Saint-Michel: des riverains subissent les foudres du fleuve
MARÉES. Une vingtaine de riverains du fleuve à Saint-Michel ont vu leur propriété subir de lourds dommages au cours des dernières semaines en raison des fortes marées, jumelées à de forts vents.
La partie la plus exposée au fleuve est celle qui a été sommairement la plus touchée, à plus d’une reprise et encore il y a une dizaine de jours à peine. C’est du moins le bilan que peut en faire à ce jour le maire de la localité, Éric Tessier, qui indique que la Sécurité civile s’est déplacée sur les lieux à quelques reprises déjà pour étudier le secteur. «Il y a possiblement d’autres dommages qui pourront être observés dans les prochains jours. On reçoit des photos, des vidéos et des témoignages et on sent que les gens sont inquiets. Certaines journées, le fleuve était fou comme un balai», illustre-t-il.
En plus des dommages à la jetée survenus il y a plus d’un mois et qui ont forcé sa fermeture, un bon nombre de propriétés qui longent le rivage du fleuve ont subi les contrecoups, particulièrement à l’est de la marina. Le maire Tessier espère que ses citoyens recevront de l’aide, à l’image de celles et ceux touchés par des inondations dans d’autres régions de la province. «Il y a une bonne volonté des gens. Nous, à la municipalité, on collabore du mieux que l’on peut. Le travail du ministère sur le terrain se fait très bien, mais ça semble bloquer au niveau administratif. Il est surprenant de voir que des gens ne semblent pas avoir appris à travailler des dossiers du genre plus rapidement, surtout que des épisodes d’inondations et autres sont survenus dans le passé et qu’à Saint-Michel, ce sont des épisodes semblables que l’on a vécu.»
De l’aide SVP
Il avoue avoir été surpris de ne pas voir le nom de sa municipalité dans les localités admissibles au Programme général d’indemnisation et d’aide financière lors de sinistres réels ou imminents, et publié le 4 mai dernier. «La jetée n’entre pas dans les programmes du ministère, car elle est considérée comme une infrastructure récréotouristique. On pourrait débattre si elle a également une utilité de sauvegarde, mais c’est un débat qui devra se faire au niveau politique également. Elle nécessitera possiblement un entretien annuel et plus qu’un coup de balai. C’est la réalité, car la nature est trop forte et l’eau exige le respect.»
S’il espère néanmoins recevoir de l’aide, il estime aussi que les solutions devront être plus qu’une simple réparation. «Nous avons été chanceux avec la marée du début de mai. On sait tous que les prochaines grandes marées auront lieu à l’automne. On attend un rapport d’ingénierie pour des recommandations en vue d’avoir une solution plus permanente que temporaire.»
Il invite également ses citoyens à bien s’informer avant de réaliser quelques travaux que ce soit. «Il y a des gens qui sont prêts à faire des choses, mais comme tout est normé, ça ralenti bien des initiatives qui pourraient être faites. Il y a peut-être de l’éducation à faire. Les gens ne peuvent faire n’importe quoi et ce ne sont peut-être pas les meilleures solutions à long terme non plus.»
Quant à la jetée, fermée à la population, le maire Tessier sait fort bien que l’endroit en prisé des gens à la recherche d’air pur et d’un regard sur le fleuve. «Officiellement, la jetée est fermée, mais on ne mettra pas d’agents de sécurité en permanence. Nous allons simplement nous assurer de remettre un affichage à cet effet puisque le précédent a été vandalisé.»
Promesse d’achat sur le bâtiment de la caisse
Le conseil municipal de Saint-Michel a par ailleurs profité de sa dernière séance pour officialiser une promesse d’achat en vue d’acquérir le bâtiment qui abritait la caisse Desjardins jusqu’à sa fermeture en novembre dernier.
La décision ne fait toutefois pas l’affaire de tous, puisque le maire Éric Tessier a dû trancher en faveur de la proposition, celle-ci étant appuyée par trois conseillers et décriée par trois autres. «Nous avons encore à évaluer la qualité du bâtiment avant toute chose, mais c’est une promesse d’achat dans le but de ramener notre bibliothèque sur la rue Principale. L’actuel bâtiment serait ensuite mis en vente.»