Rejet du 3e lien à l’est: des élus en désaccord
TRANSPORT. Le ministre des Transports, François Bonnardel annonçait plus tôt cette semaine le rejet définitif d’un 3e lien à l’Est, donc près de l’île d’Orléans, disant se concentrer dorénavant sur le tracé Québec-Lévis.
M. Bonnardel a annoncé ses couleurs répondant à une question du député libéral Pierre Arcand lors des études des crédits budgétaires 2020-2021, la semaine dernière. Il avait pourtant affirmé quelques jours auparavant que celui-ci était toujours à l’étude. Selon le tracé dévoilé en janvier, les utilisateurs du futur lien pourront circuler d’un centre-ville à l’autre, en passant par les secteurs Desjardins et du Quai Paquet à Lévis, de même que dans le Petit Champlain, à la place D’Youville et au quartier Saint-Roch à Québec.
La députée de Bellechasse, Stéphanie Lachance, précise toutefois que le sentier étudié par le ministre Bonnardel est toujours à l’est, à près de 1,3 km du tracé original. Un stationnement incitatif devrait être à l’entrée du tunnel à l’axe Mgr Bourget et autoroute 20. Le préfet de la MRC de Bellechasse, Clément Fillion s’était dit en faveur d’un tel tracé en janvier dernier.
Pas les retombées prévues
Quelques élus de la région ont tout de même tenu à manifester leur désaccord. Le maire de Beaumont, David Christopher, fait partie du nombre. «On aurait aimé que ce soit davantage vers l’est. Nous aurons peut-être des retombées à Beaumont, sauf que la sortie prévue sur la route Lallemand aurait été idéale chez-nous. On dirait qu’ils ne font ça que pour les autobus. De centre-ville à centre-ville ne vient pas régler les problèmes de congestion.»
À Saint-Nérée, Pascal Fournier parle d’un échec total pour la rive-sud, particulièrement pour Bellechasse. «À partir du moment où ils ont proposé le lien joignant les deux centre-villes, c’était déjà perdu pour Bellechasse, sinon une grande partie de la MRC.»
Le maire de La Durantaye, Yvon Dumont, avait encore en tête quelques citations des élus provinciaux au cours des derniers mois sur l’importance d’un tel lien pour les régions. «De la poudre aux yeux de la part du gouvernement provincial. Les régions, on a besoin de nous pour remplir la bedaine des citadins et après on nous balance par-dessus bord.»
Le maire de Saint-Damien, Sébastien Bourget, estime qu’à long terme, ce sont les localités du sud de Bellechasse qui perdront des retombées potentielles. «Certains ont émis des inquiétudes, surtout pour le développement des axes 281 et 279 dès que le tracé avait été envisagé, mais à partir du moment où le porte-parole nommé était Gilles Lehouillier, maire de Lévis, le poids de Bellechasse est devenu moindre.»
Levier économique
Pour le député fédéral de Lévis-Bellechasse-Les Etchemins, Steven Blaney, la position du ministre est hâtive pour un projet qui aura des répercussions sur plusieurs décennies. «J’invite le ministre à reconsidérer le scénario de 3e lien à l’est et à effectuer une analyse économique complète et rigoureuse sur un projet qui combine le pont de l’Île d’Orléans au 3e lien à l’est dans le respect des aspects patrimoniaux et agricoles. Je demeure convaincu que, dans le contexte de la pandémie, le troisième lien à l’est constitue un puissant levier pour assurer la relance sociale et économique de nos régions.»
Stéphanie Lachance réitère que le tracé est loin de pénaliser les gens de Bellechasse, puisqu’il favorisera grandement le développement économique de la région. «Ce tracé répond aux besoins de mobilité des gens de Bellechasse en désengorgeant la circulation. Il permettra aux entreprises de Bellechasse d’avoir accès un plus grand bassin de ressources humaines, je le rappelle c’est important. Il permettra aussi aux gens de la circonscription de rejoindre facilement et rapidement la rive-nord du fleuve, ce qui sera aussi bénéfique pour les entreprises qui doivent transporter leurs marchandises d’une rive à l’autre et de sauver beaucoup de temps et d’argent.»
Mme Lachance ajoute également que le tracé se connectera au réseau structurant. «L’aspect du transport collectif est particulièrement important pour nos jeunes qui étudient à Québec et même pour les loisirs dans le Vieux-Québec par un accès direct.»