Le Centre de formation affaires poursuit son virage numérique
ÉDUCATION. Le Centre de formation affaires de Saint-Anselme (CFA) avait déjà débuté un virage numérique lorsque la pandémie du Covid-19 a frappé. Celui-ci s’est accentué au cours des dernières semaines.
Ayant déjà des étudiants en formation, le centre souhaitait mettre un terme à leur cheminement, indique Carole Bégin, formatrice au CFA. «Deux cohortes de promoteurs qui étaient actifs lorsque nous avons dû arrêter. Le premier avait presque terminé, mais pour le deuxième, il fallait continuer de faire des choses pour qu’ils avancent et garde leur motivation.»
Pour le directeur du CFA, Bruno Cantin, la formation en ligne était devenue un incontournable avant même la pandémie. «Au Centre de formation agricole de Saint-Anselme, malgré la pandémie, nous avons reçu une dizaine d’inscriptions au cours des trois dernières semaines et ce, de partout en province, pour de la formation en ligne sur la production animale. Au Centre sectoriel des Plastiques à Saint-Damien, nous avons deux enseignants en télétravail. La vie continue.»
Le centre avait ainsi repris les formations en ligne au début du mois d’avril. L’aménagement d’un studio de diffusion pour la formation à distance fait partie des initiatives appelées à servir davantage, puisque le coaching se fait aussi à distance à l’heure actuelle. «Les gens se voient, échangent et collaborent en ligne. La formation en ligne a permis de garder tout de même une certaine synergie entre les participants, autant les formateurs que les élèves. Ça devient même un espace de réseautage», ajoute Mme Bégin.
La formation affaires existe depuis plus de vingt ans au Québec, mais depuis une douzaine d’années à Saint-Anselme. Le centre accueille généralement de 80 à 100 élèves annuellement. Les groupes varient de 6 à une quinzaine d’étudiants. Une formation dure généralement 60 heures répartie en 20 sessions de trois heures chacune et à raison d’une rencontre par semaine de façon générale.
«La particularité de la formation que l’on donne réside dans l’accompagnement. Lorsqu’une personne a une idée, on leur dit de venir y réfléchir avec nous et on chapeaute notre étudiant jusqu’à ce qu’il soit prêt. Souvent le squelette de la formation est adapté au projet de l’étudiant. On a tout de même une vingtaine d’heures de coaching personnalisé pendant la formation», précise Mme Bégin.
Une clientèle appelée à grandir ?
Carole Bégin l’avoue, la clientèle se faisait plus timide depuis un certain temps au CFA. Si on a observé une baisse des inscriptions au cours des dernières années, on pense être en mesure de renverser la vapeur au cours des prochains mois. «Avant la pandémie, nous avions le plein emploi dans la région, alors quelqu’un qui avait du potentiel dans son champ d’activité n’avait pas besoin de se lancer en affaires. Il pouvait même monnayer son emploi par moment. On pense qu’il y a un momentum à l’heure actuelle.»
La formation s’adresse à tous celles et ceux qui ont un projet d’affaires quelconque. «Ça peut être la jeune maman qui veut concilier travail à la maison et la famille et qui cherche un revenu d’appoint, tout comme ça peut être l’employé d’une entreprise manufacturière qui veut partir quelquechose et même les gens déjà en affaires ou les couples qui ont la même passion.»
Le volet à distance du cours Lancement d’une entreprise vient élargir les possibilités et la clientèle potentielle, à son avis. «De voir que le taux de chômage va nécessairement demeurer plus élevé qu’avant la pandémie, la formation deviendra possiblement une porte de sortie pour des gens qui ne pourront plus exercer leur métier dans le même contexte. Peut-être que l’idée de se partir en affaires en inspirera certains», selon Mme Bégin qui ajoute qu’il n’est pas rare que des gens soient déjà en affaires lorsqu’ils débutent leur formation.
Élément peut-être méconnu du grand public, le Centre de formation affaires a un point de service à Lac-Etchemin. Celui-ci pourrait, dans ce contexte, être appelé à servir davantage, maintenant que le volet à distance est plus élaboré. «Comme le bassin est moins grand que dans Bellechasse, c’était difficile de regrouper tout le monde en même temps et il fallait qu’on puisse recevoir ces gens-là quand eux seraient prêts et non nous. Nous aurons une infrastructure qui pourra recevoir ces gens-là, lorsqu’un nouveau groupe partira à Saint-Anselme.»
Toutes les formations se donneront en ligne jusqu’à un assouplissement des règles gouvernementales. Il est toutefois fort possible que la formation à distance devienne partie intégrante de l’offre de service. «On pourra peut-être penser à une formule hybride à l’automne. Les habitudes des gens ont changé et plusieurs vont possiblement chercher à limiter les déplacements», lance Mme Bégin en terminant.