Des familles font preuve de créativité pendant la crise

SOCIÉTÉ. Alors que les enfants sont privés d’école et que plusieurs parents sont confinés à la maison, des familles font preuve de créativité dans ces moments difficiles.

Propriétaires d’une ferme porcine à Saint-Anselme, Dominic Blais et Nadia Marquis sont les parents de six enfants âgés de 6 à 17 ans. Comme les écoles sont fermées, tout le monde est à la maison 24 heures sur 24. La situation nécessite un peu de créativité, surtout que les événements se sont bousculés au cours de la dernière semaine.

La famille a choisi de préparer ses semences en vue de la prochaine saison estivale.

La famille Blais est en isolement presque complet depuis près d’une semaine. «Nous avons débuté officiellement lundi dernier, puisque nous avions une petite espagnole en voyage étudiant chez-nous et qui devait retourner chez elle. Nous sommes allés la reconduire à l’aéroport de Montréal», raconte Dominique qui est également conseiller municipal.

Il ajoute que la routine s’est rapidement installée. «Les enfants se couchent et se lèvent à la même heure que s’il y avait de l’école. Par exemple mercredi, les garçons sont venus à la ferme avec moi et les filles sont demeurées avec leur mère. Elles ont fait un peu de ménage, quelques devoirs. Après le dîner, elles avaient une période de lecture. Nous avions du sirop d’érable, alors nous avons fait deux corvées de beurre. Tous les enfants ont fait un peu d’internet et on souhaitait faire un feu dehors en soirée pour terminer avec le dessin quotidien sur le mur du garage.»

La murale de la quarantaine

Cette dernière idée risque d’ailleurs de devenir un élément important de la démarche familiale. «Nous nous sommes fait un petit mur dans le garage question de ressortir les faits saillants de la journée: prix de l’essence, nombre de cas et nouvelles de la journée. Les enfants font un dessin chaque jour et à la fin, ça nous fera un livre ou un historique de notre quarantaine.»

Ce ne sont pas les idées qui manquent pour occuper la journée de tous les membres de la famille. «Notre plus jeune peut faire du bricolage pendant que les autres font quelques leçons. Notre plus vieille est douée en français et a préparé quelques dictées pour les autres, selon leur âge, n’importe quoi pour les occuper.»

Si certaines activités sont éducatives, d’autres sont purement de divertissement, ajoute M. Blais. «Nous sommes allés à la bibliothèque municipale chercher quelques livres et nous avons choisi une série que nous allons regarder à la télé tout le monde ensemble, un épisode par jour et en anglais pour leur permettre d’aiguiser leur oreille à la langue seconde.»

Les repas sont un beau moment, surtout avec les huit personnes à la même table.

Le menu à la maison n’a pas changé, même que les enfants mettent maintenant la main à la pâte, ajoute Nadia Marquis. «Ça fait partie des activités prévues, même que les enfants apprennent à faire les dîners et les soupers. Nous avons déjà une journée de prévue pour faire du poulet en pot. Ils apprendront des choses à travers tout ça.»

Pour Mme Marquis et M. Blais, le fait de demeurer à la campagne offre plein de possibilités. «Nous avons entré notre terre pour la faire dégeler en prévision de commencer notre jardin. C’est simple, mais ça pourrait être des idées pour d’autres familles qui se demandent quoi faire dans des moments comme ceux-là. Nous avons aussi une cabane à sucre, alors c’est un endroit où l’on pourra passer pas mal de temps au cours du prochain mois.»

Entre les repas, la table à dîner est transformée pour le ping-pong.

Comme agriculteur, Dominic Blais s’attend à ce que la situation actuelle profite éventuellement à l’agriculture de proximité. «Tous les petits fruits et le maïs sucré par exemple, les gens vont peut-être aimer mieux se procurer ce genre de choses directement à la ferme, plutôt que dans des magasins grandes surfaces. Ramasser ses fruits va peut-être revenir à la mode. Les gens devront apprendre de tout ça.»