PLQ: Charles Milliard propose la télémédecine 7 jours sur 7, 24 h sur 24

QUÉBEC — De la télémédecine 7 jours sur 7: c’est l’une des mesures que veut mettre en place le candidat à la direction du Parti libéral du Québec (PLQ), Charles Milliard, pour régler le problème d’accès à la première ligne au Québec.

La Presse Canadienne a obtenu mardi les volets du plan santé de l’aspirant libéral.

L’accès à la première ligne sera encore vraisemblablement l’un des enjeux de la campagne électorale de 2026, et s’il est choisi chef du PLQ au congrès de juin prochain, Charles Milliard entend y remédier.

«Je suis le seul candidat qui a les connaissances et la crédibilité dans ce sujet-là», a plaidé le pharmacien de formation en entrevue téléphonique mardi matin.

Il propose donc une clinique publique de télémédecine accessible 7 jours sur 7, 24 heures sur 24, pour désengorger les urgences et élargir l’accès aux soins.

«Les bénéfices qu’on voit en télémédecine dans le secteur privé, notamment dans les compagnies d’assurance privée, montrent que ça diminue l’affluence à la première ligne, à l’urgence ou dans les cliniques de GMF (groupe de médecine familiale)», a-t-il fait valoir, en expliquant que des diagnostics pourraient ainsi être posés et des ordonnances électroniques émises.

Il n’a pas chiffré la proposition, mais a assuré qu’elle sera intégrée à un cadre financier «solide» aux élections générales, s’il devient chef.

Il mise aussi sur un meilleur accès aux soins en santé mentale. Le pharmacien en lui s’inquiète de la «progression fulgurante» des ordonnances d’antidépresseurs et d’anxiolytiques chez les adolescents, ainsi que la hausse de la consommation de médicaments pour les troubles de déficit de l’attention de l’hyperactivité – une augmentation de 17 % des dépenses en trois ans.

C’est un des deux enjeux dont lui parlent les jeunes, avec la rémunération des stages, note-t-il. S’il devient premier ministre, il veut instaurer une politique nationale de prévention en santé.

«Qu’est-ce que ça dit d’une société? Quand on regarde l’argent qui est investi dans le système de santé, il y a une plus grande proportion qui est investie dans le curatif, dans les médicaments, que dans la prévention. Il faut vraiment renverser ça.»

Un gouvernement Milliard s’engagerait par ailleurs à modifier la liste des actes réservés aux différentes professions, pour recourir encore davantage aux infirmières, pharmaciens, psychologues et physiothérapeutes.

Il reconnaît toutefois que ce genre d’arbitrage est propice aux confrontations entre les ordres professionnels.

«Il y a toujours des confrontations quand on parle de partage de responsabilités et de pouvoir, particulièrement dans le milieu de la santé. Là, je pense que tous les gouvernements depuis les années 1970 se sont cassé les dents sur le système de santé.»

Cependant, il estime que les mentalités ont évolué et que les jeunes qui étudient actuellement dans les professions de la santé sont «de plus en plus ouverts à la multidisciplinarité».

En outre, un PLQ dirigé par M. Milliard prônerait la création d’une faculté de médecine au sein du réseau de l’Université du Québec (UQ), pour favoriser une médecine familiale, ancrée en région et consacrée au réseau public.

«Ce n’est pas une idée qui va faire consensus chez tout le monde, mais c’est une idée qui mérite d’être débattue», a-t-il admis, en disant s’être inspiré de la demande du réseau de l’UQ en ce sens.

«Je dis pas que les facultés de médecine actuellement ne le font pas et plusieurs vont vont m’argumenter qu’ils ont des campus en région. Mais il faut reconnaître que ces campus-là ne font pas une grande rétention des étudiants en médecine dans nos régions.»

Il veut également augmenter le nombre de programmes collégiaux et universitaires en santé en région, notamment en techniques de médecine nucléaire, d’échographie médicale et de radio-oncologie.

Le candidat à la direction du PLQ souhaite enfin que les coûts des actes médicaux effectués au privé soient alignés sur ceux fixés au sein du réseau public.

Rappelons que M. Milliard était président de la Fédération des chambres de commerce avant de se lancer dans la course.

Le PLQ élira son nouveau chef le 14 juin au terme d’un congrès qui aura lieu à Québec.

Outre M. Milliard, l’ex-ministre fédéral Pablo Rodriguez, l’ancien président du Conseil du patronat et ex-député Karl Blackburn, l’avocat Marc Bélanger et l’agriculteur Mario Roy sont aussi sur les rangs.