Régis Vallières au Panthéon des sports de Sherbrooke

HOCHEY. Au milieu des années 1970, les Castors de Sherbrooke de la LHJMQ étaient l’une des meilleures concessions de hockey junior non seulement au Québec, mais également au pays. Dans ce groupe se trouvait un jeune défenseur de talent originaire de Bellechasse, Régis Vallières d’Honfleur.

Ce dernier et ses coéquipiers des Castors ont eu l’honneur, lors de la saison 1975-76, de représenter le Canada lors des Championnats mondiaux de hockey junior au moment où il n’y avait pas d’équipe nationale à ce niveau.

Quarante-deux ans plus tard, Régis et ses coéquipiers de l’époque ont été intronisés au Panthéon des sports de la ville de Sherbrooke, à l’occasion d’une cérémonie qui se déroulait les 19 et 20 septembre au Lac des Nations. «C’était la première fois que je rencontrais ces gars-là depuis la fin de ma carrière chez les juniors. C’étaient de belles retrouvailles», souligne celui qui réside aujourd’hui à Sainte-Claire.

Lors de cette cérémonie, les diverses éditions de 1972 à 1982 des Castors ont été honorées. Plusieurs joueurs ayant évolué au sein de ces différentes équipes étaient présents, la plus forte délégation venant toutefois de l’édition 1975-1976 des Castors, concession qui en 1982 déménageait à Saint-Jean-sur-Richelieu avant de se retrouver à Rimouski en 1995, où elle est devenue l’Océanic.

Une douzaine de coéquipiers de Régis Vallières se retrouvaient à Sherbrooke les 19 et 20 septembre dernier. Plusieurs joueurs de cette édition ont joué, à un moment ou un autre, dans la Ligue nationale de hockey, le plus connu étant Jere Gillis, choix de première ronde des Canucks de Vancouver. Ce dernier a joué près de 400 matches avec Vancouver, les Rangers et les Nordiques, notamment.

Du groupe, on retrouvait également l’ancien entraîneur chef Ghislain Delage ainsi que le président de l’équipe à l’époque, Georges Guilbeault. «On a pu reprendre contact et on va continuer à communiquer via un groupe fermé sur Facebook», précise Régis.

Régis Vallières a conservé le chandail et le veston des Castors de Sherbrooke au moment où l’équipe a pris part aux Championnats du monde de hockey junior, en Finlande, à la fin de l’année 1975.

Trois ans dans le junior

Régis Vallières a joué trois ans dans la LHJMQ. Repêché par les Castors avant la saison 1973-1974, il a joué un peu plus d’une saison avec la formation sherbrookoise avant d’être échangé aux Dynamos de Shawinigan le 1er janvier 1975 dans une transaction impliquant plusieurs joueurs. En retour, les Castors obtenaient Claude Larose, qui a connu une belle carrière dans l’AMH et la Ligue nationale par la suite. Le 16 décembre de la même année toutefois, les Castors rapatriaient le défenseur Bellechassois qui a pu s’envoler en Finlande avec ses nouveaux coéquipiers.

L’année où il a été échangé à Shawinigan, les Castors avaient été sacrés champions de la saison régulière et avaient remporté la Coupe du Président, ce qui leur avait permis de prendre part à la Coupe Mémorial où ils avaient perdu en finale.

«En 1975-76, on avait un très bon club aussi et on était censés gagner à nouveau, mais on a perdu contre les Remparts en finale et ce sont eux qui sont allés à la Coupe Memorial. C’était ma dernière année junior, car à ce moment ça arrêtait à 19 ans au Québec alors que les équipes de l’Ouest et de l’Ontario avaient le droit d’aligner des joueurs de 20 ans. L’année suivante, les Castors ont de nouveau participé à la Coupe Mémorial, mais je n’étais plus là.»

S’il n’a pu remporter de Coupe du président ou se rendre à la Coupe Memorial, Régis Vallières se console en pensant qu’il a au moins remporté un championnat de saison régulière avec les Castors, sans oublier sa médaille d’argent aux Championnats du monde junior.

Régis Vallières, deuxième à gauche dans la rangée avant, ainsi que les membres de son groupe lors des retrouvailles des Castors de Sherbrooke.

Après ses trois années dans la LHJMQ, il a joué trois ans à l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR), parcours entrecoupé de séjours en Allemagne, ainsi qu’une année à l’Université Laval. Il a évolué un an avec la formation sénior de Mont-Joli dans la défunte Ligue Républicaine, l’équipe ayant remporté le titre de la saison régulière et des séries cette année-là.

Il est ensuite revenu dans la région où il a joué pendant plusieurs saisons avec la formation de Sainte-Claire dans la LDB, circuit fondé par son frère Clément. «J’ai eu ma part de blessures et cela m’a ralenti par moments. À 62 ans, je joue encore au hockey l’hiver et à la balle rapide l’été. C’est un sport que j’aime encore pratiquer», précise-t-il.

Un accident marquant

Le 24 novembre 1974, soit quelques semaines avant qu’il ne soit échangé aux Dynamos de Shawinigan, un important accident d’autobus impliquant l’autobus des Castors ait un mort et 29 blessés dans le Parc des Laurentides. Même s’il ne se trouvait pas dans l’autobus, Régis se souvient fort bien de l’incident. «J’avais subi une opération à l’épaule quelque temps auparavant et je devais prendre l’autobus avec mes coéquipiers. J’ai changé d’idée à la dernière minute, préférant retourner chez moi à ce moment.»

Cet accident, causé par les difficiles conditions climatiques du moment, a forcé l’annulation de la partie prévue le soir même contre les Saguenéens de Chicoutimi. Les Castors reviendront au jeu le 1er décembre contre le National de Laval. Devant 5 743 partisans, ils remporteront une partie chargée d’émotions au compte de 7-1.

Un mois et demi plus tard, soit le 7 janvier 2015, les Castors réalisaient un véritable tour de force en défaisant les champions juniors mondiaux en titre, l’équipe de l’URSS, par la marque de 7 à 0. Cette rencontre constitue vraisemblablement le plus haut fait d’armes de l’histoire de cette franchise et l’incitera à représenter le Canada aux Mondiaux juniors, la même année.