Résidences pour aînés: Steven Blaney juge l’attitude de la SCHL discriminatoire
LOGEMENT. Le refus systématique du financement de résidences dans les petites collectivités, en invoquant leur taille, est discriminatoire selon le député fédéral de Lévis-Bellechasse-Les Etchemins, Steven Blaney.
Selon le député conservateur, la SCHL refuse systématiquement d’accorder des prêts hypothécaires aux propriétaires de résidences pour personnes âgées de moins de 50 logements, ce qui les empêche ensuite d’avoir accès à des prêts en provenance des institutions financières.
Cette façon de faire place aussi ces entreprises en situation de précarité financière, tout en étant un frein à leur développement potentiel, toujours selon M. Blaney.
« Avec ces règles, une résidence pour aînés dans un petit milieu est directement touchée, sans le soutien de la SCHL. Les besoins de nos aînés évoluent et si des propriétaires souhaitent agrandir ou procéder à des améliorations, ils ne peuvent investir, car ils ne sont pas capables d’avoir de prêts. Tu veux vendre ou acheter, ça devient impossible », juge-t-il.
Selon le député fédéral, la SCHL semble ne pas vouloir s’occuper des petites résidences, tout simplement. « Il s’agit d’une discrimination inacceptable envers nos aînés en région et cette attitude s’attaque à un pilier fondamental de nos collectivités rurales. Cela empêche nos aînés d’espérer s’épanouir dans leur collectivité, pour plutôt s’entasser dans des endroits où ils n’ont pas leurs racines. »
Toujours les mieux nantis
Le président de la FADOQ Québec – Chaudière-Appalaches, Rosaire Roy, remarque lui aussi cette difficulté potentielle pour les plus petits milieux, celui-ci ajoutant que le contexte actuel favorise davantage les entreprises mieux nanties. « Les consortiums nous disent, en gros, si vous n’avez pas au moins 100 logements, nous ne sommes pas intéressés. C’est impensable de faire ça dans nos petites communautés. Il y aurait pourtant des projets intéressants pour garder les gens dans leur milieu. »
C’est pourquoi le député Blaney a interpelé directement le ministre fédéral de la Famille, des Enfants et du Développement social, Ahmed Hussen, en espérant qu’il reconsidère la façon de faire actuelle. « Le ministre doit prendre le téléphone et dire à la SCHL de mettre fin à cela. Elle doit plutôt analyser les plans d’affaires sur une base de rentabilité et non sur un nombre de portes. Il faut qu’elle arrête d’avantager les gros groupes et les grandes résidences, afin d’aider davantage les entreprises qui œuvrent dans les petites localités. Tout cela menace l’existence des résidences dans les petites communautés. »
La difficulté d’avoir des emprunts du fédéral n’est pas la seule embûche avec laquelle doivent composer des promoteurs, remarque M. Roy, puisque lorsqu’il s’agit de projets de résidences pour aînés sans but lucratif, des démarches avec la Société d’habitation du Québec s’ajoutent pour obtenir du financement. «Je travaille sur un dossier à Saint-Prosper depuis trois ans et on ne sait pas encore si nous aurons du financement. C’est compliqué et très long. J’ai travaillé sur un projet de 60 logements, mais en deux phases de 30 logements et ça ne fonctionne pas. Partout au Canada c’est plus simple, sauf au Québec en raison d’une entente fédérale-provinciale. »