25 ans de succès

BELLECHASSE. La Corporation informatique Bellechasse, mieux connue sous le nom de CIB, célèbre ses 25 ans cette année. Si elle connait un succès indéniable depuis sa fondation, elle demeure toutefois méconnue dans le milieu, son rôle étant limité au monde municipal.

Fondée en 1989 à l’initiative de la MRC de Bellechasse, la CIB est une corporation sans but lucratif qui conçoit et distribue des logiciels de gestion municipale destinés aux MRC et aux petites et moyennes municipalités. Formée de 13 employés, Elle est dirigée par un conseil d’administration composé d’élus et de directeurs municipaux et appuyée par une assemblée générale de membres issus du milieu municipal. Elle compte plus de 230 clients, composés principalement de municipalités dont 15 municipalités francophones du Nouveau-Brunswick.

Ses activités principales sont le développement d’applications vouées à la gestion municipale ainsi que la mise à jour de celles-ci, la vente, l’installation et la formation, le service après-vente, le soutien technique et téléphonique.

Demeurer modeste, un gage de succès

Au départ, la MRC de Bellechasse avait un logiciel informatique qui était logé sur des ordinateurs de l’époque. «Certaines municipalités étaient reliées par modem et c’était dispendieux à maintenir comme système à ce moment-là. La micro-informatisation commençait à ce moment-là et l’idée de partager le produit avec l’ensemble des municipalités de Bellechasse a fait son chemin», rappelle le directeur général intérimaire, Stéphane Turgeon. «L’informatisation en 1989 était très onéreuse pour les municipalités via les entreprises traditionnelles, alors que le produit que l’on rendait disponible était accessible pour un prix trois fois moindre.»

La naissance de la corporation ne s’est toutefois pas faite sans leurre, l’entreprise privée voyant d’un mauvais œil une MRC commencer la distribution de ses logiciels ailleurs que sur son territoire. «Lorsque des municipalités et MRC voisines se sont intéressés à notre façon de faire, les compétiteurs se sont même rendus faire des pressions auprès du gouvernement du Québec pour faire cesser l’initiative de la MRC», se souvient Stéphane Turgeon.

L’entreprise a franchi le cap du million de $ de chiffre d’affaires pour la première fois en 2014 et peut se targuer d’avoir un surplus accumulé de 810 000 $ dans ses coffres.

CIB n’a toutefois pas le comportement d’une entreprise traditionnelle fait valoir le président du conseil d’administration, Claude Lachance. «Le but n’est pas de faire de l’argent. Tous les profits générés par la Corporation sont réinvestis dans la recherche et le développement.»

Il soutient que si CIB est méconnue à travers la population, c’est en raison du fait qu’elle a toujours souhaité le demeurer. «La publicité de bouche à oreille était notre façon de se faire connaitre et c’est toujours le cas. Le milieu municipal est un monde où tu te dois d’être à la fine pointe pour être efficace et on ne souhaitait pas s’égarer. Si tu t’éparpille dans d’autres direction, tu risques de perdre en efficacité ce que l’on ne souhaitait pas».

L’apport de l’ancienne directrice générale, Jocelyne Hénault, décédée en février dernier, a été souligné par les deux dirigeants. «Elle est largement responsable de la bonne réputation de l’entreprise et sa façon d’animer son équipe l’a rendue efficace», selon deux hommes.

«C’est du monde de Bellechasse qui gagnent ces salaires et le taux de rétention est fantastique,» souligne Claude Lachance. «C’est qui fait la force de CIB également car notre principal revenu vient du service après-vente. Le fait que nos employés soit fidèles simplifie également les choses.»

Le surplus accumulé étant toujours réinvesti en recherche et développement, la corporation travaille déjà sur une quatrième mouture de son logiciel qui devrait permettre de recruter trois ou quatre employés additionnels au cours de la prochaine année. «Pour 2016-2018, on devra simplifier le produit et surtout l’adapter aux nouvelle technologies comme les téléphones mobiles, les tablettes, les systèmes d’exploitation autres que Windows et tout le reste», précise Stéphane Turgeon.