Bruno Roy à la conquête de la scène Rock et Métal

MUSIQUE. Le hasard fait parfois bien les choses. Parlez-en à Bruno Roy de Saint-Raphaël qui, depuis le milieu de l’année 2019, vit à fond la vie rock star, un rêve qu’il caressait depuis la fin de son adolescence et qui, maintenant, se matérialise.

Le guitariste, qui roule sa bosse dans le monde de la musique depuis 22 ans et a fondé divers groupes de composition originales ou de «covers» comme Hommage à Foo Fighters et El Camino, qui est bien connu dans Bellechasse-Etchemins, a rejoint le groupe Deadly Apples, formation évoluant sur la scène rock et métal depuis quelques années.

Bruno et ses nouveaux comparses de Deadly Apples ont eu une saison estivale et automnale des plus chargées qui s’est amorcée par une prestation au Vans Warped Tour à Atlantic City le 29 juin et s’est terminée le 30 novembre dernier au Club Soda de Montréal avec, entre les deux, des concerts dans l’Ouest américain et au Pérou.

Un concours de circonstance

C’est au printemps dernier que Bruno Roy reçoit l’appel d’un ami lui demandant s’il souhaitait jouer dans un band. «Je n’étais pas si intéressé au départ, mais il m’a convaincu de passer l’audition et j’ai eu le poste», mentionne le Bellechassois d’adoption qui, sans vraiment connaître le band, connaissait l’un de ses fondateurs, Alex Martel, promoteur du «Rock Fest» de Montebello qui est devenu le «Montebello Rock», qu’il avait rencontré brièvement quelques années auparavant.

Une fois son embauche confirmée, tout s’est enchaîné rapidement pour le guitariste de 37 ans qui, en quelques semaines, devait apprendre une dizaine de chansons en vue de leur prestation au «Vans Warped Tour».

Se disant à la fois passionné de musique et perfectionniste, Bruno Roy se donne pleinement sur la scène. (Photo gracieuseté – Dani Rod)

«On a pratiqué ensemble pour la première fois une semaine avant le départ pour Atlantic City. Antoine (le batteur) et moi avons ensuite apporté quelques ajustements pour être certains que nous serions sur la même longueur d’ondes. On a ensuite fait une pré-production dans un entrepôt de Québec et deux jours plus tard, nous étions sur la scène du Vans Tour», souligne Bruno qui ajoute que sa participation à ce festival de musique lui a permis de jouer sur la même scène que des groupes-phare de la scène punk-rock comme Bad Religion ou Simple Plan.

«J’ai pu parler en masse avec David Desrosiers, puis avec Greg Raffin de Bad Religion. C’était un beau trip», admet-il.

Jouer avec Marilyn Manson

Après le Vans Warped Tour, le groupe est revenu au Québec en attendant de connaître sa prochaine destination. Une tournée avec le populaire chanteur Marylin Manson, prévue initialement pour le printemps, s’est concrétisée à la fin d’octobre. Le groupe a assuré la première partie des spectacles présentés à Denver, Anaheim et Phoenix, avec un arrêt à Las Vegas. Un autre spectacle devait avoir lieu à Salt Lake City, mais il a été annulé en raison d’une tempête de neige.

Tout au long de cette tournée, le groupe a joué dans des salles de 2 500 à 5 000 places, chaque fois à guichets fermés. «Les gars avaient fait une première tournée avec Marylin Manson l’année d’avant avec 32 dates en 60 jours. Comme ils avaient déjà joué dans ces villes-là, ils avaient établi un premier contact avec le public qui est arrivé plus tôt pour nous voir. Les salles n’étaient pas plus pleines pour Marylin Manson que pour nous. Les gens criaient aussi pour nous.»

La scène principale du festival Vivo X El Rock de Lima, au Pérou, était des plus impressionnantes, aux dires de Bruno Roy.

Belle aventure au Pérou

Une fois la tournée avec Marylin Manson terminée, le groupe prenait part au festival Vivo X El Rock, qui avait lieu le 23 novembre à Lima, au Pérou. Sur place, Bruno et les membres de Deadly Apples ont ouvert le festival sur la scène principale où des groupes de renommée internationale comme Slipknot et The Strokes se sont succédé. Malgré ces gros noms, Bruno souligne que leur groupe avait beaucoup de fans dans cette région du globe.

«Il y avait une quinzaine de personnes qui nous attendaient à 3 heures du matin quand nous sommes arrivés à l’aéroport et on a pris le temps de parler avec eux. Après notre spectacle, nous sommes allés vers la foule, puis on a signé des autographes et pris des photos avec eux pendant deux heures, c’était hallucinant. On marchait dans la rue et plusieurs nous reconnaissaient.»

