Un projet de gaz naturel porté dans Bellechasse

ÉNERGIE. Un projet de gaz naturel porté pourrait finalement combler les besoins des entreprises de la région, notamment celles situées dans les localités non-desservies par les deux tracés existants.

Sous forme de projet-pilote et initié par Développement Économique Bellechasse, l’idée consiste à construire une station de compression de gaz naturel à Saint-Henri, le long du tronçon déjà existant (Saint-Henri – Sainte-Claire), permettant ainsi aux entreprises non desservies d’avoir accès à cette ressource énergétique.

À partir de cette station, l’approvisionnement serait fait par camion aux futurs clients. Comme la station permettrait de rejoindre les entreprises situées dans un rayon de 100 km et pouvant même aller jusqu’à 200 km, toutes les MRC de la région Chaudière-Appalaches, ainsi que les MRC de Kamouraska et de la Côte-de-Beaupré, seraient touchées.  Par la suite, celui-ci pourrait être reproduit dans plusieurs autres régions du Québec.

Le projet a d’ailleurs déjà été l’un des trois retenus par le Comité de priorisation régional de la relance économique, lancé par le ministère de l’Économie et de l’Innovation. Développement économique Bellechasse estime à environ 8 à 10 M$ les coûts d’une telle aventure. On parle d’environ 5 M$ pour la station de compression, tandis que le volet stockage et transport du gaz nécessiterait possiblement un autre 4 M$.

Une belle alternative au prolongement de réseaux

Directeur général de Développement économique Bellechasse, Alain Vallières cherche depuis longtemps à combler certains besoins exprimés par des gens d’affaires de la région.

« Saint-Lazare et Saint-Damien avaient espoir de faire partie du tronçon annoncé dans Bellechasse et inauguré en 2017. Si on avait pensé à un projet de mini-réseau pour combler leur besoin, ce projet-pilote pourrait finalement répondre à la demande », indique-t-il.

Maître d’œuvre des deux réseaux existants dans Bellechasse, Énergir ne serait aucunement impliquée dans le transport, mais serait davantage fournisseur d’une entreprise privée qui serait chargée de toute la logistique entourant la démarche. La firme DGSC (Solution de gaz décentralisé Canada) a d’ailleurs déjà été ciblée dans le projet. Les deux entités devraient toutefois s’entendre pour mener l’aventure à terme.

Une telle façon de distribuer du gaz naturel n’existe pas au Québec, convient Catherine Houde des affaires publiques d’Énergir. « On amène déjà du gaz naturel, sous forme liquéfié, par la route, mais c’est généralement pour un client unique. On le fait déjà pour la mine Stornoway au nord de Chibougamau. Des camions partent de notre usine dans l’Est de Montréal pour se rendre sur place. Il faut imaginer un concept de mini-réseau où il pourrait y avoir de l’entreposage et où on pourrait vaporiser du gaz naturel dans quelques entreprises d’un secteur donné », souligne-t-elle.

L’implication du gouvernement du Québec serait toutefois nécessaire, notamment pour financer les coûts de la station de compression. Celle-ci serait une alternative aux prolongements de tronçons déjà existants. «De cette façon, les territoires qui ne seront jamais rejoints par un réseau de distribution pourraient aussi avoir accès au gaz naturel. Dérouler des tuyaux et installer des nouvelles conduites est très dispendieux et on doit ultimement prouver que les volumes que l’on va desservir seront rentables. Ça nécessite énormément d’analyse chaque fois, car il n’y a pas de formule unique pour étudier cela », fait valoir Mme Houde.

Parallèlement à cela, le territoire de Bellechasse pourrait même servir la cause d’un projet actuellement en cours dans la MRC de Rivière-du-Loup qui vise la production de gaz naturel compressé. Cette région a, sur son territoire, une usine de biométhanisation depuis quelques années déjà et étudie cette option tout en souhaitant conserver la technologie liée à la liquéfaction déjà sur place.

« On parle d’un nouveau modèle d’affaires. Permettons au projet de voir le jour et d’en mesurer les impacts. Si cela est positif, ça pourrait s’étendre aux autres régions de la province », insiste Alain Vallières.