Raymond Simard: d’ambulancier à un CHSLD de Montréal
SOCIÉTÉ. Parmi les belles histoires survenue au cours de la pandémie du Covid-19, il faudra retenir celle de Raymond Simard de Sainte-Claire. Après avoir pris sa retraite à titre d’ambulancier, M. Simard est de retour sur le terrain, cette fois-ci dans un CHSLD de la région de Montréal.
Il a en effet accepté d’aller prêter main-forte au réseau de la santé étant affecté au Jewish Eldercare Center à Montréal depuis le 27 avril dernier. «Je suis tombé officiellement tombé à la retraite le 22 avril dernier. Quand j’ai vu le message de monsieur Legault, j’ai envoyé des messages un peu partout et c’est Montréal qui m’a appelé finalement. Ça n’a pas été difficile de convaincre mon épouse qui jugeait que ça valait la peine. »
M. Simard a vu dans cette opportunité une occasion de servir, comme il l’a fait à titre d’ambulancier pendant 38 ans, et de rendre service, surtout que sa carrière ne s’est pas terminé comme il le souhaitait ayant été inactif plusieurs mois à la suite d’un accident. «Je suis tombé du toit de notre résidence le 4 janvier 2019, et j’ai subi une vilaine blessure à un coude. J’aurai pu revenir au travail en janvier dernier, mais j’ai mûri ça et j’avais décidé de ne pas reprendre mon travail.»
L’endroit où il est assigné, le Jewish Eldercare Center, est une résidence pour aînés où les cas sont particulièrement lourds. «C’est une clientèle très hypothéquée, surtout par l’Alzheimer ou la démence et où tous les patients sont au lit. Je suis dans la zone rouge où tous les patients ont le Covid, mais nous sommes très bien protégés avec une jaquette, un masque, une visière et des gants. On ne pose aucun acte médical qui est hors de notre compétence.»
Un rythme à prendre
Avec une carrière comme la sienne, M. Simard avoue qu’il n’a pas eu trop de difficultés à s’adapter. Habitué à certaines choses comme ambulanciers, il avoue que sa fonction à Montréal comporte quelques différences, notamment pour les soins personnels aux patients. «Je prends les signes vitaux de tous les patients que nous avons sur l’étage, nous en avons une cinquantaine. Ensuite, je donne un coup de main aux préposés aux bénéficiaires pour différentes choses, changement de couche, préparation au déjeuner et on les aide aussi pour manger. Dans les intervalles, on aide les patients pour des rencontres Facetime avec leur entourage.»
Raymond Simard indique qu’il n’est pas le seul ambulancier à jouer un rôle similaire au sien. «Nous sommes une cinquantaine de paramédics à l’œuvre sur le terrain, tous à Montréal. Le personnel a un grand sourire. On voit que nous sommes utiles. Ils savent que nous avons certaines compétences médicales et que l’on peut alléger leurs tâches.»
Sa semaine de travail n’a rien de banal, puisqu’il a obtenu un emploi du lundi au vendredi à raison de 40 heures par semaine. Il débute à 7h tous les matins et termine son quart de travail à 15 h. Logé dans un hôtel, il ne perd pas l’occasion de revenir à Sainte-Claire les week-ends. «Je reviens pour recharger mes batteries. Quand je reviens à la maison les fins de semaine, je dois naturellement me confiner, alors je demeure au sous-sol et mon épouse à l’étage.»
Même s’il a été confronté à bien des choses sur le terrain à titre d’ambulancier, M. Simard avoue que certains moments sont difficiles, en dépit de tout le vécu que lui a procuré sa carrière. Les bons moments viennent ajouter un baume à tout cela, estime celui qui a l’intention de continuer tout le temps de la crise, si sa santé le lui permet. «J’ai travaillé dans mon patelin pendant 38 ans, alors oui, c’est arrivé que je sois tombé sur des gens que je connaissais, on se connait tous dans des milieux comme le nôtre. Ce n’est jamais drôle quand on perd des bénéficiaires, même quand nous ne les connaissons pas. Certains ont réussi à passer à travers et lorsque l’on fait des rencontres Facetime, c’est le petit côté qui vient nous prendre au cœur et ça fait du bien.»