La ministre Mary Ng est l’objet d’une enquête du commissaire aux conflits d’intérêts

OTTAWA — Le commissaire fédéral aux conflits d’intérêts et à l’éthique a ouvert une enquête sur la conduite de la ministre du Commerce international, Mary Ng, relativement à un contrat accordé à une firme cofondée par une stratège libérale.

Le député conservateur James Bezan avait demandé au commissaire Mario Dion de se pencher sur le contrat accordé au printemps 2020 à la firme «Pomp and Circumstance» par le cabinet de Mme Ng pour la formation aux médias de son personnel.

La valeur du contrat lui-même n’était que d’environ 17 000 $, mais les conservateurs estiment qu’il soulève des questions quant à savoir si des règles de conflit d’intérêts avaient été enfreintes, car Amanda Alvaro, l’une des cofondatrices de la firme, serait une amie de Mme Ng.

Les conservateurs citent une publication de Mme Alvaro sur Twitter, en juillet 2018, lorsque le premier ministre Justin Trudeau a remanié son cabinet et nommé Mme Ng ministre de la Petite Entreprise et de la Promotion des exportations. Mme Alvaro a alors partagé une photo d’elle avec son bras autour de Mme Ng, disant qu’elle félicitait sa «chère amie».

Ni Mme Alvaro ni sa firme n’ont encore répondu aux demandes pour commenter le dossier.

Dans sa demande initiale d’enquête, le député Bezan cite plusieurs articles de la Loi sur les conflits d’intérêts sur lesquels, selon lui, le commissaire Dion pourrait enquêter.

Dans sa réponse publiée lundi, M. Dion confirme qu’il examinera si Mme Ng s’est placée en situation de conflit d’intérêts, si elle a utilisé une quelconque influence pour favoriser les intérêts personnels d’une proche, et si elle s’est récusée lorsque la décision a été prise d’octroyer ce contrat.

Une porte-parole de Mme Ng a déclaré lundi que la ministre «avait toujours suivi rigoureusement toutes les règles» et que les contrats étaient examinés pour garantir le respect des protocoles d’approvisionnement.

«Différentes firmes ont fourni une formation aux médias, qui était essentielle pour aider la ministre et les membres de son équipe de communication à informer les petites entreprises canadiennes, les travailleurs et les familles des programmes d’aide à leur disposition au plus fort de la pandémie», a répondu Alice Hansen à La Presse Canadienne. 

«La ministre Ng n’a pas pris la décision concernant ce contrat», a précisé Mme Hansen.