Sainte-Claire: les ambulanciers exigent un horaire à l’heure

SANTÉ. Les paramédics de Sainte-Claire réclament depuis près de dix ans une modification de leur charge de travail. L’horaire de faction doit être transformé en horaire régulier.

Selon le syndicat Tasbi, qui représente près d’une dizaine d’ambulanciers à Sainte-Claire, les dernières statistiques concernant la charge de travail des paramédics démontrent que le temps passé sur des appels d’urgence (de l’heure d’affectation jusqu’au retour à la caserne) dépasse une moyenne hebdomadaire de 28 heures. Cette exigence étant atteinte, la modification de l’horaire de travail est justifiée, clame le président du syndicat, Christian Duperron.

«Le ministère de la Santé et des Services sociaux avait établi des critères en 2017 encadrant la modification des horaires de faction. Lorsque l’un de ces critères est atteint, l’horaire des paramédics doit être modifié», insiste-t-il, précisant que cette moyenne s’approche maintenant des 30 heures.

M. Duperron estime que d’avoir des ambulanciers prêts à partir en tout temps, à la caserne ou dans le véhicule, plutôt que de garde et à la maison, permettrait une couverture ambulancière dynamique. «On pourrait déplacer l’ambulance de façon stratégique, pour ainsi bénéficier d’un service ambulancier beaucoup plus rapide que présentement. Cela signifie que si une ambulance d’un secteur voisin est sur un appel d’urgence, le véhicule ambulancier pourrait être déplacé entre les deux secteurs et vice-versa.»

Conseiller-cadre aux services préhospitaliers d’urgence, Dominic Desrosiers-Fortin confirme que les chiffres donnent raison au syndicat. «Le véhicule de faction en question dépasse effectivement les 28 heures requises. Les derniers ajouts faits ailleurs en province tenaient compte de ce critère.»

Selon lui, les ambulanciers devront patienter quelques temps avant qu’un changement puisse être annoncé cependant. «Le ministère a les nouvelles données depuis la fin du mois de septembre et nos recommandations sont faites. Depuis deux ans, la collecte de données se fait surtout en été et c’est ce que nous avons fait. Les ajouts récemment octroyés l’ont été sur des données qui avaient déjà été transmises depuis quelques temps.»

La meilleure solution ??

Christian Duperron convient que le travail des ambulanciers de Sainte-Claire n’est pas uniquement dédié aux citoyens de la localité, ni même dans Bellechasse, et que cette couverture dynamique du territoire est plus que nécessaire. «C’est l’effet domino. Plus on utilise les véhicules, plus ils sont à risque de couvrir d’autres territoires, comme Lévis, Sainte-Marie ou Saint-Charles. Présentement, c’est difficile de déplacer un véhicule si, par exemple, le territoire de Saint-Charles devenait à découvert.»

M. Desrosiers-Fortin est d’accord sur ce point, sauf que pour lui, le déploiement dynamique demeure une méthode. «Ça nous permet d’avoir une réponse plus uniforme sur le territoire, sauf que de transformer un horaire de faction en horaire à l’heure entraine des coûts. Un quart de faction donne 168 heures de couverture. Quand on le transforme, c’est la même couverture, mais pour le double du prix. Peut-être qu’il serait préférable de faire autrement dans certains cas.»

Le syndicat avait obtenu l’appui de la MRC de Bellechasse à l’été 2018. Les municipalités demandaient alors que l’horaire de faction de l’ambulance de Sainte-Claire soit modifié en horaire à l’heure. La députée de Bellechasse, Stéphanie Lachance, a été mise au fait de la problématique.