Redécoupage électoral: Blanchet défend les régions et la spécificité du Québec

MONTRÉAL — Le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, demande à la Commission sur la délimitation des circonscriptions électorales fédérales de ne pas faire disparaître un comté de la région gaspésienne, au nom, entre autres, de la nécessaire préservation du poids des régions.

Le chef bloquiste a témoigné lors des audiences publiques de la commission, mardi à Montréal, se portant ainsi à la défense de la circonscription d’Avignon-La Métis-Matane-Matapédia, qui est menacée de disparition pour des raisons démographiques.

Devant la commission, il a plaidé le fait que le seul critère des statistiques ne doit pas suffire à déterminer la survie d’une circonscription, sinon on n’aurait pas besoin d’une commission pour se pencher sur l’à-propos de telles décisions.

Si l’on ne fait qu’appliquer bêtement le critère statistique, on tombe dans le cercle vicieux du «moins il y a de monde, moins il y a de poids et moins il y a de poids, moins il y a de monde», a-t-il fait valoir.

Son plaidoyer

«Il faut préserver le poids des régions du Québec qui sont nourricières, en plus bien sûr d’être la base de production d’énergie, d’extraction de ressources naturelles. Elles doivent être reconnues pour leur rôle essentiel et leur voix doit être entendue», a-t-il d’abord plaidé.

Il a également invoqué l’argument du respect des limites des Municipalités régionales de comté (MRC), des institutions représentées par des élus et qui sont tout aussi importantes que les institutions québécoises et canadiennes.

Aussi, il a soulevé le critère de la spécificité du Québec au sein du Canada, qui a été reconnu comme nation.

«Je soupçonne coquinement que mes collègues de la Chambre des communes qui ont voté pour la reconnaissance de la nation québécoise espéraient qu’on passe à un autre appel et que ce soit un symbole creux. Ça n’arrivera pas. On va maintenir la pression pour que ça ait un sens», a-t-il lancé.

«Et ça a un sens. Ça veut dire que non seulement il faudrait que le Québec ait un nombre minimal de sièges, pas en nombre mais en pourcentage pour préserver son poids, mais il faut aussi qu’à l’intérieur du territoire québécois, le nombre de sièges qu’on a puisse être aménagé avec une certaine singularité, parce qu’en effet, il y a une nation, avec ses différences, son identité, ses régions, ses enjeux qui s’épanouit sur ce territoire-là», a-t-il encore soutenu.