Saint-Luc: une élection avec des visions communes

L’élection à la mairie de Saint-Luc ne donnera possiblement pas lieu à un grand choc des idées, puisque les deux candidats en présence, l’actuelle conseillère Louise Carrier et l’homme d’affaires à la retraite Claude Nadeau ayant des idées plutôt similaires, mis-à-part l’avenir de l’église.

Autant M. Nadeau et Mme Carrier parlent du potentiel de Saint-Luc grâce au tourisme, même si elle n’est pas située sur une route principale. Les deux évoquent également une plus grande place aux citoyens dans les décisions.

À Saint-Luc depuis deux ans seulement, Claude Nadeau n’a jamais été un élu, mais estime que son expérience dans le milieu des affaires peut servir la communauté. Il observe tout de même que plusieurs ont soif de renouveau. « Il faut que les gens dépassent leurs craintes par rapport au changement. Ça prend du nouveau et je suis à la retraite et j’ai du temps. Je suis un homme d’affaires. J’ai eu des compagnies de transport pendant 25 ans. J’ai aussi eu une épicerie, un bar laitier, une auberge et un restaurant. Je voulais m’installer à un endroit et j’ai choisi Saint-Luc. Des gens m’en parlent depuis un certain temps et je prenais ça à la blague au début, mais j’ai décidé d’y aller et pour accomplir quelque chose. »

Louise Carrier a fait part de ses intentions dès le début et présenté sa candidature rapidement. « J’ai affiché mes couleurs tôt, c’était pensé depuis longtemps. Je suis née ici, je suis allée ailleurs, mais j’ai choisi de revenir et ça fait maintenant 13 ans que je suis propriétaire. J’ai un petit parcours déjà à la municipalité, ayant été présidente de l’OTJ et conseillère municipale. Les citoyens payeurs de taxes doivent vraiment avoir davantage de place. »

La différence, l’église

Là où les deux candidats semblent se distinguer, c’est sur l’avenir de l’église dans la communauté. Pour M. Nadeau, le bâtiment doit être cédé à d’autres propriétaires. « Je ne sais pas pourquoi ce n’est pas encore vendu. Des projets ont été présentés, mais on ne connait pas la suite. On a besoin de quelque chose qui attirera le touriste et l’église pourrait en être le fer de lance. Nous sommes au cœur des montagnes et aux abords du Massif du Sud. Le potentiel est énorme. »

Louise Carrier aimerait que son église demeure une église et écarte une mise en vente rapide du bâtiment. « Il faudra mettre la Covid derrière nous un jour et ramener des activités pour la faire vivre et ramener un semblant de vie sociale. On peut y arriver, j’en suis convaincue. »

Claude Nadeau estime, en toute modestie, avoir eu du succès avec ses entreprises et du flair pour mesurer quelles étaient les bonnes occasions, notamment à Saint-François, Île-d’Orléans, avec une épicerie qu’il a rouverte. « Tout le monde pensait que j’allais me planter, mais au contraire, ce fut un succès. C’est ce que je veux faire ici. Là où nous sommes situés, il ne faut pas penser avoir un parc industriel ici. On le voit avec les VTT et la motoneige, le tourisme est là où on peut aller chercher des revenus. Il faut aller le chercher. »

Là aussi, Louise Carrier semble partager son point de vue. « C’est évident que nous n’aurons pas chez nous une industrie de 300 employés. Les gens viennent pour la motoneige, le VTT, les paysages, l’espace et la tranquillité. Plusieurs veulent acheter des résidences parce qu’il y a des choses à faire à proximité. Saint-Luc n’est pas située sur une route principale, mais beaucoup de monde sont déjà passé chez nous, que ce soit pour la chasse, la pêche, la motoneige, le VTT, le parc éolien ou autre et tout ça est un avantage. »

M. Nadeau estime toutefois que certaines mentalités doivent changer pour assurer l’essor du village. « Les maisons se vendent à Saint-Luc parce qu’elles ne sont pas chères. La devise du village est c’est bon y vivre. Ce n’est pas en raison du prix des maisons, mais des gens qui y habitent, les paysages, l’air est pur, c’est là où il faut aller. Il faut que les gens viennent pour y demeurer. On a une population vieillissante, mais les gens qui viennent maintenant sont plus jeunes. C’est intéressant pour tout le monde. On ne pourra pas tout faire du jour au lendemain, mais il faut déjà jeter les bonnes bases et dépenser aux bons endroits. »

Louise Carrier souhaite, de son côté, ramener l’esprit d’entraide au sein de la communauté, tout en jugeant elle aussi nécessaire de revoir la façon de dépenser à la municipalité. « Avant la Covid, on organisait des activités et les gens participaient. Il faudra mettre les dénonciations et les chicanes de côté pour mieux s’arrimer et faire des choses. Je veux laisser une place aux citoyens pour s’exprimer et participer aux décisions courantes et travailler en collaboration avec le parc du Massif du Sud pour les futurs projets. L’incendie qui a détruit le garage municipal l’hiver dernier a laissé un manque à gagner qu’il faudra combler. Une diminution globale des coûts à la municipalité pour mieux la réinvestir. »