Hockey mineur: des regroupements nécessaires

SPORTS. Offrir du hockey mineur de qualité en région devient de plus difficile et demande de grands efforts en raison de la baisse des inscriptions et du manque de bénévoles.

Tout comme le hockey mineur de Bellechasse qui a décidé de s’associer au secteur Sainte-Marie pour le maintien ou la création d’équipes de niveaux AA et BB la saison prochaine, l’organisation du Pro-Lac (Saint-Prosper, Lac-Etchemin et Saint-Côme) joindra la structure créée l’an dernier par Saint-Georges et Beauce-Centre. Cela permettra ainsi aux meilleurs joueurs de la région des Etchemins de niveau atome à Midget, de poursuivre leur cheminement dans le hockey de niveau compétition.

Audrey Bergeron et Christian Vachon, respectivement présidente et vice-président de Pro-Lac, soulignent que le regroupement du «double lettre» est une question récurrente dans le hockey mineur. Comme les inscriptions sont constamment à la baisse, sans oublier la prolifération des programmes scolaires, il devient de plus en plus difficile d’offrir du calibre «double lettre» sur le territoire.

L’an dernier, les cinq franchises de la Ligue de hockey mineur de Chaudière-Appalaches (LHMCA) étaient invitées par Hockey Québec à se regrouper pour faire du «double lettre». Saint-Georges et Beauce-Centre avaient décidé d’unir leurs forces, mais les trois autres concessions, dont Pro-Lac, avaient refusé de le faire. «À ce moment, on ne se sentait pas prêts à y adhérer. La situation est toutefois différente cette année. De fait, je ne sais pas ce qu’on ferait si on n’avait pas embarqué», mentionne Mme Bergeron.

«Les jeunes comme les parents veulent du hockey compétitif, mais il faut être en mesure de l’offrir. Il y a un problème quand nous sommes obligés de le faire et que nous n’avons pas ni le bassin ni la qualité de joueurs requis. Cela affecte tous les niveaux par la suite», ajoute Christian Vachon.

Audrey Bergeron signale que le manque de joueurs se fait sentir surtout à partir du niveau pee-wee et que le regroupement avec Saint-Georges et Beauce-Centre était rendu nécessaire.

«Quand tu tombes à 35 joueurs dans une catégorie et que, là-dedans, tu dois faire une équipe de «double lettre» et une autre de «simple lettre», c’est frustrant à la fois pour le parent et l’enfant. Si on offre un programme de moindre qualité, les parents vont regarder d’autres options. L’arrivée du hockey scolaire a beaucoup changé la donne pour toutes les associations de hockey mineur», reconnaissent les deux intervenants.

Mme Bergeron ajoute que le problème se pose moins au niveau atome, car il n’y a pas d’offre venant du scolaire. C’est à compter du pee-wee et du Bantam où les offres pleuvent avec le scolaire, le AAA, le AAA Relève, le AA, le BB et le «simple lettre», sans oublier les autres sports comme le tennis, le soccer et le ski alpin.

«Il y a trop de calibres pour le petit bassin qu’on a du côté de Pro-Lac. Bellechasse a 300 joueurs inscrits contre 500 à Sainte-Marie. À nous trois avec Saint-Georges et Beauce-Centre, on n’a même pas cela», précise M. Vachon.

Nouvelle réglementation

Audrey Bergeron rappelle que la réglementation de Hockey Québec avait changé l’an passé dans le pee-wee et l’atome. «Il fallait offrir du AA comme premier niveau alors qu’avant, c’était du BB. Comme les grosses franchises offraient du AA à ce moment, on pouvait s’en tirer pas mal dans le BB. On a eu droit à une dérogation l’an passé dans l’atome, mais ce n’est plus le cas cette année.»

Pour la saison 2019-2020, tout le monde doit faire du AA dans l’atome et le pee-wee, à tout le moins. La nouvelle franchise regroupée, dont le nom reste à déterminer, présentera des équipes «double lettre» de niveau atome à Midget. «Le but est d’offrir du AA dans toutes les catégories, d’atome à Midget, quand ce sera possible», insiste M. Vachon.

Un camp de sélection de la nouvelle structure a récemment permis de former une équipe atome AA pour l’an prochain. «Nous sommes en attente pour le BB, car cela dépendra du nombre d’inscriptions», poursuit Mme Bergeron qui ajoute que si la situation devrait être bonne dans l’atome, cela risque d’être plus difficile à partir du niveau pee-wee.

