3e lien: Chaudière-Appalaches maintien sa préférence pour un tracé à l’Est

POLITIQUE. La récente sortie du maire de Québec, Régis Labeaume, en faveur d’un troisième lien mais plutôt vers l’ouest du territoire ne change en rien l’opinion des élus de Chaudière-Appalaches en général.

Le président de la Table régionale des élus municipaux (TREMCA), Hervé Blais, se dit plutôt heureux de voir que les deux côtés du fleuve parlent maintenant le même langage sur la nécessité d’un troisième lien. «Le maire Labeaume prêche maintenant que c’est un besoin, nous ça fait longtemps qu’on le dit. Nous avons commandé une étude et nous sommes en appel d’offre pour choisir la firme qui la réalisera. Nous devons terminer le devis que la Ville de Lévis avait commencé à monter.

Sur la localisation de cet éventuel lien entre les deux rives, M. Blais estime que le gouvernement du Québec a aussi des devoirs à faire avant toute chose. «Le ministère des Transports doit également actualiser son étude Origine-destination. La Ville de Lévis s’est appuyé sur celle de 2011, alors les données sont peut-être moins pertinentes aujourd’hui.»

Le maire de Montmagny et préfet de la MRC du même nom, Jean-Guy Desrosiers, est un peu plus incisif. «C’est un élément essentiel que l’on doit développer à l’Est de la ville de Québec. Pour le développement régional et de Chaudière-Appalaches. Monsieur Labeaume défend sa situation municipale, ce qui est légitime, mais lorsqu’il y aura un lien à l’Est, il y aura répartition de l’assiette fiscale et la Ville de Québec n’y perdra rien en bout de ligne».

Le maire de Beaumont, David Christopher, est aussi ravi de voir le maire de Québec être d’accord avec la nécessité d’une troisième voie de circulation pour traverser le fleuve. Comme la nouvelle voie pourrait être située sur le territoire de sa municipalité, M. Christopher y voit de belles opportunités pour tout le secteur, mais aussi la solution la plus simple en termes de logistique. «Pour nous ce serait avantageux, c’est certain. Nous avons trois phases de développement résidentiel de prêtes. Notre territoire permettrait une réalisation sans trop de cas d’expropriation. La Côte-de-Beaupré, c’est un peu la même chose j’imagine. En faisant ça à l’ouest, Saint-Nicolas s’est développé passablement, tout comme Saint-Augustin ou Cap-Rouge, ce serait loin d’être simple.

Une réflexion longue mais nécessaire

À l’instar du maire de Beaumont, Hervé Blais estime que la réflexion doit être longue et rigoureuse. «Comme élu, lorsque nous sommes confrontés à des projets de cette envergure, nous nous devons de travailler dans une optique de développement pour les 50 prochaines années au minimum. Il faut voir pour plus que 15 ou 20 ans car nous n’avons pas le droit de nous tromper».

C’est pourquoi David Christopher estime que le statu quo est impensable, particulièrement en raison des effets néfastes des problèmes liés à la circulation à l’heure actuelle. «Le coût environnemental lié à la congestion est difficile. On n’aide pas l’environnement du tout. Les bouchons sur l’autoroute 20 atteignent maintenant la sortie Monseigneur Bourget à Lauzon. Un camion au diésel qui gronde pendant 30 ou 45 minutes parce qu’il attend pour traverser le pont représente quoi comme coût? La frustration des gens au volant a aussi un prix.»

Son argumentation sur un lien à l’Est représente celle de bien d’autres élus de la région. «Il faut être visionnaire. Il faut créer un circuit routier qui serait périphérique au territoire comme dans d’autres grandes villes du monde. Ils l’ont fait à Montréal avec la 30 et à bien d’autres endroits». Le maire de Montmagny est aussi de cet avis. «Je sais qu’on a un pont à refaire pour l’Île d’Orléans, ce serait peut-être le temps de penser qu’il pourrait avoir deux utilités. Toute grande ville dans le monde a ses tracés périphériques pour assurer une fluidité de la circulation».

Le maire de Saint-Anselme, Michel Bonneau a aussi commenté le même sujet. Vous pouvez consulter la nouvelle ici.