Les évacuations sont prolongées d’au moins 24 heures à Sept-Îles

Même si les feux de forêt évoluent de façon encourageante sur la Côte-Nord, les citoyens de Sept-Îles devront patienter au moins 24 heures de plus avant de pouvoir regagner leur domicile.

En conférence de presse dimanche matin, le maire de la municipalité, Steeve Beaupré, a confirmé que les ordres d’évacuation en vigueur pour les secteurs de Moisie, Les Plages et Lac-Daigle seront prolongés jusqu’à au moins lundi.

M. Beaupré a indiqué qu’il comprend que cette nouvelle ne sera pas facile à accueillir pour les quelque 4500 résidents touchés, mais il a rappelé que la municipalité veut éviter à tout prix de permettre aux gens de rentrer chez eux, seulement pour les forcer à évacuer une deuxième fois si le portrait de la situation change.

«On travaille toujours en mode préventif, en mode évaluation. Il y a toujours des risques, a-t-il mentionné. La situation ne s’est peut-être pas empirée, mais elle doit se résorber. Donc nous préférons et nous avons pris la décision d’y aller graduellement et de regarder l’évolution pour les 24 prochaines heures.»

«Dès que nous allons pouvoir retourner les citoyens à une vie quotidienne normale, vous en serez averti», a promis le maire.

En raison du maintien des ordres d’évacuation, les écoles seront fermées lundi.

L’état d’urgence déclenché vendredi matin a aussi été prolongé pour une nouvelle période de cinq jours à Sept-Îles, mais le maire Beaupré a souligné que cela ne signifie pas que les évacuations seront prolongées de la même façon.

Concernant l’état des deux incendies majeurs qui brûlent au nord de la ville, leur progression a été «conforme aux prévisions», ce qui fait en sorte qu’ils font des gains vers le nord — une bonne nouvelle pour la municipalité, qui se trouve au sud.

Le retour de précipitations en début de semaine devrait par ailleurs faciliter les opérations pour contenir les flammes, selon les autorités locales, mais les nouvelles prévisions météorologiques publiées dimanche font état de quantités de pluie plus faibles que ce qui était prévu la veille.

Si la municipalité estime avoir de bons moyens efficaces de lutter contre ces feux, tout peut encore changer, a rappelé Isabelle Gariépy, de la Société de protection des forêts contre le feu (SOPFEU).

«Tant qu’il n’est pas contenu, un incendie peut changer d’état, tout dépendant qu’où on est rendu avec la température. Actuellement, on a une température qui nous permet de travailler sur l’incendie et de bien le faire, mais ça peut changer», a-t-elle expliqué.

Samedi après-midi, environ 100 militaires des Forces armées canadiennes sont arrivés dans la région afin d’aider aux opérations de lutte contre les incendies. Une autre centaine de militaires était attendue dans la région au cours des prochaines heures.

État d’urgence à Lebel-sur-Quévillon

À Lebel-sur-Quévillon, dans le Nord-du-Québec, le conseil municipal s’est réuni lors d’une séance extraordinaire dimanche matin pour décréter l’état d’urgence.

Les 2000 citoyens qui ont reçu l’ordre de fuir leur domicile vendredi ne peuvent donc pas rentrer chez eux dimanche, même si, là aussi, la progression des incendies a été «assez calme» dans la nuit de samedi à dimanche.

«Le feu n’a pas bougé de la nuit», a confirmé le maire Guy Lafrenière lors d’un point de presse.

Plusieurs incendies à proximité de la petite ville sont malgré tout encore considérés comme étant «non maîtrisés» dimanche. L’épaisse fumée qui se dégage des flammes a aussi empêché des avions de voler dans la région en début de journée, mais ce problème s’est résorbé en quelques heures.

«Le travail sur le terrain se poursuit normalement. Maintenant que le plafond est levé, tous les gens de la SOPFEU et la machinerie sont à l’œuvre avec nos pompiers», a affirmé M. Lafrenière

Pour ralentir la progression des incendies, les équipes de la SOPFEU construisent également des «lignes d’arrêt», ou des tranchées, afin de protéger les maisons, le poste local d’Hydro-Québec, ainsi qu’une usine vitale à l’économie de la région.

La fumée inquiète en Abitibi

À Val-d’Or, en Abitibi-Témiscamingue, les ordres d’évacuation qui touchaient le secteur de Louvicourt et le lac Wyeth ont pu être retirés dimanche après-midi, puisque les incendies ne menaçaient plus ces régions. Cependant, le lac Gueguen, le lac Matchi-Manitou et le lac Villebon demeuraient évacués «par mesure préventive».

Toute la région de l’Abitibi est cependant invitée à être prudente en raison de la mauvaise qualité de l’air causée par les incendies.

Même si la recommandation de se confiner à l’intérieur a pris fin dimanche matin, le CISSS de l’Abitibi-Témiscamingue a tout de même invité la population à «faire preuve d’une grande prudence, au moins jusqu’à lundi».

«Évitez de faire toute activité physique intense à l’extérieur et demeurez en contact avec les personnes seules», a soutenu la Direction de santé publique.