Catherine Bonneau «trippe» sur le roller-derby

SAINT-ANSELME. Huit équipes provenant du Canada, des États-Unis et même d’Oslo, en Norvège, se sont arrêtées à l’aréna de Saint-Anselme, du 17 au 19 mai, pour la première édition de La foire du nord, tournoi de roller-derby sanctionné par la Women Fast Track Derby Association.

Originaire de Saint-Anselme et joueuse-entraîneuse des Duchesses de Québec, formation qui occupe le 103e rang mondial de la WFTDA, Catherine Bonneau était à la tête de ce tournoi qui était présenté pour la première fois dans la région de Québec et Chaudière-Appalaches.

Celle qui s’adonne au roller-derby depuis quatre ans souligne que c’est par le biais d’amies, qui pratiquaient ce sport du côté de Québec, qu’elle s’est lancée dans la pratique de cette discipline sportive à l’âge de 22 ans.

Même si elle n’a joué que brièvement lors du passage de La Voix du Sud à l’aréna de Saint-Anselme, Catherine a passé une grande partie de la rencontre sur le banc des Duchesses, formation dont elle est joueuse et entraîneuse.

«J’apprécie l’aspect social de ce sport qui accepte tout le monde, que tu saches patiner ou non, que tu aies un background sportif ou non», mentionne la jeune Anselmoise qui dit qu’une fois que tu t’inities au roller-derby, cela prend un an pour être à l’aise sur patin et maîtriser l’ensemble des règles.

«Au début, je me tenais sur les murs et les bandes, car je ne savais pas patiner», mentionne avec amusement la jeune femme de 26 ans qui s’est aussi dite attirée, dès le départ, par le côté féministe du roller-derby qui véhicule, selon elle, des valeurs d’inclusion, d’égalité et d’autogestion par les femmes et pour les femmes.

«Il y a beaucoup d’acceptation des personnes transsexuelles ou non binaires qui ne s’identifient ni comme homme ni comme femme. Si la majorité des sports sont «genrés» avec des ligues pour femmes ou pour hommes, il y a une ouverture au niveau du roller-derby où tu peux pratiquer le sport à l’endroit où tu te sens le plus à l’aise.»

Catherine Bonneau entourée de deux de ses plus grands fans, son père Michel et sa grand-mère Suzanne.

Catherine ajoute que le roller-derby occupe une grande partie de sa vie et celle de ses coéquipières avec trois ou quatre entraînements par semaine en plus des matchs, dont plusieurs se font du côté des États-Unis.

Une première édition réussie

Catherine Bonneau s’est réjouie de la réponse du public à cette première édition du tournoi qui, espère-t-elle, pourra devenir une classique annuelle du côté de Saint-Anselme où elles ont reçu un bel accueil et profité d’une une belle collaboration de la part du service des loisirs.

Chaque équipe présente à l’aréna de Saint-Anselme était assurée de jouer quatre matchs sanctionnés par la WFTDA, ce qui leur permettait d’amasser des points pour le classement mondial.

«Contrairement à un tournoi-élimination qui couronne une équipe gagnante, notre événement a permis d’attirer des équipes ayant des classements similaires et qui avaient l’occasion de disputer plusieurs rencontres en un court laps de temps sans avoir à se déplacer», précise Catherine.

Sport physique

À l’aréna de Saint-Anselme, les spectateurs ont eu droit à sport différent, physique et viril qui est toutefois loin des folies du passé. «Les gens ont encore l’image des shows des années 1970 avec les pistes penchées et les cordes à linge pour empêcher les patineurs de passer, ce qui n’est plus le cas. C’est un sport sécuritaire, où les contacts sont réglementés. On n’a pas le droit de frapper un adversaire à la tête ou en bas des genoux, ou encore de prendre un élan pour frapper quelqu’un dans le dos», mentionne Jeanne, coéquipière de Catherine et membre du comité organisateur, qui ajoute que les principaux contacts se font de face ou de côté.

Comme c’est un sport complexe, des animateurs se déplaçaient dans la foule pour expliquer le roller-derby aux gens. «Il y a beaucoup de règles autour desquelles il faut jouer. On prend souvent des punitions et les gens ne comprennent pas pourquoi du premier coup. Même s’il y a de la rivalité entre les équipes et que nous sommes des adversaires, il y a beaucoup de camaraderie entre les filles. On se respecte et c’est le fun que les gens se déplacent pour venir nous voir jouer», conclut Catherine.

Sport méconnu du grand public, le roller-derby est un jeu à la fois physique et rapide.