Marie-Michèle Gagnon prête pour un dernier tour de piste

LAC-ETCHEMIN. De passage dans la région au cours des derniers jours, Marie-Michèle Gagnon se sent confiante vis-à-vis ce qui pourrait être le dernier droit de sa carrière de skieuse.

Ce n’est toutefois pas parce qu’elle était de passage chez sa famille à Lac-Etchemin qu’elle était au repos complet. « Ce matin, j’avais trois heures d’entrainement à mon agenda avec le gymnase et mes courses dans la rue ici. C’est quand même relax, car je n’ai pas à me déplacer et je vois ma famille, le lac, etc. Où j’habite, il y a tellement de montagnes, de sentiers et de choses à faire, ce qui fait qu’on ne se repose pas. Ici, c’est l’inverse, car oui il y a des sentiers, mais le contexte est beaucoup plus au repos, surtout mentalement », mentionnait-elle lors de notre rencontre.

Bénéficiant d’une pause de quelques semaines après la dernière saison sur le circuit de la Coupe du Monde, « Mitch » et son conjoint Travis Ganong (lui aussi skieur et membre de l’équipe américaine) sont toutefois très actifs dans leur vie de tous les jours, malgré les congés. « On fait du kite surfing, du ski touring et autres ensemble. C’est une pause mentale avant tout. »

L’athlète aujourd’hui âgée de 32 ans l’avoue, sa dernière saison a été très différente des précédentes, puisque le positif était enfin de retour dans son environnement. « Les changements que j’ai faits ont été bénéfiques. J’ai changé de compagnie de ski avec un équipement mieux adapté à la vitesse, j’ai aussi changé d’entraîneur et c’est quelqu’un qui croit énormément en moi et je l’ai ressenti tout de suite, ce qui m’a permis de m’améliorer. Mon autre entraîneur et moi ne formions pas une bonne combinaison, c’est tout, et il a fait son possible pour m’aider. C’est d’ailleurs lui qui a recruté mon nouvel entraîneur. »

L’incertitude entourant l’équipe canadienne de ski au début de la dernière saison a aussi eu un impact sur sa préparation. Elle a dû s’impliquer davantage et chercher des appuis financiers pour mener à bien sa saison sur les pentes et convaincre tout le monde de la pertinence de son choix d’opter pour les épreuves de descente. « J’ai toujours su que j’avais de la vitesse en moi. Revenir d’une blessure, changer de discipline, c’est comme si j’étais redevenue une nouvelle dans le sport, surtout que j’avais perdu certains privilèges au sein de l’équipe canadienne. Je savais toutefois que je progressais et sans parler de résultats, il fallait que je le montre et le prouve que j’avais fait les bons choix. »

Ses résultats de la dernière saison lui ont permis de revenir parmi les meilleures de sa discipline, ce qui devrait la favoriser la saison prochaine avec de meilleures positions sur les lignes de départ. « Je fais à nouveau partie des meilleures, ce qui devrait me donner de meilleurs dossards. Notre sport étant extérieur, nous sommes affectés par plein de choses comme le vent, le soleil, les conditions et la température de la neige. C’est pourquoi cet aspect est important. »

Ses derniers Olympiques ?

Les Olympiques d’été ont naturellement fait partie de son agenda des dernières semaines. « J’ai beaucoup regardé les compétitions et j’ai appris à connaitre des athlètes à travers les reportages préparés par les diffuseurs. C’était le fun de voir que les compétitions ont pu avoir lieu, même sans spectateurs. Nous avons couru toute la saison dernière sans spectateur et c’était très bien, même si c’est plaisant d’en avoir pour la motivation et l’ambiance.»

Marie-Michèle Gagnon le confirme. Les prochains Jeux olympiques de Pékin en Chine, du 4 au 20 février 2022, seront visiblement ses derniers, si elle parvient à se qualifier, précise-t-elle, ce qui ne devrait être qu’une formalité. « Je veux faire d’autre chose dans ma vie éventuellement. C’est dur de me mettre dans cet état d’esprit, car je ne suis pas prête, mais je me dois d’y penser. J’ai 32 ans et j’aimerais ça avoir une famille. C’est un peu plate pour nous les filles, car nous avons une horloge biologique, tandis que Travis, lui, semble prêt à continuer. »

Si son plan de carrière a changé entre-temps, ce ne sont pas les options qui manquent comme possibilités. « Je voulais devenir physiothérapeute au départ, mais aujourd’hui, je ne me sens pas prête à aller à l’école pendant cinq ans. J’ai toutefois un petit côté entrepreneure que je voudrais développer, possiblement en Californie. J’ai quelques idées, on verra. »

Après un court séjour dans les Maritimes en compagnie de son frère Raphaël, Marie-Michèle prendra la direction de l’Europe pour reprendre l’entrainement sur ses skis. Elle a déjà à son agenda des haltes prévues en Suisse et en Italie, notamment. « En raison de la Covid, nous passons davantage de temps en Europe, question d’éviter les voyages. Les quarantaines étant maintenant passées en général, ça ouvre d’autres possibilités. Moi-même, j’attendais que la quarantaine soit levée, pour les gens vaccinés, avant de venir ici. Je suis venue l’an dernier et passé deux semaines dans un chalet toute seule au Mont-Orignal et c’était trop contraignant pour l’entrainement physique. »

Porte-parole du premier triathlon de Lac-Etchemin

Même si elle sera absente au moment de l’événement, Marie-Michèle Gagnon tenait mordicus à s’impliquer dans le Triathlon Lac-Etchemin qui aura lieu le 4 septembre prochain et on le sent dans son enthousiasme. Si elle ne pourra être présente, elle tenait néanmoins à faire sa part et supporter l’organisation de l’activité.

« Je le sais depuis longtemps que c’est le 4 septembre, mais je n’ai pas de contrôle sur mon horaire. J’aurais aimé être là et y participer, car j’en ai fait plusieurs quand j’étais jeune. Participer à un triathlon à Lac-Etchemin, ça aurait été un rêve, pour vrai. Peut-être une autre fois, si l’événement est répété dans le futur. »