À défaut d’une nouvelle école, Saint-Damien souhaite la rénovation du Collège
MUNICIPAL. Toujours en attente d’une réponse du ministère de l’Éducation dans le projet de construction d’une nouvelle école primaire à Saint-Damien, les élus de cette localité réclament que le gouvernement du Québec investisse dans la rénovation du Collège Saint-Damien advenant que le projet déposé par la Commission scolaire de la Côte-du-Sud, à l’automne 2019, soit rejeté.
Une résolution en ce sens a été adoptée par les élus de Saint-Damien en juin dernier et depuis ce temps, cinq municipalités ont adopté des résolutions d’appui, soit Saint-Léon, Saint-Malachie, Buckland, Saint-Nérée et Saint-Philémon.
« Si le ministère décidait de conserver le collège, on se dit comme municipalité que le statu quo n’est plus possible. S’ils décident de refuser le projet de construction d’une nouvelle école, il faudra qu’en contrepartie, le gouvernement investisse de l’argent dans la rénovation du bâtiment », indique le maire Sébastien Bourget qui ajoute que selon une étude menée par la Commission scolaire menée en 2017, de telles rénovations pourraient avoisiner les 20 M$.
Le maire Bourget rappelle que selon le projet déposé par la commission scolaire, la construction d’une nouvelle école coûterait entre 5 et 6 M$ et que la démolition du collège nécessiterait, à elle seule, entre 9 et 10 M$.
« Lors des dernières discussions que j’ai eues avec le directeur du Centre de services scolaire Jean-Marc Jean, à la fin d’août, il m’a confirmé qu’il n’avait pas eu de nouvelles lui non plus, mais qu’un représentant du ministère aurait souligné qu’une décision pourrait être prise en septembre. On a récemment appris la nouvelle positive pour le projet de Saint-Charles, mais on ne sait pas encore ce qui se passe pour nous », poursuit le maire qui ajoute que des copies des résolutions ont été acheminées à la députée Stéphanie Lachance.
« Cette résolution est vraiment tributaire d’un refus », rappelle M. Bourget qui rappelle que le dossier est abordé d’année en année depuis plus de 15 ans et qu’il est impératif de trouver une solution qui plaira à la majorité des intervenants concernés.
Préparer le déménagement
Comme il s’agit d’un dossier de longue haleine, que la décision n’est pas annoncée et qu’il est difficile de prédire quand elle sera rendue, le maire est d’avis que toutes les parties impliquées ont le temps de réagir et préparer leur éventuel déménagement.
« Pour minimiser l’impact négatif que pourrait avoir, sur nos organismes, la construction d’une nouvelle école et un déménagement, on a du temps devant nous et, surtout, beaucoup d’espace ailleurs, sur le territoire de la municipalité, pour les accueillir. Je n’ai pas peur de la relocalisation de nos organismes, car nous tombons dans un excellent timing », affirme-t-il.
Diverses avenues ont déjà été évoquées dont le déménagement de la Maison de la culture dans le centre sectoriel des plastiques, qui dispose d’espaces suffisamment grands pour accueillir une nouvelle salle de spectacles. La chapelle des religieuses est une autre avenue qui avait été explorée.
L’Oasis devra déménager
Président du conseil d’administration de l’Oasis Saint-Damien, Pierre Thibert souligne que son organisme suit la situation de près. « On n’a pas eu de nouvelles encore, mais selon ce que j’ai appris, le dossier de Saint-Damien aurait été mis sur la glace par les autorités du ministère de l’Éducation et l’étude de celui-ci reprendrait seulement en novembre. Si tel devait être le cas, il n’y aura assurément pas de décision avant l’an prochain », indique-t-il en ajoutant que peu importe si le collège devait être rénové ou démoli, un déménagement de l’Oasis sera inévitable.
«Dans le cas d’une rénovation, il faudrait que nos personnes âgées demeurent sur place, mais ce sera impossible puisqu’il y a de l’amiante dans les murs. Ce faisant, il faudra les sortir de nos locaux actuels, mais comme il n’y a plus de places disponibles pour eux dans la région, il faudra les installer ailleurs. Comme il s’agit d’une clientèle vulnérable, nous sommes convaincus que plusieurs ne passeront pas à travers. Ceux qui sont moins malades et qui déménageront ne reviendront plus ici par la suite, ce qu’on ne veut pas », poursuit M. Thibert qui rappelle qu’une grande majorité des quelque 70 résidents de l’Oasis était en perte d’autonomie.
En vue de cet éventuel déménagement, plusieurs questions restent en suspens. L’Oasis devra soit procéder à la construction de nouveaux locaux, soit s’installer dans des locaux existants et à cet effet, l’aile H des installations de la Congrégation des Sœurs de Notre-Dame-du Perpétuel Secours pourrait être un choix logique.
« En raison de la COVID, nous n’avons pas encore eu l’occasion de les rencontrer pour en discuter. On sait que la bâtisse en très bon état, mais il faudra assurément faire une évaluation du bâtiment afin de voir quels aménagements devront être effectués pour réponde adéquatement à la condition de notre clientèle. On sait qu’il n’y a pas d’amiante et que c’est en béton, ce qui est une bonne chose. Il faudra savoir combien coûte le bâtiment, quelle est la valeur des rénovations à apporter et surtout trouver un ou des partenaires financiers pour nous appuyer, car la SHQ ne nous accompagnera pas là-dedans », signale M. Thibert qui rappelle que la SHQ appuie principalement la construction d’appartements et que ce n’est pas ce dont la clientèle de l’Oasis a besoin.
« Au conseil d’administration, on a convenu que si l’on devait déménager nos résidents, on ne le ferait qu’une seule fois. Je crois que les religieuses devraient être favorables à cela, car ce sont elles qui ont fondé l’Oasis. La mission de l’Oasis a changé à cause du vieillissement de la population et à ma connaissance, nous sommes la seule résidence pour aînés (RPA) offrant des services et des soins jusqu’à la fin de la vie des résidents dans la région », précise M. Thibert qui ajoute que l’Oasis n’a que peu de personnes âgées autonomes, celles-ci préférant souvent rester à la maison et profiter de soins à domicile le plus longtemps possible.