Décès d’Annette Côté-Savoie à l’âge de 110 ans

SOCIÉTÉ. La communauté de Sainte-Claire a perdu l’une de ses plus importante ambassadrice récemment, Annette Côté-Savoie étant décédée le 10 juillet dernier à l’âge vénérable de 110 ans.

Née à Sainte-Claire le 28 juin 1910, elle était la personne la troisième personne la plus âgée au Québec au moment de son décès et la plus âgée née dans cette localité depuis sa fondation selon Yvan DeBlois, véritable amateur d’histoire et l’un de ses plus grands admirateurs, lui qui avait fait sa rencontre en juillet 2017. «J’y ai fait la connaissance d’une grande dame dotée d’une personnalité hors du commun marquée par une intelligence supérieure, une mémoire étonnante et une force de caractère me faisant découvrir une femme particulièrement déterminée», indique-t-il.

Il connait d’ailleurs assez bien le parcours de la dame nous rappelant qu’âgée de 9 ans à peine, la petite Annette a vécu la fameuse grippe espagnole en soignant les membres de sa famille car elle fut la seule à ne pas avoir été infectée par la terrible maladie. Après avoir enseigné à Frampton pendant quelques années, elle était devenue sténodactylo pour le compte d’Adélard Godbout, ministre de l’Agriculture sous le gouvernement Taschereau et plus tard, premier ministre de la province de Québec, rappelle M. DeBlois.

Son frère Gustave sera élu député du comté de Dorchester à la Chambre des Communes de 1965 à 1968, année de la disparition de ce comté sur la carte électorale fédérale du pays. Au fil des ans, sa famille va s’installer dans la région de Montréal.

À l’âge de 94 ans, elle s’achètera un ordinateur en vue d’écrire ses mémoires.  Qui plus est, elle conduira son auto même après son 100e anniversaire.  À titre de citoyenne d’exception, la ville de Deux-Montagnes va nommer une rue en son honneur, la rue Annette Savoie.

C’est au début des années 30’ qu’elle devient féministe après que le ministre Godbout lui ait refusé un salaire égal à celui d’un homme, pour un travail identique.  Dans la même veine, elle sera de ces personnes revendiquant le droit de vote pour les femmes.

Annette Côté-Savoie vivra deux guerres pendant sa vie (celle de 1914-18 et celle de 1939-45), et passera à travers deux pandémies (la grippe espagnole et la Covid-19), à croire qu’elle était indestructible.  «Une femme d’exception», insiste M. DeBlois.