Elena Rybakina montre la porte de sortie à la favorite Iga Swiatek à Melbourne

MELBOURNE, Australie — Tout est arrivé si facilement pour Iga Swiatek lors de la dernière saison — deux titres du Grand Chelem, huit au total, une séquence de 37 victoires, un long arrêt au sommet du classement mondial.

Ces réalisations ont fait en sorte que tout le monde s’attend à une constante excellence de la part de Swiatek, et elle ne peut rien y faire.

Elena Rybakina a toutefois été meilleure, dimanche, montrant la porte de sortie à la favorite des Internationaux d’Australie pour atteindre les quarts de finale de ce tournoi pour une première fois en carrière.

Rybakina, championne en titre du tournoi de Wimbledon et 22e tête de série à Melbourne, a utilisé son puissant service pour déstabiliser Swiatek et elle a eu le meilleur dans les échanges en fond de terrain pour l’emporter en deux manches de 6-4, 6-4.

«J’ai bien joué dans les moments importants, a observé Rybakina. Je suis nerveuse chaque fois que j’entre sur le terrain. Comme tout le monde, je pense. Mais je suis toujours calme. J’essaie de ne pas trop montrer mes émotions. Mon entraîneur me dit que je dois parfois les montrer alors je suis également en apprentissage.»

Swiatek a gagné trois tournois du Grand Chelem en carrière, incluant des titres à Roland-Garros et aux Internationaux des États-Unis lors de la dernière saison.

«J’ai le sentiment que je dois prendre un pas de recul pour regarder la façon dont j’approche ces tournois. Je voulais peut-être un peu trop, a indiqué Swiatek. Je vais tenter de relaxer un peu plus. J’ai ressenti la pression et j’avais l’impression que je ne voulais pas perdre plus que de vouloir gagner.»

Rybakina est née à Moscou, mais elle représente le Kazakhstan depuis 2018, lorsque ce pays lui a offert des fonds pour soutenir sa carrière de joueuse de tennis.

Rybakina se mesurera maintenant à la Lettone Jelena Ostapenko (no 17), qui a éliminé l’Américaine Coco Gauff (no 7) en deux manches de 7-5, 6-3.

«Je l’ai gardée sous pression», a souligné Ostapenko.

Rybakina et Ostapenko ne s’étaient toutes deux jamais rendues aussi loin en Australie.

«Il y avait des moments pendant le match au cours desquels je devenais frustrée parce que d’habitude, je peux résoudre les problèmes. Aujourd’hui, j’ai l’impression que je n’avais pas beaucoup de réponses», a expliqué Gauff, qui a essuyé des larmes pendant sa conférence de presse.

Dans un autre match du tableau du simple féminin, l’Américaine Jessica Pegula, troisième tête de série, a atteint les quarts de finale à Melbourne pour une troisième année d’affilée grâce à une victoire de 7-5, 6-2 contre la Tchèque Barbora Krejcikova.

Pegula affrontera la Bélarusse Victoria Azarenka, double championne à Melbourne, qui a battu la Chinoise Zhu Lin 4-6, 6-1, 6-4.

Contre Swiatek, Rybakina a réussi six as et elle a dominé son adversaire 24-15 au chapitre des coups gagnants.

Avant le match de samedi, Swiatek avait montré sa dominance en remportant chaque manche à laquelle elle a pris part dans le tournoi et elle n’avait perdu que 15 parties en trois matchs.

Cette fois, la Polonaise de 21 ans n’était pas à son meilleur et Rybakina a eu son mot à dire. Lors du premier jeu du match, Swiatek menait 40-0, mais elle a été brisée. Lors de la partie suivante, elle détenait deux balles de bris, mais elle n’en a concrétisé aucune.

Rybakina a obtenu un autre bris, au septième jeu, et elle a gagné son service à deux reprises pour remporter la première manche.

Lors du deuxième set, Swiatek semblait avoir repris son aplomb et elle a pris les devants 3-0, mais la Kazakhe a remporté six des sept dernières parties pour accéder aux quarts de finale.

Tel père, tel fils?

Du côté masculin, Karen Khachanov (no 18) est passé en quarts de finale après avoir dominé le Japonais Yoshihito Nishioka 6-0, 6-0, 7-6 (4). Il se mesurera à l’Américain Sebastian Korda (no 29), qui a défait le Polonais Hubert Hurkacz (no 10) en cinq manches de 3-6, 6-3, 6-2, 1-6, 7-6 (7).

Korda, qui n’est âgé que de 22 ans, est le fils de Petr Korda, qui a vu le jour à Prague et qui a remporté le simple masculin des Internationaux d’Australie en 1998. Sa mère a aussi joué au tennis professionnel.

«Je viens tout juste de leur parler au téléphone», a déclaré Korda au sujet de ses parents. «Ils vont essayer d’aller se coucher.»

Dans un autre match des quarts de finale à venir, le Tchèque Jiri Lehecka, tombeur du Montréalais Félix Auger-Aliassime en quatre sets, dimanche, croisera le fer avec le Grec Stefanos Tsitsipas.

Troisième tête de série et finaliste aux Internationaux de France en 2021, Tsitsipas a eu besoin de cinq manches et de quatre heures pour éliminer l’Italien Jannik Sinner, classé 15e, 6-4, 6-4, 3-6, 4-6, 6-3.

«J’ai l’impression d’avoir passé un siècle entier sur ce court à jouer au tennis tellement ç’a paru long», a lancé Tsitsipas, qui avait aussi battu Sinner en Australie, il y a un an.

«Quelle merveilleuse soirée. Ç’a été superbe.»