Année pas évidente pour les fabriques de Bellechasse-Etchemins

ÉCONOMIE. Comme plusieurs secteurs de l’économie québécoise, les fabriques n’ont pas été épargnées par les contrecoups de la pandémie de Covid-19.

Le confinement du printemps dernier, qui a mené à l’annulation de tous les offices religieux en présentiel, ainsi que la limitation du nombre de personnes admises (25) dans les églises par la suite, ont eu des effets sur leurs finances. Cela sans oublier que de nombreuses activités de financement ont été annulées et que les objectifs des campagnes de CVA ou de capitation, selon le cas, n’ont pas été atteints.

Directeur général des paroisses Sacré-Cœur de Jésus et Sainte-Kateri Tekakwitha, Martin Gauthier soulignait que pour les 10 localités de Sainte-Kateri, seulement 77 % de l’objectif ciblé pour la CVA 2020 avait été atteint à la fin du mois de novembre « et que si on atteint 80 % d’ici la fin de l’année, on sera chanceux », précisait-il en mentionnant que les communautés de Sainte-Kateri fonctionnent en mode CVA, qui prévoit que les sommes amassées comprennent à la fois la capitation et les quêtes aux offices réguliers.

À cela peut s’ajouter des quêtes spéciales lors de fêtes comme Pâques ou Noël, lors de funérailles ou autres. « Il n’y a pas eu de messe de Pâques en 2020, donc pas de quêtes. Il y a eu moins de funérailles aussi, car plusieurs ont décidé de ne pas attendre le déconfinement et faire cela directement au salon funéraire. Aujourd’hui, on le fait à 25 personnes, alors c’est certain qu’il y a un manque à gagner à ce niveau-là », indique M. Gauthier qui ajoute que des relances ont dû être effectuées dans plusieurs localités de la fabrique unifiée pour motiver les gens à contribuer.

« C’est certain qu’en revanche, nous avons eu moins de dépenses cette année également. On avait des gens sur la PCU durant le confinement et on a baissé le chauffage de certains bâtiments, mais les assurances coûtent la même chose, sans oublier les petites réparations. Ce qui nous a beaucoup aidés, c’est la subvention salariale pour les employés qui sont restés », ajoute-t-il.

Pour Sacré-Cœur-de-Jésus, la moitié des paroisses sont en mode CVA uniquement et l’autre moitié a gardé le mode capitation, ce qui implique que des quêtes ont lieu à chaque office religieux, incluant les messes régulières.

Au 30 novembre, 85 % de l’objectif était atteint tant en mode capitation que CVA. Pour les communautés en mode capitation qui effectuent aussi des collectes lors des offices réguliers, seulement 40 % de l’objectif a été atteint jusqu’ici.

Saint-Benoît-de-Bellechasse

Directeur général de la fabrique unifiée de Saint-Benoit-de-Bellechasse, Simon Noël souligne que toutes les communautés locales fonctionnent avec capitation et quête lors des offices religieux réguliers.

« Ce qui a fait mal cette année, ce sont les quêtes. Au 16 décembre, on avait 150 000 $ en moins à ce niveau. Les sommes recueillies ne représentent même pas 30 % de ce qu’on récolte annuellement », mentionne-t-il en ajoutant qu’au niveau de la capitation, les gens ont bien répondu. Dans la plupart des cas, 95 % de l’objectif était atteint. « On a un 20 000 $ de déficit à ce niveau-là, mais il y a des communautés qui ont dépassé leur objectif », précise-t-il.

Une diminution des dons (35 000 $) a aussi été enregistrée et l’annulation de nombreuses activités de financement (concerts, soupers spaghetti, bercethons et autres) a créé un manque à gagner supplémentaire de 65 000 $. S’ajoutent les pertes de revenus provenant des messes annoncées (25 000 $), des funérailles (14 000 $), des mariages (3 000 $) et même ceux issus de la vente des luminaires, qui ont baissé de 18 000 $.

Martin Gauthier, qui est aussi directeur administratif pour les trois paroisses, renchérit en mentionnant que les revenus provenant des activités de financement, du côté de la paroisse de Sacré-Cœur, ont fondu de 25 000 $, cela sans oublier le manque à gagner venant des messes annoncées et des funérailles, par exemple.

Les deux administrateurs notent toutefois que les gens sont généreux lors des messes à 25 personnes puisque les sommes récoltées à ce moment peuvent atteindre 150 $, voire même 200 $ en certaines occasions.

M. Noël souligne que malgré ces importantes baisses de revenus, la fabrique de Saint-Benoit-de-Bellechasse s’en sort bien au niveau des liquidités, elle qui a vendu quelques actifs au cours de la dernière année dont des terrains à Saint-Anselme et Beaumont, sans oublier le presbytère de Saint-Raphaël.

Il ajoute que la paroisse Saint-Benoît pourra également s’en tirer grâce aux fonds de réserve accumulés dans chaque communauté. « Il y a deux églises dont nous ne sommes pas propriétaires, soit Saint-Vallier et La Durantaye, ce qui fait que nous n’avons pas à assumer leur entretien. On paie un loyer fixe sur une base mensuelle, c’est plus facile à comptabiliser », convient-il.

PCU et subvention salariale

Comme la plupart des entreprises qui ont été touchées par la pandémie, les deux gestionnaires précisent que la PCU et la subvention salariale ont permis aux fabriques de souffler et limiter les dégâts, dans certains cas.

Saint-Benoit-de-Bellechasse a reçu 100 000 $ en subventions salariales, même si elle n’y avait pas accès certains mois de l’été. Après avoir obtenu le prêt de 40 000 $ du fédéral au printemps, l’organisme a effectué les permettant d’aller chercher les 20 000 $ supplémentaires proposés récemment par Ottawa. Sacré-Cœur a, pour sa part, obtenu 70 000 $ en subvention salariale, contre 50 000 $ pour Sainte-Kateri.