Catherine Morin: passionnée des services d’urgence

CARRIÈRE. Catherine Morin est l’une de ces femmes qui ont choisi une carrière non traditionnelle pour gagner leur vie. Sa passion, le milieu des services incendie.

Pompier depuis quatre ans (elle préfère le terme pompier que pompière), c’est le milieu des services d’urgence qui l’inspirait au départ. Après avoir flirté avec une carrière d’ambulancière, elle a finalement redirigé ses efforts vers les services incendie.

Catherine Morin a trouvé sa passion dans les services d’urgence.

«J’ai toujours voulu être dans le milieu des urgences. Au début, je me dirigeais vers une carrière d’ambulancière. J’ai fait des stages d’observation et à la fin, ça m’intéressait moins. J’aime l’ambiance autour d’une équipe, tandis qu’avec les ambulances, nous n’avons qu’un coéquipier et non un groupe. Les quarts de travail sont longs également», indique-t-elle en précisant qu’à titre de pompier, le métier vient aussi combler ce désir d’être associée au monde de la santé puisqu’il y a aussi un volet médical rattaché à la fonction.

Catherine Morin a grandi à Pintendre, sauf que sa famille réside dans les localités de Saint-Damien et Saint-Malachie. Naturellement, elle doit également avoir un autre métier pour pouvoir gagner sa vie et elle a pu dénicher un emploi de préventionniste sur la base militaire de Valcartier, ce qui meuble bien son agenda sur semaine.

Inspirée en bas âge

Son intérêt pour le milieu des services incendie remonte à plusieurs années. Son père étant monteur de ligne de profession, il lui arrivait de devoir intervenir lors de situations d’urgence. «Quand j’étais jeune, je l’accompagnais régulièrement lors de ses déplacements. Un incendie s’est produit un moment donné et je l’ai accompagné. Je devais demeurer dans son véhicule pendant qu’il travaillait, mais je me suis réfugiée plutôt dans un véhicule incendie. Les pompiers s’en sont rendu compte et m’ont pris dans leurs bras pour me montrer plein de choses. Ça m’a possiblement accroché.»

Catherine Morin n’a pas eu de difficulté à trouver le type de carrière qui l’inspirait.

Elles ne sont pas nombreuses les femmes œuvrant dans le domaine. Ce n’est surtout pas ce qui allait arrêter la jeune femme de 26 ans dans ses objectifs de carrière. «Dans ma tête, ça n’existait pas des filles dans ce métier-là. Avant que je fasse mon DEP, je m’informais et il n’y en avait pas beaucoup. L’idée m’est venue alors que j’avais environ 19 ans. J’en parlais autour de moi et la plupart se questionnaient puisque je fais à peine 5 pieds et pèse environ 110 livres. Ces commentaires-là m’ont véritablement motivé et poussé à aller de l’avant.»

Cette féminité peut également lui servir au sein des différentes équipes dont elle fait partie, où elle peut jouer un certain rôle. «C’est peut-être plus facile pour moi de faire certaines approches auprès des victimes sur un événement quelconque. Les gens vont venir plus souvent vers moi, surtout si ce sont des enfants ou des femmes. Je pense que j’apporte aussi une pensée différente à l’occasion.»

Sa taille aurait pu représenter un obstacle, ce qui n’a finalement pas été le cas. «La première année où j’ai fait les tests physiques, je m’étais entrainée fort et j’ai été choisie. Pendant mon DEP à Neufchâtel, j’ai été engagée comme pompier à Neuville où j’ai fait partie de l’équipe pendant un an et demi. Je suis allé passer un peu de temps dans l’ouest canadien et à mon retour, j’ai été engagé à Saint-Malachie. Quelques mois plus tard, ça a été Saint-Damien et ensuite Sainte-Claire.»

Œuvrer dans un milieu non traditionnel et entouré d’hommes exige une certaine force de caractère, convient Catherine Morin qui avoue avoir des goûts de garçon, tout en étant très féminine sur d’autres facettes. «Ça dépend quel type de fille que tu es. Un groupe de gars a ses particularités. Ça fait des «jokes» qui pourraient en blesser certaines. Il faut accepter de se faire agacer et de composer avec ça. J’ai été élevée sur une fermette où nous avions des chevaux et de la machinerie agricole. J’ai toujours touché à ça, j’aime le VTT, je conduis des pelles mécaniques et j’ai déjà travaillé en excavation, mais je me considère féminine. Je n’ai pas peur de me salir, par exemple.»

Catherine Morin a été recruté par trois services incendie dans la région.

Faire sa place

Jeune femme de belle apparence, Catherine estime ne pas avoir eu de difficulté à se joindre aux différentes brigades qui l’emploient. Son conjoint est d’ailleurs lui-même pompier à Saint-Malachie. «Dans mes services, les gars savent que je ne suis pas là pour ça. Ils savent que je suis sérieuse dans ce que je fais et je pense qu’ils me considèrent plus comme leur sœur qu’autre chose. Certains m’ont testé pour voir si je pouvais performer, mais c’était de bonne guerre. Nous avons tellement d’équipement et de techniques dans notre métier. Je ne serai jamais forte comme eux, mais je suis débrouillarde et je vais obtenir le mêmes résultats qu’eux.»

Catherine aspire à une carrière au sein d’une brigade incendie. Elle a d’ailleurs débuté sa formation pour devenir officier. Elle insiste sur l’importance du travail d’équipe au sein d’une brigade, de l’entrainement nécessaire et du rôle de chacun des équipiers. «Il est certain que j’aimerais devenir pompier à temps plein. Être préventionniste à la base militaire, j’adore ça. Le faire dans le civil ne m’intéresse pas. Je pense plutôt à gravir les échelons dans un service. J’aimerais grimper lieutenant un jour.»

La jeune femme a soif d’apprendre et souhaite contribuer activement aux résultats sur le terrain. Le plus difficile, pour elle, est de devoir occasionnellement être appelée sur des interventions la nuit, tout en demeurant efficace dans son emploi de tous les jours. Il y a des semaines où ça bouge beaucoup. Il y a des moments où je suis sortie toutes les nuits ou presque dans une semaine et je dois faire tout le reste quand même. Mais j’adore les défis et il n’y a pas une intervention qui est pareille à une autre. Il faut sortir de sa zone de confort et je carbure à ça. J’apprends tous les jours. Je vais apprendre toute ma vie et j’ai des projets en masse dans ce sens-là.»