvisionnement en gaz de l’Europe au moment le plus critique.

À Ottawa, des députés de l’opposition ont exigé vendredi que des ministres libéraux expliquent la décision controversée au cours d’une rencontre spéciale du Comité permanent des affaires étrangères et du développement international la semaine prochaine.

Les libéraux ont accepté que la ministre des Affaires étrangères, Melanie Joly, et le ministre des Ressources naturelles, Jonathan Wilkinson, répondent aux questions.

Les conservateurs avaient appelé Mme Freeland à comparaître, alléguant qu’elle avait été en désaccord avec la décision et que les libéraux tentaient d’empêcher son témoignage avant ses commentaires de samedi.

Le comité invitera également le Congrès ukrainien canadien et les ambassadeurs de l’Ukraine, de l’Allemagne et de l’Union européenne au Canada à témoigner.