L’Assemblée nationale rend hommage aux joueurs de la Série du siècle

QUÉBEC — Cinquante ans après la «Série du siècle» en 1972, l’Assemblée nationale a rendu hommage vendredi aux joueurs légendaires qui l’ont vécue. 

Pour l’occasion, certains membres de l’équipe étoile canadienne qui l’avait alors emportée à l’arraché contre l’URSS étaient dans les tribunes, soit Yvan Cournoyer, Guy Lapointe, Serge Savard, Rod Seiling, Ken Dryden ainsi que les frères Pete et Frank Mahovlich.

Le premier ministre François Legault, qui est passionné de hockey, a eu un bon mot pour chacun d’eux.

Il a évoqué les exploits de cette formation qui est passée à l’Histoire, car rappelons que cet affrontement au sommet revêtait une importance politique et symbolique, en pleine Guerre froide.

«C’était un peu politique, culturel», a-t-il déclaré. 

Il s’agissait au fond de deux systèmes qui se faisaient face dans une lutte sportive à finir, le communisme contre le capitalisme, avec deux équipes nationales de hockey.

«Il y a des événements dont on se souvient toute notre vie. Moi, j’avais 15 ans, je me souviens d’avoir regardé une partie à l’école. Je me souviens d’avoir regardé une partie au camping avec une petite télévision, plein de monde autour. C’était vraiment un moment spécial.»

C’était une série de huit matches et le suspense était à son comble parce que les Soviétiques se sont révélés bien plus forts qu’on ne le pensait et ont même dominé l’élite canadienne: trois victoires, une défaite, une nulle. 

«(Les Soviétiques) disaient: ‘on s’en vient pour apprendre’. Puis on s’était rendu compte que nous autres aussi, on avait des choses à apprendre.»

Il a fallu que le Canada remonte la pente. Au dernier match fatidique, l’équipe canadienne tirait de l’arrière 5-3, à la troisième période, Phil Esposito et Yvan Cournoyer ont égalisé. Or en cas de nulle, le Canada perd, en raison du décompte total des buts, a raconté M. Legault. 

«Si ça finit 5-5, on perd. Il reste 34 secondes à jouer. Il reste 34 secondes à jouer. Qui a compté?»

«Paul Henderson!» ont répondu plusieurs députés qui bien sûr connaissaient ce moment de liesse historique. 

«Et on se revoit le fameux but de Paul Henderson», a souligné le chef libéral intérimaire, Marc Tanguay, qui n’était pas né toutefois. 

«On l’a revu des dizaines et des dizaines de fois. Ça a marqué. Ça a marqué parce que je pense que ça allait au-delà du sport. Ça allait au-delà du sport.»

Le député Vincent Marissal, de Québec solidaire, a pour sa part souligné entre autres la signification politique de cette série à cette époque, mais aussi ses résonances aujourd’hui, dans la foulée de l’agression russe en Ukraine.

«J’ai l’impression que la Série du siècle aura été plus que du hockey. La Série du siècle a contribué à la détente qui a suivi dans les années subséquentes. C’est d’autant plus ironique de fêter ce 50e événement au moment où un nouveau rideau de fer s’est dressé entre la Russie et nous.»

Une motion pour commémorer ce grand événement sportif et saluer la contribution des joueurs présents a été adoptée à l’unanimité.