Repartir à l’étranger en 2020

L’année 2019 de Deadly Apples s’est terminée le samedi 30 novembre dernier au Club Soda de Montréal dans le cadre d’un spectacle bénéfice pour le Refuge des jeunes qui était organisé par le Montebello Rock. Quelques prestations en terre européenne sont déjà au programme pour l’été 2020.

Le groupe prendra part au HellFest qui sera présenté du 19 au 21 juin à Clisson, en France. Bruno et ses comparses s’y produiront le dimanche 21 juin, sur la scène principale où joueront deux autres groupes mythiques de la scène rock et métal, soit Korn et System of a Down.

Bruno sur scène avec Alex Martel, l’un des membres fondateurs du groupe Deadly Apple. (Photo gracieuseté – Dani Rod)

Deadly Apples se retrouvera ensuite au Copenhell, à Copenhague au Danemark, du 17 au 21 juin, avant de se produire au Resurrection Fest, autre festival présenté à Viveiro, en Espagne, où ils évolueront sur la scène principale, également avec Korn, le 4 juillet.

 

Une belle chimie avec Deadly Apples

Bruno Roy dit apprécier son expérience au sein de Deadly Apples, une formation remplie d’attitude et de positivisme qui est composée d’Alex Martel, Antoine Lamothe et David Houle. «Ce sont tous des passionnés», dira Bruno de ses comparses dont la musique marie le rock, le rock électronique, le métal alternatif et le métal industriel.

«Alex et Antoine ont travaillé très fort, au cours des dernières années pour bâtir ça. J’ai de la chance d’être avec eux et je me dis que tout ce que j’ai fait dans le monde de la musique depuis 22 ans m’a mené à cela», mentionne le natif de Lévis qui entend s’impliquer davantage dans les futures productions du groupe qui prépare du nouveau matériel et qui pourrait profiter de l’expertise d’un important producteur américain qui aurait manifesté l’intention de travailler avec eux dans l’avenir.

Bruno Roy monte ses «pedalboards» dans un atelier situé à même sa résidence de Saint-Raphaël.

Bruno Roy, l’homme d’affaires

Se qualifiant de «trippeux de guitares, de pédales et d’effets de son», Bruno Roy s’est mis à assembler ses propres pedalboards il y a quelques années.

À la demande d’un musicien qui lui a demandé s’il pouvait en fabriquer un pour lui, il a vu le potentiel de ce produit et a décidé de se démarrer son entreprise, Tone Design, qui est devenue son principal gagne-pain et lui a permis de se faire connaître de musiciens de partout au Québec, dans les Maritimes et même des États-Unis.

«Mes clients arrivent avec les pédales qu’ils aiment, puis je regarde la suite logique en ajoutant des composantes et du câblage sur mesure, selon leurs besoins. Je m’assure de la qualité esthétique du produit et que le son soit le meilleur possible», précise-t-il en ajoutant que l’assemblage s’effectue dans un atelier aménagé dans le sous-sol de sa résidence.

«Je m’attendais à ce que ça marche, car j’y ai mis les efforts nécessaires, mais je ne m’attendais pas à en vivre à l’intérieur d’un an», poursuit le guitariste qui ajoute que sa participation à des groupes comme El Camino ou même Deadly Apples représente un à-côté intéressant.

«Si jamais on devait faire un album et que le développement de Deadly Apple se poursuit, ça serait très bien aussi», indique le musicien qui souligne que le fait d’avoir son entreprise offre un contexte idéal pour marier toutes ces activités.

Bruno Roy a développé un contact très étroit avec Shannon Gabriel, un technicien qui travaille avec des guitaristes de renom comme Marylin Manson et Chris Shiflett des Foo Fighters.

«Je gère mon temps et mes affaires. Mes clients comprennent qu’il peut y avoir un certain délai dans la livraison de leur pedalboard quand je pars en tournée. J’essaie d’être le plus généreux possible avec mes clients et d’offrir la même attention à chacun, qu’il s’agisse d’un guitariste établi ou d’un avocat qui veut avoir un beau kit dans son salon. Je les traite comme j’aimerais l’être moi-même», ajoute-t-il.

Bruno Roy dit être bien entouré par ses proches, que ce soit ses parents qui l’aident, ses fils de 13 et 11 ans ainsi que la mère de ces derniers pour qui il voue un énorme respect. «Nous sommes séparés, mais nous sommes restés très amis. Elle vit tout près de chez moi et sans elle, je ne pourrais pas faire tout ce que je fais présentement. C’est le fun la musique et les tournées, mais la famille est aussi très importante.»