Une messe de Noël … virtuelle pour Bellechasse-Etchemins

NOËL. La région étant toujours en zone rouge, les fabriques de la région proposent à la population des célébrations sur demande, avec un maximum de 25 personnes à l’intérieur d’une église. Par ailleurs, une messe de Noël virtuelle sera diffusée le 24 décembre à 19 h

Ce sont quelques-uns des compromis qui ont dû être mis en place par les fabriques de la région pour accommoder les gens désirant pratiquer leur foi. Prêtre attitré au territoire de Bellechasse-Etchemins, l’abbé Thomas Malenfant rappelle que cette façon de faire perdure depuis plusieurs semaines. « Nous sommes sous ce mode là depuis mars dernier. Une messe virtuelle est diffusée le dimanche à 10 h. On fait des messes pratiquement tous les jours depuis quelques mois et nous avons pris ces disponibilités pour le temps de Noël. Nous avions une soixantaine de possibilités pour la période du 17 au 27 décembre et l’intérêt est là. »

Les messes virtuelles sont maintenant devenues la norme pour les fabriques de la région

L’abbé Malenfant ne fait pas d’illusion et sait fort bien que les exigences pourraient être rehaussées, si les tendances actuelles demeurent élevées, tout cela étant sous réserve que les mesures demeurent ce qu’elles sont. « Pour le temps de Noël, nos communautés chrétiennes ont la possibilité de vivre des célébrations de 25 personnes ou moins, peu importe la dimension de l’église. »

Il ajoute que l’objectif n’est pas non plus de regrouper le plus grand nombre de célébrations au même endroit, mais de desservir l’ensemble du territoire.

« On doit composer avec les protocoles et la désinfection, ce qui fait que si plusieurs demandes proviennent de la même communauté, on doit les répartir dans le temps de toute façon pour alléger le protocole. »

Si les possibilités sont limitées, l’abbé Malenfant estime que cette façon de faire comble malgré tout un certain besoin. « On incite les gens, à se téléphoner ou à prendre contact entre-eux et  à se former des groupes. Il y a une volonté que les gens se parlent, qu’ils communiquent et qu’ils s’unissent. C’est un peu un prétexte pour vivre une célébration ensemble. Ça fonctionne très bien, plusieurs le font déjà. »

Les demandes sont aussi très différentes, observe l’abbé Malenfant. « Certains groupes y vont pour une façon plus légère de célébrer, alors que d’autres veulent un programme plus chargé avec célébration de la parole, des chants, de l’animation. Certaines célébrations durent jusqu’à 1 h 30, justement parce que le groupe veut en profiter. »

Il convient toutefois que c’est une façon très différente de communiquer avec les fidèles. « Par définition, on a face à nous des gens qui se connaissent et qui se sont appelés pour s’inviter à la messe. On entre dans une dynamique et une interaction très différente. Les gens sont généreux, mais dans certains milieux et même si les messes se font à 25 personnes ou moins, nos quêtes sont suffisantes pour espérer combler certains frais fixes, dont le chauffage. »

Messes de Noël

La situation actuelle fait qu’il n’y aura pas de messe de Noël dans les communautés cette année. Les nouvelles technologies seront ainsi mises à contribution. « Internet est la seule porte qui nous reste pour rejoindre celles et ceux qui ne font pas partie des habitués du réseau et qui aimeraient prendre part à la chose. C’est pourquoi on utilise la plateforme Zoom qui permet une diffusion simple et aussi aux gens de réagir.

Il y aura toutefois une messe virtuelle de diffusée sur le web le 24 décembre à 19 h, plutôt qu’à 23 h comme la plupart des messes de minuit. Si la célébration proviendra de l’église de Saint-Anselme, des segments pourraient provenir d’ailleurs en Bellechasse-Etchemins. Une chorale pourrait être à un endroit, des lectures de l’Évangile à un autre endroit et ainsi de suite, résume l’abbé Malenfant qui précise que les gens pourront y accéder via le site Internet de la Mission Bellechasse-Etchemins à l’adresse m-b-e.org.

« Il n’y a pas de messe à 23 h cette année pour plusieurs raisons, notamment le fait que les rassemblements seront limités et uniquement en maisonnée. Des familles de notre réseau nous ont aussi confié que les moments familiaux privilégiés depuis quelques années se faisaient plus tôt dans la soirée. Techniquement aussi, les gens risquent de se coucher plus tôt cette année. D’autres messes dans le Diocèse seront disponibles pour combler celles et ceux qui le souhaiteraient. »

Des mesures excessives

La situation actuelle faisant en sorte que les régions de Bellechasse et Etchemins soient en zone rouge a comme incidence que les rassemblements religieux sont limités, peu importe la dimension de l’église et sa capacité, une situation décevante selon l’abbé Malenfant, surtout que le respect des protocoles s’est fait à la lettre selon lui. « D’autres endroits dans le monde où cette façon de voir a été remise en question, mais pas ici. Il y a eu un temps à l’automne où les bars étaient ouverts et les églises fermées, alors qu’aucune éclosion n’a été rapportée dans une église catholique. D’autres groupes religieux ont connu des éclosions malheureusement, mais heureusement depuis, nous avons pu remonter à 25 personnes. »

Le concept du service à l’auto a aussi été mis à contribution pour répondre à certaines demandes. « Il y a une détresse évidente, un isolement et une usure aussi. Les lieux de rencontre qui nous reste sont nos quelques célébrations. On a reçu des demandes pour la confession selon certaines normes. Les gens restent carrément dans leurs voitures et on fait ça à distance dans les stationnements. C’est le genre d’expérience que l’on vit depuis quelques mois. »