Accident de travail à Saint-Henri: les conclusions de l’enquête dévoilées
TRAVAIL. La Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) vient de dévoiler ses conclusions à la suite de l’enquête entourant un accident de travail survenu chez T.M.S. Système inc. de Saint-Henri en février dernier.
L’organisme retient comme principale cause le remplacement des pièces lors des travaux d’entretien qui est fait sans qu’il n’y ait de programme d’entretien préventif dans l’établissement. Guy Robitaille, soudeur pour l’entreprise, a été gravement blessé après avoir a été frappé à la tête par une poutrelle projetée sur une distance de plus de douze mètres.
Ce dernier et d’autres soudeurs avaient terminé leur travail sur des poutrelles déposées sur un convoyeur. Un soudeur a actionné le bouton de commande des trois convoyeurs pour faire passer les poutrelles qui venaient d’être soudées vers le convoyeur d’inspection et, simultanément, pour faire avancer la poutrelle en attente sur le convoyeur de montage vers le convoyeur de soudure.
Pendant le mouvement des convoyeurs, l’un des soudeurs a vu une des poutrelles qu’ils venaient de terminer être projetée vers eux à une hauteur de plus de 2,5 m au-dessus du convoyeur. La poutrelle a touché le câble d’acier et la poutre de suspension servant à soutenir le palan électrique. Elle est ensuite redescendue vers le sol et a frappé M. Robitaille à la tête. Le travailleur a subi de multiples fractures.
Deux causes retenues
L’enquête a permis à la Commission de retenir deux causes pour expliquer l’accident. D’abord, le remplacement des pièces lors des travaux d’entretien est fait sans qu’il n’y ait de programme d’entretien préventif dans l’établissement. L’employeur n’a pas identifié le danger lié à la vitesse asynchrone (désynchronisée) des convoyeurs en série.
Ensuite, la conception du convoyeur d’inspection présente une irrégularité dans les pas entre les tasseaux du convoyeur d’inspection qui doivent être de 1,2 m, sauf à un endroit où il est de 1,6 m. Lors du passage de poutrelles de petites dimensions, les travailleurs devaient régulièrement les faire passer avec leurs mains du convoyeur de soudure au convoyeur d’inspection. Le pignon de remplacement avait un diamètre plus important que l’original. Cela a eu un effet sur la vitesse du convoyeur de soudure.
À la suite de l’accident, la CNESST a rendu une décision interdisant l’utilisation des trois convoyeurs et y a apposé un scellé. Elle a exigé que l’employeur apporte des modifications à ce convoyeur et qu’il obtienne une attestation d’un ingénieur pour en certifier la sécurité. L’employeur doit notamment corriger les dangers associés aux angles rentrants et aux zones de coincement en égalisant les pas entre les tasseaux des différents convoyeurs et en harmonisant les vitesses respectives de chacun. L’entreprise T.M.S. Système inc. s’est depuis conformée aux exigences de la CNESST.