Saint-Anselme: un service incendie efficace

MUNICIPAL. Après avoir procédé à un regroupement de leurs services incendie en 2003, les localités de Saint-Anselme, Sainte-Claire et Saint-Henri ont des brigades plus efficaces.

Engagé à titre de directeur du service regroupé, Bruno Caron supervise les activités survenant sur le territoire des trois localités. S’il n’y a pas eu vraiment d’économie d’échelle depuis le regroupement, il estime néanmoins que la décision était la bonne puisqu’elle permet de respecter certains standards exigés par le ministère de la Sécurité publique. «Avant, le schéma de couverture de risques n’était tout simplement pas respecté. L’idée d’une seule ressource pour les trois services visait à rejoindre ces cibles et s’assurer d’avoir les bonnes ressources et en quantité suffisante.»

La démarche a aussi permis aux trois services incendie d’uniformiser les méthodes de travail. «Ça peut paraitre banal, mais à titre d’exemple, nous avons tous appris à brancher une borne incendie au camion, mais nous avions trois méthodes différentes. Nous avons standardisé la chose et maintenant, que le pompier soit de Sainte-Anselme, Sainte-Claire ou Saint-Henri, il sait comment faire et quels outils il a à sa disposition», explique M. Caron.

Bruno Caron est directeur du service incendie regroupé des localités de Saint-Anselme, Sainte-Claire et Saint-Henri.

Le modèle semble de plus en plus à la mode. Il inspire d’autres localités de la région et d’ailleurs. «On en entend parler beaucoup. D’autres discutent de ce genre de choses. J’ai entendu des gens dire qu’ils avaient peut-être raté une occasion. Il y a probablement place à d’autres regroupements du genre. Il est vrai que les milieux sont différents dans Bellechasse et que le modèle peut être malléable», précise-t-il, citant en exemple la création d’une régie dans Les Etchemins.

Il observe que les avantages se situent surtout au niveau de la formation et de l’entraide. «Chaque service à ses pratiques locales, mais deux ou trois fois par année, on regroupe tout le monde lors de différents exercices. Le but n’était pas de couper dans les équipements, mais de bonifier ce qui existait déjà. Les gens travaillent de plus en plus ensemble. Il n’est pas dit que l’on fera place à davantage d’intégration dans le futur», ajoute-t-il.

Bruno Caron précise aussi qu’un partage des équipements a aussi été établi depuis. «Les équipements que l’on achète sont assumés par la municipalité concernée, mais peuvent servir pour les trois localités. On évite ainsi les dédoublements pour plutôt bonifier l’ensemble.»

Il indique être régulièrement sollicité pour expliquer les bienfaits du regroupement. «Des directeurs de municipalité m’appellent pour savoir comment cela fonctionne, des gens de Lotbinière, de la Beauce et même de la région de Portneuf. Des dirigeants des Etchemins m’ont appelé avant de créer leur régie.»

Spécialisation

Le regroupement a aussi permis aux différents services de se diversifier et de se spécialiser, rappelle Bruno Caron. «À Saint-Henri, en ayant l’échelle aérienne, tout ce qui est sauvetage en hauteur est réalisé par eux, à Saint-Anselme ce sont les matières dangereuses sur lequel on s’est attardé et à Sainte-Claire, le service a maintenant une équipe de sauvetage hors route. Il ne reste qu’à se perfectionner dans chacun des domaines.»

Bruno Caron ne s’impose pas lors des interventions, préférant laisser les officiers déjà à l’œuvre poursuivre leur travail. «Lorsqu’un officier est déjà sur les lieux, je ne prendrai pas sa place, à moins qu’il ne me la cède. Je viens plutôt en support et m’occupe plutôt des communications externes. Cela leur plait et ils n’ont pas à traiter toute la paperasse qui vient avec l’intervention. C’est un casse-tête de moins pour eux.»

Le service incendie regroupé compte maintenant une soixantaine de pompiers répartis dans les trois localités. L’avenir se dirige vers ce type de fonctionnement et dans plusieurs domaines à son avis. Le volet incendie d’un territoire est non seulement important, mais de plus en plus exigeant. Dans les milieux ruraux, le directeur incendie a souvent un autre travail, rappelle Bruno Caron. «C’est plus simple de faire avancer des dossiers. Je suis au bureau tous les jours alors je peux répondre régulièrement et faire les suivis appropriés. Un directeur qui n’a que 7 ou 10 heures par semaine à y consacrer ne peut être aussi disponible.»