Richard Tremblay: de Saint-Gervais à Saint-Raphaël, en passant par l’Équateur

MUNICIPAL. Récemment nommé directeur général de la municipalité de Saint-Raphaël, Richard Tremblay se retrouve en terrain connu, même si le tout survient un peu par accident.

Ancien directeur général à Saint-Gervais, M. Tremblay avait quitté ses fonctions en début d’année avec comme objectif d’aller s’établir en Équateur en compagnie de sa conjointe Catherine Gignac, du moins pour quelques années. La Covid est venue jouer les trouble-fêtes et le couple a dû renoncer à cette avenue, pour un certain temps du moins. Le séjour aura finalement duré 90 jours.

Richard Tremblay serait possiblement toujours en Équateur n’eut été de la pandémie

«Notre projet était avant tout touristique. Nous souhaitions tâter le terrain, pour voir qu’elles étaient les possibilités et les opportunités. Il y a une volonté en Équateur de favoriser les échanges internationaux et les Canadiens sont bien vus là-bas. Ils recherchent notre expertise dans certains domaines et offrent des incitatifs généralement intéressants », raconte Richard Tremblay.

« Nous avions fait les démarches pour acheter une maison et étions prêts à aller chez le notaire quand tout est arrivé. En investissant là-bas, ça nous aurait facilité la tâche pour obtenir une citoyenneté ou un visa prolongé. Nous nous étions établis sur la côte à Olon, à environ deux heures de Guayaquil, qui fut l’un des principaux foyers d’éclosion dans le monde. Le peu de touristes qu’il y avait là a reçu l’ordre de quitter dans les plus brefs délais. À la suite de l’appel de M. Trudeau, nous avons pris le dernier avion en partance de l’Équateur pour le Canada. Ce fut le bon choix », ajoute-t-il.

Le couple est finalement revenu au Québec le 17 mars dernier, alors que la plupart des pays annonçaient la fermeture des frontières. « Nous avons fait près de 10 h de taxi pour nous rendre à l’aéroport de Quito et avons pu prendre l’avion au dernier moment. Nous avons été chanceux de pouvoir entrer dans l’appareil, car nos billets avaient été attribués à quelqu’un d’autre. »

Le retour au Québec a aussi présenté son lot de défis, puisque leur résidence de Beaumont était déjà louée jusqu’à l’été. « Les parents de ma conjointe avaient loué un chalet à Bromont pour la saison hivernale. Nous y sommes demeurés pendant trois semaines et à d’autres endroits par la suite. Nous sommes finalement revenus dans Bellechasse à la mi-mai et avons choisi d’acheter une autre maison, la nôtre étant louée quasi en permanence. »

Pour quelques années

L’opportunité de revenir dans le milieu municipal, à Saint-Raphaël, n’est pas une déception pour Richard Tremblay. En poste officiellement depuis le 8 septembre, il a tout de même débuté le 24 août dernier, travaillant de manière sporadique, tout en terminant certains engagements qu’il avait déjà. « Ce n’est pas ma spécialité, mais c’est un milieu où je suis bien. Le monde municipal est rempli de défis. J’ai quitté un endroit (Saint-Gervais) où j’étais bien. C’est peut-être dans ma génétique, mais je n’ai pas peur de changer d’emploi régulièrement et je m’adapte assez rapidement. »

Même si elles sont voisines, les municipalités de Saint-Gervais et Saint-Raphaël ont leurs différences. « Saint-Gervais, c’est un petit périmètre urbain où tout est rapproché et il y a très peu de rural. Saint-Raphaël est plus étendu et le territoire est plus vaste. La population y est aussi impliquée davantage aux séances du conseil. Je suis le gars le plus chanceux du monde. Je ne me faisais pas d’illusion, mais de revenir et d’être à côté d’où j’étais avant, je suis chanceux. C’est un beau défi, puisque chaque localité a ses particularités, ses forces et ses faiblesses. »

Richard Tremblay est formel. Il a apprécié son périple en Amérique du Sud, sauf qu’il ne prévoit pas se lancer dans une aventure similaire à court terme. « Je n’ai toujours entendu que du bien de Saint-Raphaël. Tu le vois quand une municipalité essaie de se démarquer. J’arrive dans un moment où ça bouge, avec le dossier d’une clinique médicale. Les loisirs sont dynamiques et la population aussi. C’est stimulant, car plusieurs projets sont sur la table. Si le climat à la municipalité me le permet, je vais prendre ma retraite ici. Je veux être prêt à ralentir mes activités quand j’aurai 60 ans, j’en ai 53 aujourd’hui. »

Richard Tremblay avoue toutefois que son voyage l’a fait beaucoup réfléchir et que si la pandémie n’était pas arrivée, il serait possiblement toujours en Équateur. « Les étoiles étaient bien alignées pour qu’on s’établisse là-bas. Nous serions revenus un jour, mais nous commencions à connaitre les rouages et à apprendre la langue, puisque nous suivions des cours d’espagnol sur place. »

Il y a découvert une société bien différente de la nôtre, où le rythme n’est visiblement pas le même. « Les gens sont vraiment gentils. On dirait le Québec des années 30 où tout le monde s’entraide. Ils veulent tout apprendre de nous, car ils rêvent un peu à notre situation. J’ai vu des gens très heureux dans leur grande pauvreté. J’ai connu autre chose et ça m’a fait réfléchir sur le type de société que nous avons ici en Amérique du Nord. Le bonheur n’est pas toujours où on pense. »