Un débat électoral enflammé à Passion-FM

POLITIQUE. Un débat électoral animé, avec comme trame de fond le 3e lien et l’agriculture, a opposé six des sept candidats à l’élection fédérale dans Bellechasse-Les Etchemins-Lévis, le mercredi 9 octobre sur les ondes de Passion-FM.

Animé par Normand Poulin, ce débat était d’ailleurs le seul à être présenté à l’échelle de la circonscription électorale, incluant la ville de Lévis.

Le projet de 3e lien est le sujet qui a le plus animé les débats. À ce niveau, les candidats Steven Blaney du Parti conservateur et Marc Johnston du Parti populaire du Canada ont à nouveau confirmé leur appui au projet qui, selon eux, est vital pour le développement économique de la région.

D’entrée de jeu, M. Blaney a dit déplorer le «déni libéral et les hésitations bloquistes» face au troisième lien. À cela, la candidate libérale Laurence Harvey a reproché aux conservateurs d’aller trop loin dans leur volonté d’appuyer le projet. «Il faut attendre de voir ce que le provincial va proposer au gouvernement fédéral. Il faut un projet chiffré, on ne peut pas donner un chèque en blanc comme les conservateurs le proposent», a lancé Mme Harvey.

Jouant la carte nationaliste, le bloquiste Sébastien Bouchard-Théberge a accusé libéraux et conservateurs de «politiser» le débat et de s’ingérer dans un champ de compétence qui relève du gouvernement du Québec qui, a-t-il rappelé, était le maître d’œuvre du 3e lien et de l’ensemble des projets d’infrastructures à voir le jour sur son territoire.

«Un député du Bloc québécois dans Bellechasse-Les Etchemins-Lévis va s’assurer que le gouvernement fédéral verse toutes les sommes d’argent pour tous les projets d’infrastructures que le gouvernement du Québec a la compétence exclusive de prioriser, y compris les sommes dues pour le troisième lien», a ajouté M. Bouchard-Théberge.

Si le candidat néo-démocrate Chamroeun Khuon a dit privilégier la réfection du pont de Québec avant la mise en place d’un 3e lien, son vis-à-vis du Parti Vert, André Voyer, a qualifié ce projet de «fabulation politique», rappelant qu’il s’agissait non pas d’un projet autoroutier, mais d’un projet immobilier qui aurait pour conséquence de favoriser l’étalement urbain et d’augmenter les gaz à effet de serre.

Agriculture

En agriculture, tous les candidats ont dénoncé les propos du candidat du Parti populaire, Marc Johnston qui, comme son chef Maxime Bernier, préconise l’abolition de la gestion de l’offre. Dans un face à face avec M. Johnston, M. Blaney a demandé à M. Johnson comment un candidat libertarien comme lui pouvait être en accord avec l’abolition d’un système qui n’a pas besoin de subventions. «Si on abolit la gestion de l’offre et si on se fie à ce qui est arrivé en Australie et en Nouvelle-Zélande où des systèmes similaires ont été abolis, le prix du lait augmentera et la marge de revenus pour les agriculteurs diminuera. On devra (alors) venir en aide aux agriculteurs», a-t-il mentionné.

«Comme les agriculteurs perdent progressivement des parts de marché, nous n’aurons pas le choix d’éliminer un jour le système de gestion de l’offre. Pourquoi pas nous donner la chance de compenser les agriculteurs pour qu’ils puissent mettre à niveau leurs équipements et être compétitifs sur la scène internationale», a rétorqué M. Johnson.

L’occupation du territoire (immigration, pénurie de main-d’œuvre, cellulaire et internet haute vitesse) et l’avenir des médias ont aussi marqué ce débat électoral que les intéressés peuvent réécouter en se rendant sur le site internet de Passion-FM.