N.-É.: la surveillance de la GRC remise en doute au cours de l’enquête sur la tuerie

HALIFAX — Le président de la commission d’enquête publique sur la tuerie de masse d’avril 2020 en Nouvelle-Écosse a dit craindre mercredi que des restrictions budgétaires puissent compromettre des enquêtes de l’organisme de surveillance qui traite les plaintes contre la Gendarmerie royale du Canada (GRC).

Michael MacDonald s’est demandé si le fait que la Commission civile d’examen et de traitement des plaintes relatives à la GRC doive assurer, dans une lettre envoyée au ministre de la Sécurité publique, qu’elle a assez de fonds disponibles dans son budget pour mener à terme une enquête avant de l’amorcer ne représente pas un «affront flagrant» à son indépendance.

La commission a bien le pouvoir de lancer ses propres enquêtes, mais chaque fois qu’elle veut ouvrir un dossier, elle doit assurer au ministre qu’elle pourra le faire sans dépasser son budget. Ce processus a été confirmé par la présidente de la commission, Michelaine Lahaie.

M. MacDonald a donc demandé à Mme Lahaie s’il était possible que «des gestes répréhensibles de la part de policiers demeurent impunis parce qu’il ne reste pas assez d’argent dans votre budget». «Ça me semble un peu inquiétant», a-t-il ajouté.

Mme Lahaie a rétorqué qu’assurer du financement adéquat pour son organisme demeure «un enjeu» dont elle a parlé devant le comité parlementaire fédéral sur la sécurité nationale.

Cet échange est survenu lors d’un panel portant sur l’imputabilité des policiers organisé pendant l’enquête publique qui cherche à améliorer le travail de la police. Les 18 et 19 avril 2020, 22 personnes ont été tuées par un tireur qui circulait à bord d’une réplique de voiture de police en Nouvelle-Écosse.