Le dernier recensement a dénombré plus de 450 000 anciens combattants

OTTAWA — Plus de quatre anciens combattants sur dix dénombrés dans le plus récent recensement sont des aînés de plus de 65 ans, mais près d’un tiers des ex-militaires canadiens font toujours partie de la population active alors qu’ils ont entre 25 et 54 ans.

De nouvelles données du dernier recensement dénombrent 97 625 personnes servant dans les Forces armées canadiennes (FAC), en plus de 461 240 anciens combattants.

Les données démontrent aussi que le personnel militaire actuel est en moyenne plus jeune (36,2 ans) que l’ensemble de la main-d’œuvre en emploi au pays (41,9 ans). De plus, près d’un membre des FAC sur cinq est une femme.

Les chiffres publiés mercredi par Statistique Canada visent principalement à combler les lacunes dans les données existantes sur les anciens combattants du pays. Le recensement effectué en 2021 est le premier à s’intéresser aux antécédents de service militaire depuis 1971.

L’agence affirme qu’il y avait un manque de données complètes sur les anciens combattants pour assurer une allocation appropriée de l’argent par le gouvernement fédéral aux anciens membres des Forces armées, à leurs familles et aux autres bénéficiaires de programmes.

Au cours des dernières années, Statistique Canada a travaillé avec des organismes fédéraux et d’autres partenaires pour brosser un tableau plus complet des anciens combattants, en examinant leur santé et leur bien-être en général.

Cependant, la portée a souvent été limitée aux anciens combattants contemporains qui ont été libérés du service militaire après 1998.

L’agence de statistiques espère que les nouveaux chiffres fourniront des informations indispensables sur les anciens combattants qui ont servi dans l’ex-Yougoslavie au début des années 1990, la guerre de Corée et la Seconde Guerre mondiale.

Les résultats obtenus dans le recensement de 2021 s’avèrent moins élevés que le prévoyaient certains modèles utilisés par Anciens Combattants Canada. Statistique Canada croit que plusieurs facteurs peuvent expliquer cet écart, dont le fait que les méthodes de calcul diffèrent ainsi que le fait qu’un recensement révèle un portrait instantané de la population à un moment précis, soit en mai 2021.

Des organismes qui viennent en aident aux anciens combattants accueillent d’un bon œil ces nouvelles données et espèrent qu’elles contribueront à mieux les servir. La Légion royale canadienne estime notamment primordial d’aligner les fonds avec les endroits où vivent les anciens militaires afin que les services soient présents dans les régions où la concentration est la plus élevée.

Du côté de la Fondation True Patriot Love, qui finance des programmes d’aide aux anciens combattants, le PDG Nick Booth voit ces données comme «une riche mine d’information».

Il ajoute à son tour que les besoins dépendent des régions où vivent les anciens militaires. «Comprendre où ils sont et comment ils progressent dans leur transition vers la vie civile va rendre beaucoup plus efficace l’allocation de nos fonds», a-t-il soutenu.

Pour Tim Laidler, du Réseau de transition des vétérans, les données du recensement vont contribuer à préciser les besoins en matière de santé mentale, notamment, dont les clientèles les plus vulnérables.

D’autres données en rafale:

— On compte près d’une ancienne combattante pour chaque tranche de six anciens membres des FAC. Leur âge moyen est plus jeune que celui de leurs collègues masculins.

— 33 420 anciens combattants sont âgés de 85 ans et plus.

— Les anciens combattants sont proportionnellement plus nombreux à vivre seuls que le reste de la population canadienne âgée de 17 ans et plus.

— C’est l’Ontario (35,4 %) et le Québec (20,2 %) qui comptent le plus grand nombre de militaires actuellement en service.

Les données incluent les personnes ayant servi dans les Forces armées ou la réserve. Les personnes ayant fait partie des corps de cadets, qui ont participé à des entraînements ou qui ont fait partie des Rangers, sont exclues.