IPL vendu à une entreprise américaine

AFFAIRES. Le fabricant de produits de plastiques IPL, dont la principale usine au Québec est à Saint-Damien, passera bientôt aux mains de l’entreprise Intelligent Packaging Limited Purchaser Inc. détenue par le fonds d’investissement Madison Dearborn Partners basé à Chicago.

Paul Meade, porte-parole de l’entreprise, précise que le tout doit être approuvé par les actionnaires. Si cela devait être le cas, IPL quitterait ainsi les marchés boursiers. «Si tout se passe comme prévu, les actionnaires devraient voter en septembre sur la proposition. La transaction pourrait se conclure en octobre et le titre IPLP serait rayé du TSX à Toronto et deviendrait une entité privée détenue par Madison Dearborn Partners et la Caisse de dépôt et placement du Québec.»

Si l’approbation des actionnaires et d’autres approbations usuelles venaient à se confirmer, la transaction atteindrait une valorisation des titres de capitaux propres d’IPLP à 555 millions de dollars canadiens et de l’entreprise à 981 millions de dollars canadiens. L’entreprise IPL avait été acquise par le consortium irlandais One51 en 2015 et la Caisse de dépôt et placement du Québec détiendra une participation minoritaire d’environ 24,9 % des actions de l’entreprise.

Celle-ci aura toujours des droits de gouvernance s’appliquant à toute modification importante qui pourrait affecter certaines activités de la Société au Québec. «Cela inclut la présence du siège social nord-américain à Montréal, les activités de l’usine de Saint-Damien ainsi que les activités de recherche et développement effectuées au centre d’innovation, lui aussi situé à Saint-Damien», indique la Caisse dans un échange de courriel.

Une bonne nouvelle ?

Ce changement de propriétaires pourrait plaire aux employés qui sont à couteaux-tirés avec l’employeur depuis quelques semaines. Un litige opposant les employés à leur employeur devait d’abord se rendre devant un arbitre à la suite d’une rencontre entre les deux partis le 10 juin dernier. Deux jours plus tard, l’employeur annonçait que 107 employés de l’usine recevraient un avis de mise à pied qui devait être effectif le 27 juin, ce qui n’a finalement jamais été le cas.

Du côté du syndicat des travailleurs, le président Frédéric Morin distingue de beaux indices.  «On sait que les fonds de solidarité vont se retirer une fois la transaction complétée puisque l’entreprise va bien. Une fois que l’entreprise sortira de la bourse, ça ne peut pas être pire, ce sera possiblement une bonne chose.»

Il ajoute que le climat actuel n’a pas favorisé la venue de nouveaux travailleurs. «On manque de monde. On se prépare actuellement à un arbitrage sur les demandes initiales pour des quarts de travail de huit heures plutôt que douze. L’entreprise a recommencé à rappeler des gens pour des quarts de travail supplémentaires. Espérons que tout cela va améliorer l’ambiance de travail en général pour redonner un certain sentiment d’appartenance des travailleurs à l’usine», dit-il en conclusion.