L’identité de deux des migrants dont les corps ont été trouvés à Akwesasne confirmée

MONTRÉAL — La police mohawk d’Akwesasne a confirmé samedi soir l’identité de deux des huit cadavres de migrants retrouvés sur le territoire de la communauté située à cheval sur Québec, l’Ontario et l’État de New York plus tôt cette semaine. 

L’un d’entre eux est un homme de 28 ans nommé Florin Iordache, qui avait en sa possession les passeports canadiens de l’enfant de deux ans et du bébé d’un an qui ont aussi été retrouvés morts. Un autre corps est celui de Cristina (Monalisa) Zenaida Iordache, âgée de 28 ans. 

Les identités des quatre autres personnes, de nationalité indienne, n’ont pas été confirmées. Le service de police précise que leurs proches n’ont pas été avisés et que les identités ne seront pas rendues publiques avant. 

La police mohawk d’Akwesasne dit travailler avec Immigration Canada et le département de la Sécurité intérieure des États-Unis pour confirmer l’identité des migrants dont les corps ont été retirés du fleuve Saint-Laurent cette semaine.

Les recherches se poursuivent par ailleurs dans un secteur marécageux du fleuve Saint-Laurent pour retrouver un homme de la communauté mohawk d’Akwesasne.

Les autorités ont indiqué samedi qu’elles continuaient de solliciter l’aide du public pour trouver Casey Oakes. Âgé de 30 ans, il a été vu pour la dernière fois mercredi soir sur un bateau retrouvé jeudi à côté des corps des migrants. 

Le bateau, de couleur bleu clair, a été vu quittant l’extrémité est de l’île de Cornwall mercredi vers 21h30, précise le service de police. Casey Oakes était alors vêtu d’une veste noire, d’un pantalon de neige, d’un masque noir et d’une tuque noire. 

Les autorités estiment qu’il y a huit kilomètres de voie navigable à fouiller. Une quarantaine d’intervenants, autant de l’unité maritime de la police mohawk d’Akwesasne, de la Gendarmerie royale du Canada, du soutien aérien de la Police provinciale de l’Ontario, des plongeurs de la Sûreté du Québec et du service d’incendie volontaire local, poursuivent les recherches jusqu’au coucher du soleil samedi avant de reprendre dimanche à 7h. 

Les autorités policières n’ont pas établi un lien direct entre ces morts et l’individu manquant à l’appel. Elles indiquent néanmoins que des vêtements identifiés comme appartenant à Casey Oakes ont été trouvés. 

La police a aussi expliqué avoir localisé et parlé à un homme dans une cabine sur l’île Saint-Régis, sans pouvoir confirmer que cet individu a un lien avec l’enquête. 

Akwesasne chevauche la frontière canado-américaine, avec des parties du territoire en Ontario, au Québec et dans l’État de New York.

Un certain calme régnait samedi sur le territoire d’Akwesasne alors que les rayons du soleil parvenaient à percer le brouillard. 

Val Gray, la propriétaire du café internet Three Feathers, résume l’état d’esprit de la communauté attristée par la tragédie.

«Les gens sont tristes. Ils espèrent que l’on retrouvera quiconque est impliqué dans la tragédie», lance-t-elle.

Jeudi, la police a découvert les corps de cinq adultes et d’un enfant dans une zone marécageuse, et a récupéré le corps d’un bébé et d’une femme adulte vendredi. Les victimes seraient d’origine roumaine et indienne.

Mme Gray dit ne pas connaître Casey Oakes. Toutefois, son père, un membre de la communauté, est un de ses clients.

Le conseil mohawk lui a donné la mission de bien nourrir tous les bénévoles qui participent aux recherches. Mme Gray raconte qu’elle a servi des sandwiches au déjeuner au cours des deux dernières journées et un souper, vendredi.

«La communauté se soutient. Chacun appuie l’autre d’une manière ou d’une autre, qu’il s’agisse des bénévoles qui fouillent le secteur ou des entreprises qui font des dons aux bénévoles. C’est ça notre communauté. Peu importe quoi, tout le monde est prêt à aider.»

Quelques volontaires se sont rassemblés à la caserne des pompiers volontaires d’Akwesasne pendant que la police bloquait l’accès à la marina.

Les autorités affirment que la géographie unique du territoire en fait un endroit populaire pour les passeurs. La police a réalisé 48 interceptions distinctes impliquant 80 personnes essayant d’entrer illégalement aux États-Unis depuis janvier.

— Avec des informations de Marisela Amador à Akwesasne.