Le gaz naturel enfin dans Bellechasse

ÉNERGIE. Le tout nouveau réseau de gaz naturel reliant Lévis et Sainte-Claire a officiellement été inauguré jeudi lors d’une activité tenue dans les locaux de l’entreprise Unicoop à Saint-Anselme.

Le prolongement du réseau de 72 km, évalué à environ 42 millions de dollars, a pu se concrétiser grâce notamment à des contributions financières respectives de 17,5 millions de dollars de Développement économique Canada et du gouvernement du Québec. Cet investissement a permis de raccorder près de 100 bâtiments des municipalités de Sainte-Claire, Saint-Anselme, Saint-Henri et Lévis (Pintendre) au réseau déjà existant.

Plusieurs intervenants ont pris la parole au cours de cette annonce. «La mise en place du réseau gazier devrait favoriser la venue de nouveaux investissements dans la région et engendrer la création de plusieurs emplois, dont profitera la classe moyenne», a souligné Joël Lightbound, député libéral de Louis-Hébert et représentant du gouvernement fédéral.

Le ministre de l’Énergie et des Ressources naturelles, Pierre Arcand, a vanté les gains énergétiques que pourront réaliser les entreprises de la région grâce à la venue du réseau gazier. «En offrant à ces entreprises un meilleur accès au gaz naturel, une source d’énergie moins polluante que le mazout, nous leur permettons d’investir dans l’amélioration de leur efficacité énergétique et de réduire ainsi leur empreinte carbone.»

La plus enthousiaste a toutefois été, sans surprise, la ministre responsable de la région de la Chaudière-Appalaches et députée de Bellechasse, Dominique Vien. «Après une importante concertation du milieu, autant des maires, des gens d’affaires et de la Coalition pour le gaz naturel dans Bellechasse, Bellechasse inaugure enfin son réseau gazier. Création d’emplois, énergie propre, compétitivité et productivité, c’est que l’on a réalisé tout le monde ensemble», a-t-elle exprimé.

Enfin, le préfet de la MRC de Bellechasse, Hervé Blais, a mentionné que les entreprises de Bellechasse étaient maintenant sur un pied d’égalité avec celles des autres régions du Québec.  «En plus d’avoir accès à une source d’énergie parmi les plus propres, nos entreprises ont enfin accès à une énergie qui leur permettra de réduire leurs coûts de production et d’être ainsi plus compétitives», a lancé M. Blais, saluant au passage l’apport d’André Amyot de l’entreprise Kerry, initiateur de la Coalition.

Absent de l’activité, le député fédéral de Lévis, Bellechasse et Les Etchemins, Steven Blaney, s’est dit heureux du dénouement par voie de communiqué. «Je suis fier de la mise en service de ce réseau gazier pour lequel tous les intervenants du milieu se sont mobilisés. Cette infrastructure favorisera la prospérité de Bellechasse et je suis heureux d’avoir contribué à la concrétisation de ce projet».

Maintenant le troisième lien

Agissant à titre de maître de cérémonie, le directeur général de Développement Économique Bellechasse, Alain Vallières, n’a pas rater l’occasion de signaler aux élus présents quel serait le prochain combat mené par les intervenants de la région.

«C’est au milieu des années 90 qu’on a parlé pour la première fois du gaz naturel dans la région puis une deuxième fois au début des années 2000. On nous avait demandé de faire nos devoirs et nous l’avons fait. Nous étions le 20e projet sur la liste selon ce que l’on nous avait dit et nous avons travaillé fort pour finalement être ici aujourd’hui, quatre ans plus tard. On a eu besoin d’une troisième tentative pour obtenir le gaz naturel, alors maintenant on s’attaque au 3e lien.»

La députée-ministre, Dominique Vien, a concédé que la mobilisation régionale avait réussi son mandat. «Ce projet nous a permis de nous mobiliser. Cette concertation devra se manifester dans d’autres projets et dans d’autres attitudes. On l’a prouvé à d’autres niveaux déjà.»

Gains énergétiques et retombées économiques évidentes

Le milieu des affaires attendait avec impatience cette opportunité pour diverses raisons. «Annuellement, Bellechasse économisera 2,5 millions de dollars en coûts énergétiques, en plus de réduire de 8 600 tonnes ses émissions de GES, soit l’équivalent d’environ 2 000 voitures», souligne M. Frédéric Krikorian de Gaz Métro.

«Pour Unicoop à titre d’exemple, l’entreprise économisera environ 40 % de sa facture énergétique par année en plus d’une réduction d’environ 200 tonnes de gaz à effet de serre», a-t-il ajouté.

Gaz Métro s’attend maintenant à brancher une quinzaine d’entreprises au printemps et anticipe qu’environ 150 industries de la région le seront d’ici cinq ans. «Globalement, les 88 clients actuels ayant maintenant accès au gaz naturel représentent sommairement 2,5 M$ d’économie d’énergie chaque année et au point de vue environnemental, une diminution de 8 600 tonnes de gaz à effet de serre, soit l’émission de 2 000 voitures dans une année».

L’entreprise Versaprofiles de Saint-Lazare a bénéficié grandement de la construction du réseau, étant fabricant d’une bonne partie des conduites de plastique, en polyéthylène. L’entreprise est devenue non seulement fournisseur de Gaz Métro, mais aussi distributeur pour le territoire québécois a indiqué Stéphane Gonthier. «La nouvelle a été un déclencheur. Nous avons acheté beaucoup d’équipements sous l’impulsion de ce partenariat avec Gaz Métro et cela représente près d’une demi-douzaine d’emplois à temps plein.»

M. Gonthier précise que Versaprofiles servira aussi la cause de Gaz Métro puisque la gestion des inventaires de l’entreprise se fait maintenant à Saint-Lazare. «Il y a beaucoup moins de transports et de perte de temps grâce à notre proximité.»