Départ des religieuses: les projets avancent à Saint-Damien

COMMUNAUTÉ. Les préparatifs entourant le départ des religieuses de la congrégation de Notre-Dame du Perpétuel Secours continuent d’évoluer, malgré la pandémie actuelle. Les projets qui viendraient combler ce départ sont aussi toujours à l’étude, mais certains en voie de réalisation.

C’est ce que précise Serge Comeau, chargé de projet dont la mission vise à combler le départ des religieuses. La plupart de ces idées avaient d’ailleurs été partagée avec la population en décembre dernier. Les choses ont tout de même évolué depuis. «La situation actuelle nous a permis de ralentir et non pas arrêter. Nous en sommes à dire que des choses vont se passer. On travaille toujours en fonction de réaliser ces choses-là. On mobilise des gens autour de ces projets –là.»

Serge Comeau est chargé de projet et appui la congrégation dans ses démarches.

Il indique avoir quelques études de faisabilité dans sa manche, réalisées par des firmes spécialisées, pour la suite des choses. «On a des projets qui m’apparaissent très réalistes pour Saint-Damien, mais aussi pour la grande région de Bellechasse. Maintenant, il faut se faire réconforter dans ces choses-là.  Nous sommes dans un moment propice pour accélérer ces études, parce qu’on va nous les demander un jour ces études. C’est ce que la pandémie nous permet de faire.»

Un projet d’hôtellerie, axé sur la famille, est notamment dans les cartons. «On parle toujours d’une possibilité d’une vingtaine de chambres où les gens pourraient se servir d’une cuisine communautaire, faire une épicerie localement etc.», réaffirme Serge Comeau qui ajoute que celui d’une boulangerie, opérée par le privé, est en voie de réalisation.

La Société historique de Bellechasse souhaite toujours se greffer aux religieuses à ce niveau avec l’ouverture d’un centre d’archives qui serait situé justement au centre historique des religieuses. «On veut redorer le centre historique afin de le remettre au goût du jour, d’où la raison de consulter des spécialistes pour nous guider vers les meilleures options. Est-ce que ce sera une fondation ou une fiducie ? On cherche la meilleure forme».

La Congrégation a également fait un don important à la municipalité de Saint-Damien en cédant les terres entourant le lac situé au cœur du village. «C’est un leg qui va permettre le développement récréotouristique du lac. Aires de pique-nique, jeux d’eau et unités de pêche, de même que sentiers et parcours d’interprétation sont au cœur des réflexions», rappelle M. Comeau.

Le Centre d’archives sera possiblement un lieu historique à plusieurs niveaux

Un projet a également été soumis à la congrégation sur l’aménagement d’un musée acéricole, projet qui existe aussi à Armagh, mais qui semble faire du sur place depuis un certain temps. La pertinence du sujet semble acquise, puisque le fondateur de la congrégation, le Père Onésime Brousseau, y a pratiqué l’acériculture à ses débuts. «On est en phase d’analyse avec cette idée, tout comme d’autres projets qui sont toujours sur la table.

Comme la congrégation ne voulait pas quitter sans s’assurer de laisser un certain héritage à la communauté, on remarque toujours une connotation rappelant la présence des religieuses à Saint-Damien. «Le premier attrait évident sera l’histoire, sinon c’est vide de sens. On va perpétuer l’histoire de façon matérielle. Nous avons trouvé des films datant des années 40 où on voit des religieuses faire fonctionner l’ancienne boulangerie en compagnie d’enfants handicapés. Ce sera mis à jour et on les diffusera dans la future boulangerie, à titre d’exemple.»

Cette congrégation était 100 % autonome, rappelle Serge Comeau. «Ces gens ont été novateurs avec la boulangerie, la foresterie, l’acériculture. Il y a une histoire importante de reliée à tout ça. Nous allons faire revivre ces histoires. Il y a du tourisme pour ça.»

Réseauter avec ce qui existe déjà

Serge Comeau estime que les projets sur la table se grefferont facilement à certaines choses déjà existantes, notamment au niveau touristique. Il cite en exemple le Parc des chutes d’Armagh, le Massif du Sud, le Cycloroute de Bellechasse, la microbrasserie à Buckland, de même que Cassis et Mélisse, entre-autres. Il faudra relier tout ça à son avis. «Il y a beaucoup de choses à voir, mais les gens doivent pouvoir faire un arrêt pour prolonger leur séjour, ce qui n’est presque pas le cas actuellement. Le concept d’hôtellerie viendrait combler le manque à ce chapitre dans le sud de Bellechasse. Ça pourrait même servir pour des tournois de golf, de hockey à l’aréna J. E. Métivier, la motoneige ou autres.»

Des employés de l’entreprise Olymel à Vallée-Jonction sont aussi dans la mire depuis quelques mois pour occuper des espaces locatifs dans l’un des immeubles propriété des religieuses. La pandémie a possiblement retardé ce déploiement, mais déjà quelques personnes s’y sont déjà établies. «La Congrégation avait libéré des espaces voulant créer de l’activité socio-économique à Saint-Damien. On a travaillé avec l’organisme Résidence d’accueil Bellechasse Sud, dont le mandat est de travailler avec des nouveaux arrivants. Tout ça est fonctionnel.»

M. Comeau n’écarte pas que la résidence L’Oasis, la Maison de la culture de Bellechasse et la municipalité, qui logent actuellement dans le Collège, puissent également se greffer aux idées déjà sur la table, mais affirme qu’il n’y a rien de concret sur la table actuellement. «Si jamais la collectivité adhérait au principe d’une nouvelle école primaire à Saint-Damien et à la démolition du Collège, la Maison-mère serait prête à accueillir ce monde-là. Comme il y a déjà un service de santé sur place, cela pourrait faciliter l’accueil de l’Oasis par exemple. Ça nécessiterait une mise aux normes dans certains cas, évidemment. Ce n’est que dans les choses possibles pour l’instant.»

Rappelons que les religieuses se dirigeront au cours de la prochaine année vers une résidence du Groupe Lokia de Québec où sera réalisé un projet de conservation, de restauration et d’agrandissement de la Maison des pères du Saint-Sacrement, en résidence pour aînés religieux et laïcs. Leur départ sera possiblement retardé en raison de la pandémie, sauf qu’aucune confirmation n’est possible pour l’instant en raison de l’incertitude qui persiste.

Pour le moment, près de 130 religieuses logent toujours à Saint-Damien. Leur départ laissera un vide évident, mais leur présence ne sera jamais oubliée, jure Serge Comeau. «Les gens vont comprendre qu’il y a eu quelque chose ici. On va faire rejaillir qu’il y a eu la présence des religieuses ici. C’est un incontournable.»