Les Alouettes de Montréal ont connu une année 2022 en montagnes russes

MONTRÉAL — Le parcours des Alouettes de Montréal n’a pas été de tout repos en 2022, que ce soit sur le terrain comme à l’extérieur de celui-ci. Voici, en quelques points, un résumé de la dernière saison des Oiseaux.

Sorties rapides pour Adams et Jones

Vernon Adams fils est arrivé au camp d’entraînement avec le poste de quart no 1 en poche. Ça n’aura toutefois duré que six quarts. Dès le deuxième match de la saison, à Toronto, Khari Jones a donné le ballon à Trevor Harris, qui s’est assuré de ne plus le céder par la suite en 2022.

Il s’agit possiblement de la meilleure décision de Jones: Harris a connu l’une de ses meilleures saisons en carrière avec plus de 4000 verges de gains aériens, confirmant sa place parmi l’élite du circuit Ambrosie.

Adams a ensuite été chassé de Montréal, étant échangé aux Lions de la Colombie-Britannique à la fin août en retour d’un choix de premier tour au repêchage de la LCF en 2023.

Jones, qui n’avait pas été nommé par le directeur général Danny Maciocia, n’est pas demeuré en poste bien plus longtemps que son quart: au moment où son club présentait une fiche de 1-3, Maciocia a décidé de passer un coup de balai, montrant la porte à Jones et au coordonnateur défensif Barron Miles.

Maciocia est alors descendu le long des lignes de côté pour remplacer Jones, tandis qu’il a confié les rênes de sa défense à son ami et ex-collègue Noel Thorpe. Le choix des jeux à l’attaque, une tâche dont s’acquittait jusque-là Jones, a quant à lui été confié à Anthony Calvillo, qui est devenu de facto le coordonnateur à l’attaque sans en avoir le titre.

Les Alouettes ont nommé le week-end dernier Jason Maas au poste d’entraîneur-chef, tandis que Byron Archambault, l’un des quatre autres candidats rencontrés par Maciocia, a été promu adjoint à l’entraîneur-chef, en plus de conserver son rôle de coordonnateur des unités spéciales.

André Bolduc, entraîneur des demis et adjoint à l’entraîneur-chef, ne souhaitait pas travailler pour huitième entraîneur-chef différent à Montréal. Quand il a su qu’il n’avait pas le poste, il a décidé d’écouter les propositions des autres équipes de la ligue avant d’arrêter son choix sur les Roughriders de la Saskatchewan, où il occupera les mêmes fonctions qu’à Montréal.

Sortie surprise pour Cecchini

En même temps qu’on apprenait le départ de Bolduc, une autre pièce importante de l’organigramme des Alouettes a quitté le club: le président Mario Cecchini.

Le groupe de propriétaires a décidé de ne pas renouveler le contrat de Cecchini, en poste depuis janvier 2020, même si les assistances ont connu un bond considérable — près de 5000 personnes en moyenne par match — entre 2021 et 2022, les deux seules saisons au cours desquelles la LCF a joué des matchs sous le règne de Cecchini.

Grand allié de Maciocia, Cecchini devrait être remplacé, a assuré l’actionnaire minoritaire Gary Stern sur ses réseaux sociaux.

En route pour les éliminatoires

Entre-temps, sur le terrain, Maciocia avait raison d’avoir confiance en son club : sous sa gouverne et en gardant sensiblement le même effectif, les Alouettes ont compilé un dossier de huit victoires et six défaites pour terminer au deuxième rang dans l’Est et accéder aux éliminatoires de la LCF pour une troisième saison consécutive.

Harris, avec ses 4157 verges de gains aériens et 20 passes de touché (contre 12 interceptions), mais surtout le receveur Eugene Lewis – 1303 verges de gains sur 91 réceptions et 10 touchés, des statistiques qui lui ont permis d’être finaliste au titre de joueur par excellence de la LCF, finalement remporté par le quart des Blue Bombers Zach Collaros – ont été les grands responsables des succès des Alouettes sur le terrain.

Pour la première fois depuis 2014, les Alouettes ont remporté un match éliminatoire, alors qu’ils ont défait les Tiger-Cats d’Hamilton 28-17 en demi-finale de l’Est. Leur parcours a toutefois pris fin une semaine plus tard, alors que les Argonauts de Toronto, éventuels vainqueurs de la coupe Grey, les ont stoppés 34-27 en finale de section.

À vendre ou pas?

La haute direction du club s’est également retrouvée sur la sellette quand le très volubile Stern a été écarté des activités quotidiennes de l’équipe et a perdu son poste de gouverneur.

Cecchini l’a remplacé au poste de gouverneur jusqu’à son congédiement. Mais un mystère persiste: celui concernant l’identité de l’actionnaire majoritaire.

C’est qu’après le décès, en juillet 2021 du beau-père et partenaire d’affaire de Stern, Sid Spiegel, ses parts (75 %) des Alouettes sont revenues à sa succession. Discrets jusque-là, les enfants Spiegel ont décidé d’assumer leur place. Mais seulement à l’interne.

Ils n’ont pas assisté à une seule rencontre du club avant la demi-finale de l’Est et n’ont pas rencontré Maciocia avant le dernier match du club, à Toronto. Les partisans et les médias montréalais n’ont toujours pas pu mettre des noms et des visages sur «la succession». Cecchini avait promis, lors du bilan de la direction, que l’organisation travaillait à mettre sur pied une première rencontre avec les héritiers. Impossible de savoir si cela tient encore.

Cecchini avait assuré que l’actionnariat était engagé envers l’équipe et que la concession montréalaise ne se retrouverait pas de nouveau sur le marché. Combien de temps cet engagement tiendra-t-il?

Au sommet

En finale de la Coupe Grey, les Argonauts ont mis fin au règne des Blue Bombers. La formation manitobaine, qui tentait de devenir la première équipe depuis les Eskimos (1978 à 1982) à remporter trois titres consécutifs, a plié l’échine 24-23 devant les Argos. 

Les Bombers ont de nouveau été la meilleure formation dans l’Ouest, bien que les Lions auraient pu les chauffer un peu plus, n’eût été la coûteuse blessure au quart canadien Nathan Rourke, qui a raté la deuxième moitié de saison.

Les Manitobains ont terminé au premier rang dans l’Est et ont défait les Lions 28-20 en finale de l’Est, mais se sont butés à des Argos qui ont poursuivi leur ascension jusqu’en finale.

Au sommet (bis)

Du côté du football universitaire canadien, le Rouge et Or de l’Université Laval a signé une 11e victoire en finale de la Coupe Vanier, et une première depuis 2018.

La formation de l’entraîneur Glen Constantin — dont il s’agissait d’un 10e sacre — a disposé des Huskies de l’Université de la Saskatchewan 30-24 pour mettre la main sur le précieux titre. 

En demi-finale pour la coupe Mitchell, le Rouge et Or avait comblé un déficit de 17 points pour vaincre les Mustangs de l’Université Western — hôtes de la Coupe Vanier — 20-17.

Sur la scène québécoise, ce sont encore les universités Laval et de Montréal qui ont occupé le haut du pavé. Laval (7-1) et Montréal (6-2) sont les deux seuls programmes sur cinq à avoir terminé avec une fiche supérieure à ,500 en saison régulière.

À la Coupe Dunsmore, le Rouge et Or avait eu raison des Carabins 25-24 en inscrivant un simple sur tout le dernier jeu du match, à la suite d’un placement raté non retourné hors de la zone des buts.