Pas de changement dans le «simple lettre»

Les deux intervenants rappellent que ce regroupement ne concerne que le «double lettres» et que chaque organisation, qui évolue dans la LHMCA, conservera son indépendance pour le «simple lettre».

Les pratiques et les matchs locaux pour l’ensemble des équipes AA et BB seront partagées à parts égales entre les arénas de Beauceville, Saint-Georges, Saint-Prosper et Lac-Etchemin. Christian Vachon soutient que le voyagement sera similaire pour tous, à part peut-être pour les gens de Saint-Côme qui auront un peu plus de route à faire. «Ceux qui veulent faire du double lettre sont habitués et acceptent cela, car ils sont habitués. Ce qu’on visait par le regroupement, c’est de faire jouer les enfants dans leur bon calibre. C’était une question de survie et de pouvoir offrir de quoi d’intéressant pour nos enfants», précise Audrey Bergeron.

Christian Vachon ajoute que la décision de joindre le regroupement était mûrement réfléchie et qu’il ne fallait pas attendre de se le faire imposer avant de réagir. La nouvelle formule permettra à chacune des organisations, dont Pro-Lac, de garder les inscriptions des joueurs, incluant ceux qui évolueront dans la nouvelle structure. Chaque concession versera toutefois une compensation au prorata du nombre de joueurs qui joueront dans les équipes du regroupement.

Changements importants aux niveaux MAGH et Novice

Il n’y aura pas seulement dans le «double lettre» que l’on verra des changements à compter de l’hiver prochain, au sein des organisations du hockey mineur.

Audrey Bergeron et Christian Vachon de l’organisation du Pro-Lac soulignent qu’en raison de nouvelles normes imposées par Hockey Canada, les matchs de niveaux MAGH et Novice se tiendront sur des demi-glaces à compter de la saison 2019-2020.

«L’an dernier, ils ont instauré ce programme à titre de projet-pilote en certains endroits et à la LHMCA, on avait refusé afin de poursuivre les parties sur des glaces complètes. Cette année, c’est étendu à la grandeur du pays et c’est imposé», mentionne Audrey Bergeron qui ajoute que la commande vient d’Hockey-Québec qui est mandaté par Hockey Canada pour l’implantation de cette mesure.

Mme Bergeron et M. Vachon conviennent que cette situation ne plaît pas aux parents dont les enfants évoluent déjà sur les glaces complètes. «La problématique que l’on a, c’est que nous avons des joueurs qui ont joué pleine glace depuis leur arrivée dans le MAGH et ils doivent jouer sur des demi-glaces à leur dernière année novice, ce qui ne fait pas l’affaire des enfants concernés et des parents qui ne sont pas intéressés», précise Mme Bergeron.

Les deux dirigeants sont toutefois d’avis qu’il y a du bon dans cette façon de faire qui est plus adaptée pour ces très jeunes joueurs. «C’est déjà populaire en Europe et aux États-Unis et d’excellents joueurs sont sortis de ce système», ajoute M. Vachon.

Selon le plan qui se dessine pour la saison 2019-2020, toutes les concessions de la LHMCA devront le programme demi-glace, mais espèrent offrir un programme complémentaire avec des rencontres hors-concours pleine glace. Une demande en ce sens a été logée auprès d’Hockey Québec.

«Nous sommes pris avec deux années transitoires dans le MAGH et le novice. On attend de voir si Hockey Québec va accepter notre demande et combien de matchs pleine glace ils nous permettront d’organiser. Dans deux ans, tous ceux qui auront vécu l’ancienne façon de faire seront rendus dans l’atome», mentionnent les deux intervenants.

Selon les nouvelles règles établies par Hockey Canada et Hockey Québec, on retrouvera des équipes de niveaux MAGH 1 et 2, comme c’est actuellement le cas, ainsi que des formations novices de niveaux 1 à 4, au lieu du A, B et C.

Chaque équipe comptera de 8 à 12 joueurs qui seront divisés selon leur calibre. Il n’y aura ni punitions ni hors-jeu et les points ne seront pas comptabilisés.

«Les jeunes s’adaptent rapidement au changement. Ce sera comme jouer sur une patinoire extérieure. C’est comme au soccer, les plus petits ne jouent pas sur un terrain complet. Les meilleurs vont rester les meilleurs, mais ça va aider les moins bons à s’améliorer», croit M. Vachon qui importe sur l’importance pour les enfants, à ces âges, d’avoir du plaisir tout en développant leurs aptitudes.