La zone jaune, pas pour demain en Chaudière-Appalaches

SANTÉ. La région Chaudière-Appalaches risque de demeurer au palier d’alerte orange encore un certain temps, selon la responsable de la Santé publique en Chaudière-Appalaches, Dre Liliana Romero. La montée des cas au cours des derniers jours dans certaines MRC, ainsi que l’arrivée de quelques cas de variants, expliquerait cette situation selon elle.

La Santé publique de la région dirigera donc ses efforts des prochains jours vers ces deux aspects, indique Dre Romero. « On va faire beaucoup d’efforts pour limiter l’augmentation des cas et ralentir la propagation des variants. Nous aurons possiblement une légère augmentation des cas dans les prochaines semaines, mais devrions pouvoir maintenir la région dans le palier orange. Le passage à un palier jaune ne fait pas partie de l’horizon des trois ou quatre prochaines semaines. Nous ne sommes pas encore là, nous venons tout juste de changer de palier. »

La hausse de cas observés, notamment dans la MRC des Etchemins, serait dû à de la contamination communautaire, précise-t-elle. « On a eu jusqu’à 16 cas dans Les Etchemins et la plupart sont dus à des contacts chez certaines familles pendant la semaine de relâche. Ces cas sont associés à des mini-éclosions dans des petites entreprises de la région. Ça semble isolé à trois municipalités pour l’instant. La bonne nouvelle est qu’il n’y a pas de variants aux Etchemins pour le moment.

Des variants en Beauce ?

En contrepartie, des cas de variant sont apparus à l’école secondaire Veilleux de Saint-Joseph et un présumé à la Polyvalente Benoit-Vachon de Sainte-Marie. « On parle de variants dans la terminologie lorsqu’il y a eu un test positif par criblage. Dans le cas de l’école secondaire à Saint-Joseph, on ne sait toujours pas de quel type de variant il s’agit, puisque l’on attend les résultats des tests génétiques et cela, ça prend un peu plus de temps. Nous n’avons pas reçu aucun séquençage génétique dans la région, mais on pense qu’il peut s’agir du variant Britannique. »

C’est pour cette raison que les mesures de précaution ont changé depuis un certain temps avec l’isolement de plusieurs élèves et quelques précautions supplémentaires. « C’est plus strict, mais tout est dans l’évaluation du risque. Comme on sait que les variants sont plus contagieux et qu’il y en a maintenant en Chaudière-Appalaches, on agit dès le départ plus rigoureusement avant même de savoir s’il s’agit d’un cas de variant ou non. »

La vaccination

Elle rappelle qu’avant, les gens qui avaient eu un contact avec quelqu’un de positif pouvaient aller passer un test et poursuivre leurs activités en attendant le résultat.  « Depuis quelques jours, chaque fois que nous avons un contact dans une maisonnée, tout le monde demeure à la maison en attendant le résultat du test. Il y a aussi différents degrés de contacts et les mesures sont maintenant adaptées, selon ce degré de contact. »

Relativement à l’apparition de nouveaux cas dans des résidences pour aînés, Dre Romero indique que différents facteurs peuvent expliquer la situation, même si ces gens ont généralement reçu une première dose de vaccin. « Chez les personnes âgées, le système immunitaire travaille plus lentement, alors ça peut prendre un mois avant que le système ne réagisse au vaccin et développe des anticorps. Ces personnes peuvent encore contracter le virus. Le fait qu’une seule dose de vaccin ait été donnée fait aussi que la protection n’est pas maximale. »

Doit-on revoir la façon de faire et donner une deuxième dose le plus près possible de la posologie suggérée par le fabricant ? « Il y a un consensus au Québec et au Canada pour dire que l’on peut attendre. La première dose protège, d’où l’importance d’avoir le plus de personnes possible avec au moins une dose. La première dose stimulera certains anticorps et la deuxième réaffirmera cette stimulation, en plus d’offrir une protection plus complète et prolongée. »

Sur l’efficacité des vaccins, Dre Romero est formelle. Tous les vaccins sont sécuritaires, même celui d’AstraZeneca qui n’a pas obtenu bonne presse au cours des derniers jours. « Tous les vaccins sont très sécuritaires, ils ont été faits avec rigueur et bien testés. C’est important de retenir que n’importe lequel des vaccins que vous pourriez recevoir est un bon vaccin. »

À quand davantage de souplesse

Dre Romero se réjouit aussi de voir que la vaccination devrait s’accélérer au cours des prochains jours. « Ça fait partie de la solution, c’est clair. Plus de doses nous allons recevoir, plus la population sera protégée. Pour acquérir une immunité de groupe toutefois, il faudra qu’environ 75 % de la population soit vaccinée. Nous sommes loin de l’objectif, mais on pourra éventuellement adapter les mesures avec la réalité de la vaccination.»

L’arrivée du printemps sera-t-elle synonyme de liberté, un peu comme l’an dernier ? « Il n’y a pas eu de décès en mars dans la région, les hospitalisations semblent aussi sous contrôle. Même si le nombre de cas actifs a doublé, il n’y a pas d’impact à ces niveaux-là. On voit aussi que les variants ne sont pas arrivés dans nos résidences de personnes âgées. On souhaite que d’ici au début de l’été, la situation épidémiologique soit plus stable. C’est difficile de prévoir ce qui se passera d’ici à l’été. La vaccination fera foi de tout. »