Sirop d’érable: l’Union paysanne demande une enquête

ACÉRICULTURE. L’Union paysanne dénonce à nouveau les façons de faire de la Fédération des producteurs acéricoles du Québec (FPAQ) et considère qu’il y a une érosion de la place du sirop d’érable québécois sur les marchés mondiaux

Le regroupement estime avoir reçu plus d’une cinquantaine de témoignages à la suite de la diffusion d’un communiqué en janvier, confirmant le mauvais climat qui prévaut dans l’industrie de l’érable. Les faits rapportés renforcent la prévision de perte accrue de marché dans les années à venir selon le syndicat. «S’il s’avère que l’agence de vente de la fédération est responsable de la perte des marchés acéricoles du Québec, le ministre Pierre Paradis devra bouger», souligne Benoit Girouard, président de l’Union paysanne.

Depuis plus de 10 ans, les griefs contre la FPAQ et son agence de vente s’accumulent, les pertes de marché aussi. Les producteurs acéricoles n’arrivent toujours pas à se faire payer en entier et le nombre d’entreprises qui transfèrent leurs opérations aux États-Unis ou dans les provinces voisines est en croissance selon l’organisation. «Quel entrepreneur accepterait année après année de ne pas être payé en entier», ajoute Daniel Gaudreau représentant de l’Union paysanne acéricole.

Si on ajoute que les fabricants de matériel acéricole font des affaires d’or à l’extérieur du Québec en raison de la croissance des marchés de production, de transformation et de distribution, que le Nouveau-Brunswick a débloqué 1 000 hectares par année en forêt publique pendant quatre ans pour l’ajout de nouvelles entailles, que les États-Unis donnent accès à des subventions pour le développement de nouvelles érablières, on comprend alors que la situation ne va pas s’améliorer suggère l’Union Paysanne qui ajoute que la mauvaise stratégie de prix artificiellement élevés de la fédération aura pour conséquence de poursuivre la dégringolade du produit.

Intervention du ministre souhaitable

L’Union paysanne demande ainsi au ministre de l’Agriculture, Pierre Paradis, d’intervenir soit en déclenchant dans les plus brefs délais une enquête sur l’agence de vente de la FPAQ afin de déterminer si, dans sa structure actuelle, elle nuit à la pérennité du secteur acéricole.

Elle invite aussi la Régie des marchés agricoles et alimentaires du Québec à confier l’application du plan conjoint de la fédération à un comité de quatre personnes provenant du secteur de la production, des producteurs-transformateurs, de la transformation et de la distribution comme le lui permet l’article 38 de la Loi sur la mise en marché des produits agricoles, alimentaires et de la pêche puis de stopper entretemps toutes les poursuites et enquêtes amorcées par la FPAQ contre des producteurs acéricoles.

L’Union Paysanne souhaite également que l’actuelle présidente de la Régie, Françoise Gauthier, ne siège plus dans aucun dossier concernant l’acériculture ou le secteur bovin, en raison de l’implication active qu’elle a eue dans le fiasco Colbex-Levinoff et dans l’implantation de l’agence de vente de la FPAQ.

Elle suggère aussi de voir à mettre sur pied un comité qui verra à déterminer si la Régie ne manque pas d’outils afin de jouer efficacement son rôle de garde-fou du secteur agricole et alimentaire du Québec.