Alexesandra Anctil-Allaire: fille de moteurs et de nature

PASSION. Conduire une déneigeuse, un souffleur, un camion ou des pelles mécaniques, c’est une affaire de gars, direz-vous ? Détrompez-vous ! Alexesandra Anctil-Allaire de Saint-Magloire fait mentir les préjugés !

«Tant que c’est gros et grand et que ça a un volant, je suis contente», indique la jeune femme de 28 ans native de Rimouski et qui demeure à Saint-Magloire.

Cet hiver, Alexesandra Anctil-Allaire est à l’emploi de la Municipalité de Sainte-Sabine où elle fait partie de l’équipe de déneigement des chemins municipaux. «C’est mon premier hiver à conduire de tels véhicules», indique celle qui possède toutes les autorisations (permis de classe 1) pour s’exécuter.

Déjà à l’emploi de la municipalité de Saint-Magloire où elle était affectée, à contrat, à l’équipe estivale des travaux public, Alexesandra a également travaillé pour l’entreprise d’excavation Simon Paré et fils d’Honfleur en 2019.

«J’ai chauffé des pelles mécaniques, des chargeuses, des camions à trois essieux et j’ai beaucoup aimé cela. C’était un beau défi pour moi. Il y avait beaucoup d’hommes au sein de l’équipe et j’ai appris à faire de la mécanique. C’était beaucoup de travail en milieu restreint, il fallait avoir des yeux tout le tour de la tête, regarder les fils électriques et être concentré», indique celle qui se dit aussi à l’aise au volant de camions de toutes sortes.

Cela sans oublier qu’Alexesandra est aussi pompière volontaire pour la Régie des incendies du secteur est des Etchemins, ce qui l’amène à conduire des véhicules incendie sur une base régulière !

De la coiffure aux moteurs

Comme on le mentionnait précédemment, Alexesandra a d’abord été coiffeuse, emploi qu’elle a quitté pour suivre une formation en thanatologie à Montréal. Elle s’est éventuellement inscrite au Centre de formation en transport de Charlesbourg où elle a obtenu son permis de classe 1. «De plus en plus de filles deviennent conductrices ou opératrices de machinerie lourde», souligne Alexesandra qui ajoute que ses parents et surtout ses grands-parents lui ont donné la piqûre de ce type de véhicules.

«Mes grands-parents avaient un garage de machinerie agricole et j’ai travaillé là souvent quand j’étais jeune. Je fais aussi du motocross et du VTT», mentionne la jeune femme qui souligne que son grand-père la soutient à 100 pour cent dans ce qu’elle fait, tout comme son copain qui est qui est mécanicien et expert en électromécanique. «Il parle souvent de moi et me recommande à ses contacts», ajoute-t-elle.

Établie à Saint-Magloire depuis quelques années à peine, elle souligne que différents événements l’avaient conduite dans la région.

«Je suis une fille de région. Mon son copain et les membres de sa famille sont originaires d’ici et ont des terres à Saint-Magloire. La première fois que j’ai fait du motocross ici, j’ai décidé de m’installer dans le coin et de m’acheter une maison avec les montagnes, la paix et la tranquillité qu’on y retrouve. On ne vit pas le stress du trafic en ville», indique celle qui auparavant vivait à Lévis.

Avoir son camion un jour

Avant de s’amener à Sainte-Sabine pour la saison hivernale, un emploi à temps plein l’attendait également du côté de Saint-Cyprien où elle aurait été affectée aux travaux publics à l’année et être opératrice de machinerie lourde, en plus de suivre ses cours d’eau potable et d’eaux usées. De fait, ce ne sont pas les opportunités de carrière qui manquent pour la jeune femme qui, une fois son contrat terminé en avril, devrait normalement retourner à la municipalité de Saint-Magloire pour la saison estivale.

«J’aimerais un jour avoir mon propre camion et être à mon compte. J’aimerais avoir une remorque pour sortir du bois et le convertir en charrue l’hiver ou en camion à benne. Ça pourrait être un camion multifonctionnel auquel on pourrait ajouter un fardier à l’arrière, un «flatbed» ou une benne pour transporter de la matière. Cela me permettrait d’aller chercher plusieurs contrats», mentionne-t-elle en ajoutant que si elle devait dans le futur faire un métier autre que le camionnage, elle s’organiserait pour en faire les soirs et les week-ends.

Sauver les animaux

En plus de conduire des véhicules lourds et d’œuvrer comme pompière, Alexesandra voue une grande passion envers les animaux. Cette dernière a aménagé, sur son terrain, un petit refuge animalier où elle peut accueillir quatre ou cinq animaux sauvages blessés ou orphelins, dont elle prendra soin avant de les retourner en nature. Elle est d’ailleurs en processus pour obtenir un permis de réhabilitation d’animaux de la faune à la maison.

«Comme je n’ai pas de formation en médecine vétérinaire, je souhaite faire le plus pour les animaux que j’accueille. Ce ne sera jamais un lieu de l’ampleur de SOS Miss Dolittle à Saint-Henri où je pourrai les apporter quand je verrai que je ne pourrai pas m’en occuper», précise-t-elle.

Soulignons qu’Alexesandra offre également un service de pension pour animaux, qu’elle est famille d’accueil pour les chats de la SPA et qu’elle a déjà été dresseuse de chiens.

Il lui arrive également, lorsqu’on l’appelle, de capturer des animaux sauvages qui envahissent les terrains de résidences dans les municipalités (moufettes, marmottes, visons, loutres et autres) qu’elle remet ensuite en nature dans le secteur du coupe-feu à Saint-Camille, loin de tout secteur résidentiel.

«Je travaille aussi, à l’occasion, avec les agents de la faune qui m’appellent pour libérer des animaux sauvages qui sont mal pris. Une fois, j’ai pris en charge un chevreuil dont la mère était décédée. Je l’ai amené dans un autre ravage de chevreuils où il a été adopté par une autre maman-chevreuil», précise-t-elle en ajoutant qu’il lui arrive également, à l’occasion, de sauver des animaux pris sur un lac ou une rivière glacée, à l’aide de bénévoles.

Soulignons enfin qu’Alexesandra a d’ailleurs une page Facebook consacrée à cette passion, Alexe et ses compagnons. «Je fais tout cela bénévolement, dans mes temps libres. J’aime les animaux et je trouve que la cruauté animale n’a pas sa place. Je voudrais tous les sauver, même si je sais que je ne peux pas le faire.»

«Je suis une fille qui aime les défis. J’ai beaucoup de caractère et je ne me laisse pas piler sur les pieds.»

– Alexesandra Allaire-Anctil