Daniel Royer: la persévérance lui a fait voir le monde

SPORT. Daniel Royer de Sainte-Hénédine avait 13 ans quand il a commencé à pratiquer l’haltérophilie. Aujourd’hui âgé de 61 ans, il espère que son histoire puisse stimuler la persévérance, particulièrement chez les jeunes.

Il a passé les 18 derniers mois à écrire un livre dans un désir de donner au suivant. Son autobiographie, «À force de persévérance», parle de la confiance que lui ont témoignée certaines personnes et de celle qu’il a développée en lui-même avec le temps. «Ça parle de ma santé quand j’étais jeune, de mon cheminement et où je suis rendu. Il y a environ 50 ans de ma vie là-dedans», indique le principal intéressé.

Producteur laitier à Sainte-Marguerite, où il avait une ferme avec son oncle jusqu’à l’an dernier, son sport est maintenant la dynamophilie (qui implique des épreuves de flexion des jambes, soulevé de terre et développé au banc, contrairement à l’haltérophilie qui elle, implique celles de l’épaulé-jetté et l’arraché). Des personnes ont décelé chez lui certaines aptitudes pour la discipline. «J’ai commencé par l’haltérophilie parce que je ne connaissais pas la dynamophilie. J’ai vu à ce moment que j’avais des capacités supérieures à plusieurs et un de mes amis avait pris une photo et l’avait envoyé à l’Institut Ben Weider à Montréal. Quelqu’un nous avait réécrit pour me dire que j’avais des caractéristiques physiques intéressantes pour le sport.

Si les gens de la région l’ont connu surtout lors de certaines activités populaires où il y avait des concours de brouettes ou autres à Saint-Odilon, Saint-Pamphile et ailleurs, c’est à Saint-Charles en 1976 qu’il a eu ses premiers contacts avec le sport. «Il y avait eu une démonstration des dix meilleurs leveurs de la province. À la suite de ça, il y avait eu un concours d’amateurs et j’avais rencontré Denis Laforest de Pintendre qui avait une bonne réputation à l’époque. Il m’avait dit que j’avais du potentiel. C’est avec lui que j’ai commencé et il m’a tout montré.»

Il termina 3e l’année suivante lors d’un championnat provincial. Cela fut suffisant pour augmenter son intérêt et l’inciter à acquérir de l’expérience puis parfaire sa technique pour que ses soulevés soit conformes aux yeux des arbitres. Il ne s’est malgré tout pas toujours entrainé dans les meilleures conditions. «On s’entrainait avec les outils que nous avions. J’ai perdu mon père à l’âge de six ans et ma mère n’avait pas les moyens de nous acheter des haltères. Mon frère aîné a eu l’idée qu’on se fabrique des poids avec des chaudières de ciment et une barre. On a pu s’acheter un ensemble d’haltères olympiques quelques années plus tard.»

Le tour du monde

Déjà qualifié pour les prochains championnats canadiens, Daniel Royer a pris part à plusieurs championnats mondiaux au cours de sa carrière et a pu voyager à travers le monde grâce à son sport. «Je suis allé en Argentine, en Allemagne, l’Afrique du Sud, en Finlande, jusqu’en Nouvelle-Zélande et plusieurs fois en Europe, dont la République tchèque. Le prochain tournoi où je dois d’abord me qualifier est à Tokyo au Japon.»

Alors âgé de 60 ans, il a terminé 7e au monde dans sa catégorie lors de sa plus récente compétition de niveau mondial présentée en Finlande. «Pour se rendre là-bas, il faut atteindre un certain niveau au préalable. Pour moi, c’est une charge d’environ 100 kilos au développé au banc (bench-press) et j’ai réalisé 115 kilos récemment.»

Il se souvient avoir réalisé sa meilleure performance à vie au début de la quarantaine, soulevant au banc une charge de 485m livres (220 kilos). «J’ai fait jusqu’à 685 livres à l’épreuve de la flexion des jambes.»

S’il participe à trois ou quatre compétitions dans une année, il s’entraine environ deux heures par jour à raison de six jours par semaine. Il souhaite maintenant compétitionner jusqu’à l’âge de 80 ans. «C’est mon rêve. Il y a des modèles de ténacité, un peu comme Georges Labrecque de Pohénégamook qui a participé à des compétitions jusqu’à l’âge de 88 ans.»

Son message n’a finalement rien de complexe et pourrait en inspirer plusieurs. «Je veux dire aux jeunes que j’ai passé par diverses épreuves ma vie, mais que quand tu désires quelquechose, il y a toujours moyen de réussir. Le principal est de travailler. Il a fallu que je m’entraine pour y arriver. Je n’ai jamais touché à des stéroïdes ou autres et c’est la raison pour laquelle je compétitionne encore.»