Saint-Léon: une intervention dans la rivière Etchemin souhaitée

ENVIRONNEMENT. Fils de l’ancien maire de Saint-Léon Germain Roy, Yvan Roy est d’avis que certains débordements de la rivière Etchemin vécus au cœur de cette localité au cours des dernières années sont causés par une accumulation importante de gravier à l’embouchure de ce cours d’eau et de la rivière à l’Eau-Chaude, ce qui crée une pression en amont, notamment au cœur du village.

Pour régler cette situation, M. Roy souhaite la mise en place d’une opération nettoyage, similaire à celle menée par son père en 1984, qui avait permis de retirer 2 000 voyages de gravier et de régler de façon presque définitive et pendant plusieurs années, des problèmes similaires vécus dans les années précédentes.

« Nos terres, au printemps, sont toujours inondées, nous sommes habitués à cela. Une telle intervention ne règlera pas tout, mais si ça empêche des pertes agricoles et l’eau de monter l’été, ce sera déjà ça », indique M. Roy qui, le 23 septembre dernier, a déposé au bureau municipal une pétition signée par une soixantaine de citoyens et propriétaires terriens vivant le long du cours d’eau.

Yvan Roy nous montre la pétition signée par une soixantaine de citoyens vivant le long de la rivière Etchemin.

Cette pétition sera également acheminée au bureau de la députée Stéphanie Lachance ainsi qu’aux ministères concernés, soit la Sécurité publique, l’Environnement et le ministère des Transports. Il ajoute que des visites des lieux ont aussi été effectuées avec des représentants du conseil municipal qui, depuis des années, sont au fait de la situation.

M. Roy est d’avis que ces débordements, dont celui survenu lors de la fête d’Halloween en 2019 et lors duquel la rivière est sortie de son lit pour recouvrir une partie de la rue de l’Église, pourraient être évités dans le futur. Cet empierrement est, selon lui, la source du problème.

« Au lieu d’arriver comme un cédez d’une bretelle d’autoroute, comme c’était le cas par le passé, l’eau qui se déverse dans l’Etchemin à cet endroit arrive maintenant de face et à contre-courant, car son passage naturel est bouché. Le courant venant de la rivière à l’Eau-Chaude est plus fort du fait qu’il arrive de Saint-Nazaire et des terrains montagneux. Ce faisant, elle transporte le gravier jusqu’à  l’embouchure, créant ainsi un barrage naturel qui nuit à l’écoulement naturel des eaux», précise-t-il en ajoutant que cette situation a entraîné un déplacement du lit de l’Etchemin et l’érosion de parcelles importantes de terrain à cet endroit.

M. Roy souligne qu’en 1984, le ministère de l’Environnement n’existait pas, mais que la municipalité avait reçu une subvention du gouvernement permettant la réalisation de ces travaux. « Il ne s’agit pas de draguer la rivière, comme plusieurs le souhaitent pour la Chaudière en Beauce, mais de retirer le gravier qui s’est accumulé au fil des ans et cause d’importants problèmes. Je ne dis pas que ça n’inondera plus jamais, mais je crois que ça aiderait beaucoup », mentionne-t-il en ajoutant que cette situation a causé d’importantes pertes chez certains producteurs agricoles du secteur qui ont vu leurs récoltes emportées par le courant, sans oublier l’érosion qui entraîne des pertes de terrain et d’arbres, pour d’autres.

Le maire de Saint-Léon, Bernard Morin, souligne que le sujet sera étudié en séance de travail jeudi de cette semaine.

Réaction du maire Morin

Invité à commenter la situation, le maire Bernard Morin a souligné que le conseil municipal avait demandé à Nadège Doyon, responsable des cours d’eau à la MRC de Bellechasse, de lui faire un état de situation. « Elle nous a fourni un rapport que nous prendrons le temps d’étudier en séance de travail le jeudi 1er octobre. Le conseil prendra une décision lors de la séance régulière le 5 octobre. Si le conseil d’accord, on va lancer les procédures en ce sens auprès des autorités compétentes », indique-t-il en ajoutant que selon lui, les accumulations de gravier à l’embouchure des deux cours d’eau ne sont peut-être pas la seule raison des débordements de la rivière Etchemin lors des fortes pluies.

« Je vis le long de la rivière depuis 40 ans et je la vois évoluer. Il faut aussi considérer d’autres facteurs comme le drainage des terres qui fait en sorte que l’eau se retrouve plus rapidement dans la rivière qu’avant, ce qui aide à faire gonfler cette dernière. Avant, ça mourait dans les terres et ça s’écoulait très lentement dans la rivière, ce qui n’est plus le cas maintenant. »

S’il est d’avis qu’il serait possible d’effectuer une telle intervention dans la rivière, M. Morin s’interroge sur son efficacité.

« Il est certain que l’on pourrait le faire en tant que municipalité, mais ça va prendre combien de temps avant que ça revienne à la normale. S’il arrive de fortes pluies, ça pourrait s’enterrer tout de suite. Est-ce que ça va durer deux semaines, deux mois ou dix ans, on ne sait pas. On devra assurément devoir faire une étude hydrologique, nais ça va coûter combien ? Est-ce que cela vaudra la peine, je ne sais pas. »

Embouchure actuelle de la rivière à l’Eau-Chaude et de la rivière Etchemin, comme on la connaît actuellement.